Longtemps les régimes communistes parurent immuables. Ceux, nombreux si nombreux, faut-il le rappeler ? qui ne voulaient rien connaître de la cruelle oppression qu'ils recelaient crurent voir s'imposer le modèle d'une société planifiée, organisée, harmonieuse, se dégageant du vieux monde capitaliste condamné à la ruine. Assurément la réalité demeurait en retrait sur l'idéal. L'Histoire accouchait lentement du communisme, mais sûrement. L'image peu à peu se dégrada jusqu'à susciter la répulsion.
Démocratie
Renaissance de la démocratie?
“Vous avez dit formelle ? ”
Contrairement aux fascismes, les marxismes partagent les valeurs, les idéaux, les présupposées du mouvement démocratique. Ils sont convaincus que « Tous peuvent décider de tout », que tous peuvent devenir également compétents, actifs, vertueux, que tous doivent également participer au pouvoir souverain. La critique marxiste de la démocratie s'exerce de l'intérieur du mouvement démocratique.
Propos hâtifs sur le risque démocratique
L'idée, pas totalement injustifiée, selon laquelle la démocratie est un régime qui n'est viable et ne peut s'enraciner que dans les sociétés ayant franchi un certain seuil de développement et qui, par suite de lents et délicats processus, ont « dépassé » les stades des guerres ethniques, linguistiques et religieuses, cette idée n'est pas due à un subit engouement de la part de bons esprits libéraux pour une fade vulgate marxiste dans les années 50 et 60.
“Je dis Occident ” : démocratie et développement
La crise des systèmes socialistes en Europe de l'Est et des dictatures militaires en Amérique latine correspond à un prestige nouveau du modèle occidental classique d’État de droit et des mythes sur lesquels il s'appuie (notamment les droits de l'homme). Même si cette tendance est encore très fragile et récente, quel impact peut-elle avoir dans les sociétés africaines et asiatiques ? Faut-il considérer que la grande diversité des modèles étatiques, des structures sociales, des élites, rend aujourd'hui comme hier toute transposition impossible ?
Chine : la longue marche vers la démocratie
Depuis plusieurs décennies, l'opinion française sur la Chine a varié, mais sans abolir un axiome de base : à savoir que les problèmes de ce pays ne peuvent être résolus par une démocratie à l'occidentale, mais par un aménagement du communisme. Progressivement, certes, les spécialistes ont mis au jour les échecs du communisme chinois sous ses versions totalitaires puis modernisatrice et plus récemment l'apparition d'une dissidence à Pékin.
Transition démocratique en Pologne
Lors d'un sondage fait en août 1988, seulement 26 % des Polonais ont approuvé les activités de l'opposition, et seulement 1,2 % des personnes interrogées ont considéré la légalisation de Solidarité comme un des problèmes majeurs de la Pologne. On peut supposer que ces réponses témoignaient surtout d'un scepticisme de la population à l'égard de l'opposition et de son avenir dans le contexte déterminé par la domination soviétique et la rigidité du Parti communiste local.
La démocratie en Hongrie
Pour examiner le processus de démocratisation en Hongrie, et ses chances, il conviendrait de parler peut-être de « re-démocratisation », en rappelant en quelques traits rapides comment elle a été « dé-démocratisée ».
URSS : quelle démocratie?
Pour qui a en mémoire les déclarations de Staline sur « la constitution la plus démocratique du Monde », celle de l'URSS de 1936, sous l'égide de laquelle ont pu se dérouler les procès de Moscou et prospérer les camps du Goulag, les propos d'un dirigeant soviétique sur la démocratie, la démocratisation ou la démocratizatsia peuvent, à juste titre, faire naître quelque soupçon...
Défense et illustration des “Sages ”
Juristes et politologues s'interrogent sur le sens du développement depuis les années 1970 des commissions, comités ou autorités, qualifiés d'Autorités administratives indépendantes (AAI)1. Mais sous ce terme sont regroupés deux types d'organismes tout à fait différents. Les uns sont des instances permanentes, dotées de pouvoirs définis par la loi. Les commissions successives de l'audio-visuel, Haute Autorité, CNCL, CSA, en constituent l'exemple le plus significatif, étant donné l'intensité des conflits autour du contrôle des médias. Leur existence et leur rôle posent tout le problème des limites et des avantages de la délégation du pouvoir de l'Etat.
La Commission des sondages face aux élections municipales de 1989
1988 et 1989 demeureront sans doute dans le souvenir des Français des années placées sous le signe des consultations électorales. Présidentielles, Législatives, Cantonales, Référendum, Municipales et Européennes se sont succédé sans interruption et, depuis sa création en 1977, la Commission des sondages n'avait jamais connu une telle activité.
L’Algérie en quête de démocratie
URSS, Chine, Pologne, Algérie, révolutions en faillite et en quête de formules propres pour se métamorphoser ou, avec l'appui financier de l'Occident, se refaire2 ? En Algérie, les émeutes d'octobre 1988, si cruellement réprimées, ont manifesté, après d'autres de moindre ampleur et localisées (émeutes kabyles de mars-avril 1980 ; manifestations notamment à Oran en avril 1982 ; grèves d'étudiants arabophones suivies de violents affrontements à Alger en novembre 1982 ; émeutes de Constantine en avril 1986) une profonde crise de légitimité : méfiance agressive à l'égard des autorités, de leurs promesses et de leurs actes.
L élection du Président Saja à la tête de la Cour constitutionnelle italienne : un événement fondamental dans la vie de la Cour
L'élection de Francesco Saja à la tête de la Cour constitutionnelle italienne est déjà apparue, au bout d'un an, comme un événement de toute première importance dans la vie de la haute juridiction. La première année de son mandat (juin 1987 - juillet 1988) s'est en effet achevée sur un bilan d'activité plus que satisfaisant : obtenue grâce à une importante réorganisation du travail de la Cour (dont il est l'auteur), et au prix d'un travail acharné de tous ses membres y compris du premier d'entre eux , l'élimination complète de l'arriéré de près de 3 000 questions qui, depuis l'affaire Lockheed1, encombrait le rôle de la Cour, entravait son action, et en diminuait considérablement la portée, a été saluée par la doctrine comme « un vrai et propre miracle » (Pizzorusso) et comme une « véritable révolution de la Justice constitutionnelle » (Luciani).
D’une autogestion Vautre : Paris -Belgrade 1948-1985
A la fin des années 1980, l'idée d'autogestion semble avoir disparu de l'horizon mental et politique de nos contemporains. Mais cette disparition s'est opérée sans faire-part de décès, ni larmes des héritiers présumés de ladite idée. Le « modèle yougoslave », fondé théoriquement sur l'autogestion, s'effondre dans l'inflation, les conflits interethniques et la contestation démocratique. En France, l'autogestion, thème idéologique capital au sein de la gauche non communiste dans les années 1968-1976, disparaît dans les contrecoups de la rigueur de mars 19831.
RFA, la montée de l’extrême droite : les Republikaner
L'année du quarantième anniversaire de la RFA a été marquée par une montée aussi spectaculaire qu'inattendue de l'extrême droite. Après le feu de paille du Parti néo-nazi SRP au début des années 50 (le SRP fut interdit par la Cour constitutionnelle, le 23 octobre 1952) et les succès électoraux inquiétants du NPD entre 1966 et 1969 (son échec aux élections au Bundestag, le 28 septembre 1969, marquait le début d'un déclin rapide), c'est la troisième fois que l'extrême droite devient une force politique et électorale qu'il n'est plus possible d'ignorer.