Réparer

À l’issue des conflits violents inter ou intra étatiques, caractéristiques du XXe siècle et, sous de nouvelles formes – terrorisme – du premier XXIe siècle, le concept de réparations a singulièrement évolué. La justice, quelle que soit sa forme y joue un rôle de plus en plus important; elle permet même un dépassement de la définition « classique » des réparations, celle qui portait essentiellement sur les indemnités de guerre.

Réparations en Irlande post-Catholique Entretien réalisé par Nadia Taïbi

L’entretien revient pour l’essentiel sur l’ouvrage co-écrit avec Olivier Fillieule (professeur de sociologie politique à l’Institut d’études politiques (IEP) de l’université de Lausanne) et publié aux éditions du Seuil en novembre 2020 : Politiques du désordre. La police des manifestations en France.

Chirurgien humanitaire, Pierre Foldès a été pionnier dans la reconstruction du clitoris des femmes mutilées. Devant l’ampleur des violences faites aux femmes, il co-fonde en 2014, l’Institut Women-Safe, La spécificité de cet Institut est le concept de prise en charge holistique des violences, physiques et mentales, vécues par les femmes dans un même lieu.

Une lecture linguistique ne peut faire l’économie de la prise en compte de la dimension du point de vue politique dans la mesure où, si le langage féministe – dont l’écriture inclusive fait partie – peut être au service de la société égalitaire dans son ensemble, il est aussi le lieu d’une exclusion de l’approche de la communication pour toutes les catégories de la population qui n’ont pas les codes pour déchiffrer ce langage. C’est cette tension qui sera interrogée.

Créée en 2008, CDC Biodiversité est une filiale de la Caisse des dépôts et consignations dont l’objet est de concilier développement économique et préservation des écosystèmes. CDC Biodiversité agit pour ce faire en coopération avec des acteurs locaux – collectivités, entreprises, associations, agriculteurs etc. – dans le cadre de projets territoriaux destinés à protéger l’environnement.

L’état de nature sensualiste, porté par Hume et Smith, est un état de paix s’appuyant sur le caractère sympathique des individus. À l’inverse, l’état de nature théorisé par Hobbes est un état de guerre qui semble insister sur l’inclinaison des hommes à la cruauté et au désordre. Pour autant, nous pensons que l’absence de sympathie ne constitue pas une explication satisfaisante permettant de différencier ces deux visions. Au contraire, à partir d’exemples issus de fictions post-apocalyptiques, l’article montre que l’opposition entre états de nature sensualiste et hobbesien peut être expliquée par un certain contexte, de confiance ou de défiance, qui crée différentes normes de comportements et incite les individus à agir dans un sens selon une logique d’anticipations.

Nous soutiendrons dans cet article qu’il existe une différence profonde de nature, et pas seulement de degré, entre les actions qui visent à l’entretien de la vie (« care ») ou à la réparation des hommes (« cure ») et celles qui se proposent d’augmenter le potentiel humain. Quand les deux premières cherchent à aider les humains tels qu’ils sont à mieux supporter les divers maux qui les accablent, la troisième vise à rendre possible l’émergence d’un homme nouveau, non pas réparé mais augmenté. Il faut cependant remarquer que ces trois approches partent paradoxalement du même constat: le caractère fondamentalement vulnérable de l’existence humaine.

Réparer est un maître mot de notre époque. Tout doit désormais pouvoir être réparé, non seulement les choses mais aussi les sujets humains et leur histoire. Il faut réparer aussi bien la dégradation du corps que le trauma, l’offense que l’injustice, le paraître que l’être, le personnel et le collectif. La réparation devient un but de la justice, de la politique, de médecine et de la thérapeutique, et même des relations interpersonnelles qui engendrent leur part de heurts et de dommages. La réparation est forcément incomplète et bute contre un impossible. L’irréversibilité du temps condamne l’entreprise réparatrice. Il est impossible de revenir à l’« avant » endommagé. Mais alors pourquoi souhaitons-nous réparer?

Dans son ouvrage Réparer le monde. La littérature française au XXIe siècle. Alexandre Gefen interroge ce qu’il nomme le « paradigme thérapeutique ou clinique » de la littérature suivant lequel on demande « à l’écriture et à la lecture de réparer, renouer, ressouder, combler les failles des communauté contemporaines, de retisser l’histoire collective et personnelle, de suppléer les médiations disparues des institutions sociales et religieuses perçues comme obsolètes et déliquescentes à l’heure où l’individu est assigné à s’inventer soi-même. » C’est sur cet ouvrage et ce qu’il révèle de ce paradigme que nous avons souhaité revenir dans cet entretien.

Dans les journaux des adolescents du passé et de l’actuel, nous rencontrons sans cesse déchirement et écorchement, expression et drame d’une expérience vécue au plus fort des tourments de l’adolescence. On y retrouve les phénomènes de flux et de reflux de l’affirmation et de la négation, l’oscillation de la coupure et du lien, mais aussi l’immensité des promesses et des incertitudes de cet âge. C’est-à-dire, ce moment de la vie où les contraires s’attirent et se repoussent, où s’exacerbent les désirs de vie et les désirs de mort. L’écriture d’un Journal participe du processus d’adolescence en tant que paradigme de la crise créative. Spécifique de la traversée de l’adolescence, il témoigne des inquiétudes et des déchirements de cette période de la vie, dans un vouloir créer pour devenir soi- même, à travers un mélange de volonté destructrice et de désir créateur.