Le sens de la mode

Grand Entretien: journalisme et littérature

par Philippe Labro, Michel Crépu

Philippe Labro est écrivain, cinéaste et journaliste. Son dernier ouvrage, On a tiré sur le président, est paru chez Gallimard en 2013.

Entretien – La vocation d’un virtuose

par Azzedine Alaïa, Annick Steta

Azzedine Alaïa est couturier. Il a coécrit avec Olivier Saillard le catalogue de l’exposition que lui a consacrée le musée de la Mode de la Ville de Paris (Alaïa, Éditions Paris Musées, 2013).

La haute couture selon Balenciaga

par Isabelle Guichot, Eryck de Rubercy

La haute couture fascine avec ses codes, ses stars et son langage. Surtout, elle ne manque pas de mystères, parmi lesquels celui de ses clientes, qui portent un vêtement exclusif d’une élégance sans égale dont tout le minutieux labeur y ayant conduit demeure un luxe secret. Car ce qui émerveille, c’est non seulement la créativité que manifestent les couturiers célèbres, mais aussi l’habileté dont font preuve les petites mains anonymes qui interprètent leurs rêves et transforment chaque modèle de garde-robe en une œuvre adaptée au mouvement. Ainsi ces créations brillent-elles à nos yeux lors de ces défilés saisonniers qui ont fait aujourd’hui de la mode un événement médiatique et de Paris une capitale pour tout ce qui s’y rapporte. Le raffinement élégant de Balenciaga, hérité du génie de son créateur historique Cristóbal Balenciaga, dont il suffit de rappeler que Mademoiselle Chanel martelait qu’il était le maître de tous, est le thème récurrent de cette vénérable maison de haute couture qui a su encore une fois opérer... Directrice générale de Cartier en 1996 avant de devenir présidente directrice générale de Van Cleef & Arpels en 1999, puis de Lancel en 2004 et de Sergio Rossi en 2005, Isabelle Guichot est présidente-directrice générale de Balenciaga depuis 2007.

Le tabou de la chirurgie eshétique

par Jean-François Pigoullié

La chirurgie esthétique, à la faveur de sa démocratisation, est devenue un phénomène de société dont nombre de médias se font abondamment l’écho : à lire la presse -féminine ou people, à regarder des émissions de télé-réalité ou la série Nip Tuck, dont elle constitue la matière, il apparaît que la chirurgie esthétique, non contente de s’être libérée de l’opprobre, héritée de la tradition chrétienne qui la frappait, représente désormais une panacée pour ceux qui veulent parfaire leur apparence. Autrement plus critique est l’ambition de l’art contemporain de mettre en lumière les problèmes que soulèvent les progrès de la chirurgie esthétique. Tel est le projet des artistes -appartenant au courant post-humain dont les œuvres -incitent à prendre la mesure de la révolution éthique et culturelle que représente le fait que le rêve de modifier à sa guise son aspect extérieur est en passe de devenir réalité. Par les transformations spectaculaires de son visage qu’elle met en scène au cours d’opérations-performance, une artiste comme Orlan...

Au secours, Charles Quint !

par Marin de Viry

Il s’agit d’une soirée au Flore, pendant la deuxième décennie de ce siècle. Mais il y a trois soirées dans la soirée : la soirée, sous la soirée et au-dessus de la soirée. Malheureusement pour les paresseux, aucune description ne saurait prétendre à une véritable intelligence de cette soirée si elle ne passe pas le pinceau sur les trois à la fois. La soirée, c’est ce que l’œil capte, que l’oreille entend, que le corps ressent, que la mémoire enregistre. L’important pour la description de la soirée, c’est la performance des capteurs sensoriels et cognitifs. Le bon écrivain est alors un danseur de tango un brin cérébral : tout vibre, tout est curieux. Sous la soirée, c’est tout ce qui rend possible la soirée elle-même, les gens qui y sont invités, les propos qu’ils tiennent, le jeu qu’ils jouent. Le point-clé, c’est l’analyse froide des intérêts. Le bon écrivain est un dialecticien froid en chambre : tout en calcul...

Le surréalisme à travers l’objet

par Didier Ottinger, Eryck de Rubercy

L’objectif de montrer, à travers ses différentes étapes, l’histoire de la « mise au défi » surréaliste de la sculpture par le recours à l’objet quotidien définit le champ à la fois visuel et chronologique de Didier Ottinger, commissaire de l’exposition « Le surréalisme et l’objet », actuellement présentée dans une magnifique mise en scène au Centre Pompidou jusqu’au 3 mars 2014. C’est un cours d’histoire magistral qui s’offre au visiteur, et cela du premier ready-made de Marcel Duchamp, le fameux Porte-bouteilles de 1914, aux sculptures de Miró de la fin des années soixante, en passant par l’évocation de plusieurs événements-clés dans l’aventure du surréalisme : l’« Exposition internationale du surréalisme » en 1933, l’« Exposition surréaliste d’objets » en 1936, l’Exposition internationale du surréalisme de 1938, « Le surréalisme » en 1947 et la huitième « Exposition inteRnatiOnale du Surréalisme (Éros) » en 1959, dont on sait la part importante que prit Duchamp dans son organisation...

L’opéra baroque rançais à son zénih

par Jean-Luc Macia

Critique Il est réconfortant de constater que l’opéra baroque français, longtemps en déshérence, est aujourd’hui souvent joué, apprécié et, surtout, interprété par de nombreux chefs et jeunes chanteurs, qui s’y adonnent passionnément et avec le style adéquat. Témoin ce Phaéton de Lully, chef-d’œuvre flamboyant qui tire sa force dramatique du livret de Philippe Quinault dont la concision est ­nourrie d’alexandrins et de vers octosyllabes flamboyants.

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