Numéro 92

Sonic Protest est un des rares festivals où je me rend les yeux fermés et les oreilles tout ouïes. Bien sûr, ça ne m'empêche pas, chaque année, de guetter avec impatience la sortie de leur programmation lâchée au moment où les phéromones printanières ont raison de toute rationalité masculine.

La musique que Daniel Menche produit depuis déjà plus de vingt années est une construction sonore – une architecture – de toute beauté, qu’il est bien difficile de classer, de ranger dans une catégorie : on pourrait aussi bien parler d’“ambient” que de noise, de musique acousmatique ou électronique, lui chercher des équivalences dans des musiques contemporaines (au sens “classique contemporain” du terme) aussi bien que dans des performances “harsh noise”, suggérer la musique industrielle ou même le “field recording”, et on aurait autant raison que l’on serait complètement à côté ; il y a un peu de ça, de tout cela, dans sa production, mais ce qui fait la qualité de cette oeuvre – et le terme n’est pas trop fort, que ce soit par sa haute tenue ou son abondance (le catalogue de Menche est imposant !) – c’est d’une part le savant mélange de tout cela en elle, mais surtout de n’être redevable à aucune de ces catégories.

Né à Pars en 1981, aujourd'hui installé comme beaucoup d'autres artistes à Bruxelles, Yann Leguay axe son travail sur la matérialité du son qu'il applique à de nombreux domaines: installations, performances, musiques pour la danse et le cinéma, sans oublier l'organisation de concerts et de créations radio ...

- La musique comme représentation d’elle-même - Le silence de l’acteur, le silence du danseur, le silence du musicien. - Le vide et le continu se convertissent - L’apnée & les aguets — le bruit de fond & la rumeur - L’idiot & l’étranger - Individuation

- Parce qu'il y a du mécanisme, faudrait-il qu'il y ait neutralité ? - Lumière-matière / Signal-substance / Matière magnétique - Scission /dissociation électronique / numérique - Renvoi / Réverbération / Remploi / Réfraction - Manifeste pour la machine : Analogique Résistance / Electronique Persistance - Le larsen : Rendre visible l’imprévisible / rendre le visible à l’imprévisible

23 juillet 2008, je suis au Japon. Je dors dans un hôtel à Iwaki. Je dors, mais quelqu’un est entré dans la chambre et secoue violemment le lit qui est placé comme sur des ressorts. Cette secousse horizontale de 20 cm m’empêche de dormir. De fait, je me réveille, c’était un rêve. Je regarde et personne n’est dans la chambre en train de secouer le lit, mais mon lit continue de bouger. C’est donc ça, un séisme ! À côté de moi, Satoko continue de dormir, je la réveille, elle me répond : « Oui, bon, il y a un tremblement de terre. Laisse-moi dormir ! » Pour moi, le petit Français, c’était mon premier tremblement de terre.

Rapport d'activités: un an déjà ... Bilan de l'activité passée & prévisions pour 2012