L’incroyable saga du cognac

L’odyssée du cognac

par Raphaël Delpech

Le soleil ne se couche jamais sur le cognac. Produit sur un petit bout de territoire français, il est exporté à 98 % dans 160 pays. Cette désirabilité est due aux qualités d’une eau-de-vie unique et aux savoir- faire d’une région. Mais elle est aussi l’aboutissement d’un marketing international sophistiqué. Aux États-Unis où le cognac est devenu un marqueur identitaire, populaire et aspirationnel. En Asie où la demande ne fait que croître. Une aventure économique et géopolitique dont les mots d’ordre sont : s’adapter et se réinventer.

De la vigne au verre

par César Compadre

Les Charentais ne sont pas vignerons mais viticulteurs. Ils travaillent la vigne, vinifient mais, surtout, distillent près de la moitié des volumes et font vieillir sous bois les eaux-de-vie qui seront vendues aux négociants. Ces derniers ensuite prolongent leur vieillissement, les assemblent et les mettent en marché à travers le monde. Dans ce schéma, la répartition de la valeur tirée du cognac est centrale et toute la filière veille en permanence à cet équilibre.

Saga America

Une aventure afro-américaine

par Stéphane Reynaud

Le cognac a été adopté par les GI afro-américains stationnés dans le Sud-Ouest de la France lors de la Première Guerre mondiale. Depuis un siècle, il a été successivement associé au jazz, au rhythm and blues et à la culture hip-hop. Mais l’eau-de-vie charentaise séduit aussi d’autres sphères.

L’empire du “yak”

par Jean-Éric Perrin

Le cognac (yak) est devenu au fil des décennies la boisson fétiche de la Great Black Music et des superstars du rap. L’implication de la galaxie charentaise auprès du public afro-américain passe aussi par des partenariats culturels et artistiques.

L’eldorado chinois

par Pierre Roux

Le cognac a pris racine dans l’empire du Milieu dès le XIXe siècle. Il est aujourd’hui la boisson privilégiée d’une Chine conquérante, audacieuse et qui aime afficher sa réussite. Summum du chic, il se consomme dans des banquets et lors de festivités. C’est aussi un cadeau prestigieux dans le cadre des relations d’affaires. Il se vend dix fois plus cher que les whiskies chics. Un formidable débouché pour l’eau-de-vie charentaise.

Aux origines d’un succès

par Patrick Raguenaud

98 % des volumes de cognac sont vendus à l’exportation dans plus de 150 pays ; une contribution de plusieurs milliards d’euros dans la balance commerciale française. D’où vient cette réussite ? Quelles sont les raisons de ce succès qui dure depuis le XVIIe siècle ? Existe-t-il une culture, un esprit particulier qui expliquent pourquoi cette histoire continue aujourd’hui et porte haut la qualité du cognac à travers le monde ?

Déambulation dans les crus

par Gilles Bernard · visuels: Michel Guillard

Quand on évoque le mot cognac, les images qui viennent à l’esprit sont celles d’un liquide jaune ambré dans un verre ou une carafe de cristal ou d’un chai aux murs couverts de torula, mais jamais celles de la vigne et de ses paysages. On oublie que le cognac est une eau-de-vie provenant de raisins et qu’il résulte de la distillation d’un vin issu de la vigne plantée en vignobles sur une zone délimitée par une AOC. Plus grand vignoble blanc de France, l’appellation cognac couvre plus de 80 000 hectares de vignes réparties dans l’intégralité de la Charente-Maritime et les deux tiers de la Charente, sans omettre deux petites excroissances, l’une dans les Deux- Sèvres et l’autre en Dordogne. L’examen de la carte des crus montre des zones concentriques partant de la ville de Cognac et différenciées par des couleurs acidulées du rouge carmin au vert. Il s’agit des six crus du cognac : Grande Champagne, Petite Champagne, Borderies, Fins Bois, Bons Bois et Bois ordinaires. En sillonnant ces territoires, on est surpris par l’étonnante diversité des paysages qui s’offrent au regard depuis le littoral atlantique et les îles jusqu’aux confins du Périgord...

Christophe Véral

par Olivier Sarrazin

Le président du Bureau national interprofessionnel du cognac n’est pas un enfant du cru. Rien ne le disposait à devenir viticulteur en Charente, où il a trouvé « la qualité du silence, la puissance de la parole donnée et la force du collectif ».

Le goût du voyage

par Alexandre Gabriel

Le négociant en cognac est unique en son genre. Dès le XVIIIe siècle, il est formé en Charente puis, très jeune, envoyé sur les marchés en Angleterre, en Russie, aux États-Unis. Il en apprend la langue et les mœurs. Il rentre chez lui mais garde toujours le contact. Cette tradition se poursuit. Un négociant ne fait plus son testament avant de partir en voyage comme il n’y a pas si longtemps encore, mais il accepte la prise de risque. C’est l’esprit du grand large qui l’anime.

Qui a inventé le cognac ?

par Fabienne Moreau

Victor Hugo affirme que le cognac est « la liqueur des dieux », breuvage fait par eux... ou pour eux ? Certainement les deux dans l’esprit du poète. Mais si on revient sur terre, on sait qu’à l’inventaire des inventeurs, nombreux sont ceux qui se voient attribuer l’eurêka décisif pour des créations de breuvages ou nourritures terrestres : le champagne à Dom Pérignon, la crème fouettée à Vatel, le whisky à saint Patrick... Alors, qui pourrait être à l’origine du cognac ?

Jean Monnet, des Charentes à l’Europe

par Jean-Marc Lieberherr

On ne peut pas parler de Jean Monnet, l’un des pères fondateurs de l’Union européeenne, et encore moins comprendre son action, sans faire un long détour par Cognac, sa ville natale avec laquelle il a gardé un lien quasi charnel toute sa vie. Son petit-fils raconte.

Secrets de fabrication

par Emmanuel Nadaud

La filière cognac s’appuie sur un terroir et un territoire bien spécifiques. Riche d’une grande diversité d’acteurs avec plus de 280 maisons de négoce de tailles variées et plus de 4 300 viticulteurs et/ou distillateurs, elle bénéficie d’une dynamique économique favorable, tirée par des effets locaux positifs, témoins de la capacité du territoire à constituer une ressource pour la filière. L’importance de l’histoire et de la construction, sur le temps long, des savoir-faire et des connaissances accumulées par les acteurs locaux sont autant de facteurs explicatifs.

Directions artistiques

par Clara Le Fort

Entre patrimoine et contemporanéité, les maisons de cognac font l’apologie de la créativité. Collaborations artistiques et précieux savoir-faire s’ancrent dans leur terroir avec une portée internationale. Qu’est-ce qui nourrit cette approche intemporelle et hors norme ? Enquête.

La part des anges

par Lucien d'Azay

Eau-de-vie de vin, propice à l’oubli et efficace contre la mélancolie, le cognac est porteur d’une forte charge symbolique. Sa dégustation procède d’un culte. Il a inspiré les artistes et les poètes comme Apollinaire.

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