Dans son article paru dans le Magazine littéraire à l’occasion du Salon du livre de 2011, Régis Boyer regrettait de devoir toujours se battre « sur tous les fronts » contre l’idée reçue des pays nordiques comme un « objet de mystère ». Il est en effet frustrant de toujours commencer par le début l’introduction d’une culture littéraire dont la valeur est, pour toute personne qui s’y intéresse un peu, tout à fait évidente. La littérature d’un « petit pays », d’une « petite langue », « mineure », gagne difficilement une place au soleil, et lorsqu’elle le fait, cette place est perdue dans l’instant qui suit, volée par, qui sait ?, le prochain « petit pays » à la mode. Mais peut-être ce fait n’est-il pas à regretter.
Littérature contemporaine de Finlande
Littérature contemporaine de Finlande
Propos sur le sort du traducteur
J’ai commencé à traduire parallèlement à mon propre travail d’écriture. Il s’est agi, tout d’abord, d’articles de journaux. Puis je suis passé à des textes plus longs : reportages, essais, pièces de théâtre. À ce stade, l’idée de traduire un livre entier ne m’a plus paru aussi effrayante.
La mort d’un homme
Traduit du finnois par Johanna Kuningas
Sotie
C’est à l’enseigne de l’Écu de France, rue Neuve-Notre-Dame, en l’officine de Jehan Trepperel que furent éditées trente-quatre pièces françaises comprenant soties, farces et moralités dont certaines illustrées de gravures sur bois qui sont reproduites dans ces pages. L’édition se situe entre 1504 et 1525 et les textes furent publiés en caractères gothiques. Il ne sera pas question d’aborder ici l’étude linguistique de ces pièces ni la place de ce théâtre bateleur dans l’histoire générale du théâtre, genre qui connut son apogée à la fin du XVe siècle.
Ici on est en Afghanistan
Passant du siècle
Armand Gatti
Armand Gatti poète dramatique
Gatti et l’aire de jeu théâtral
Habiter un espace utopique
Il tourne le dos aux mots du Monde
L’ombre des forêts
Quelque chose en moi se souvient des forêts. J’avais garé ma voiture. Deux roues sur le goudron, deux sur la berme, à deux doigts du fossé, avant de remonter la rue en direction du cimetière, son air de jardin pauvre, le ciel au fond, et ce besoin quant à moi de bouger, jusque dans les doigts, occupés pour l’heure à boutonner ma pelisse, sans que je distingue en bas les hommes qui s’avançaient, seuls ou par petits groupes, pour l’ultime rendez-vous, avant de rejoindre l’assemblée pour s’y mêler, sans plus de silence, un mot ou deux pour faire bonne figure, tant de gris côte à côte, de brun, du simili ; les gueules un rien rougeaudes, sommet du front blanchi, rasés de frais c’est dire, un chicot qui dépasse à peine on se salue, la nuque propre ou cheveux sur le col, méchamment – pas eu le temps, pensez, on ne s’y attendait pas ; velours ou jean en bas, le bottillon ciré, et moi parmi eux, pas beaucoup plus net ce jour-là, ni réjoui.