« Suret-Lefort, qui savait, pour s'en être fait des succès dans les réunions publiques, que les concussionnaires abondent au Palais-Bourbon, fut tout de même interloqué d'apprendre petit à petit, et des membres de la majorité, que les fournitures de la guerre, les conventions avec les grandes compagnies, la conversion des obligations tunisiennes, les rachats de chemins de fer et la constitution du réseau de l’État étaient des « affaires ». Il comprit que, depuis douze ans, pas une grande entreprise où les pouvoirs publics eussent à intervenir n'avait pu se dispenser de faire la part de la corruption. »
La corruption
La corruption dans la République
Les voies et moyens de la corruption
L'article 177 du Code pénal punit tout fonctionnaire public qui, pour faire ou s'abstenir de faire un acte de ses fonctions, juste ou non mais non sujet à salaire, « aura sollicité ou agréé des offres ou promesses, sollicité ou reçu des dons et présents ».
Paradoxes de la corruption politique
De tels sentiments de rejet, voire de dégoût pour la politique sont assez fréquents, et se traduisent par des réactions d'apolitisme, d'apathie ou de cynisme. Ces sentiments sont ambivalents, car la corruption semble inhérente à l'exercice du pouvoir. L'engrenage serait fatal : ferait-on mieux à la place des gouvernants ? Est-il possible de faire de la politique sans se salir les mains ? D'où le paradoxe d'une sorte d'acceptation latente de la corruption, légitimation qui coexiste avec des sentiments profonds de réprobation.
La corruption des fonctionnaires devant la justice
« Ce que la loi a voulu punir c'est l'un des crimes qui mettent le plus grièvement en péril la sécurité d'un pays : c'est la vénalité de tous ceux... qui à un degré quelconque participent à la gestion des affaires publiques. C'est à ce prix qu'est attaché ce bon renom de la France où le désintéressement a toujours été la qualité maîtresse ».
La corruption du journalisme
La complexité des circuits de l'information, la diversité de ses organes et la multiplicité des intérêts qu'elle met en jeu, interdisent en fait de caractériser clairement et de délimiter précisément les pratiques illégitimes qui seraient révélatrices de la corruption du journalisme.
Peut-on sortir de la corruption ?
Sur le plan de la vie politique représentée, l'espace marseillais est considéré généralement comme un terrain privilégié de manifestations des phénomènes de clientélisme et de corruption. Sans nous interroger ici sur les aspects symboliques de cette représentation souvent folklorisée et esthétisée par les constructeurs d'opinion, mais en la retenant comme piste heuristique, nous rendrons compte des premiers résultats d'un travail de science politique en cours sur ce thème.
La corruption en Afrique noire
Pour Pierre Larousse, dont le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, paru il y a un peu plus de cent ans, constitue avec la Grande Encyclopédie de Diderot et d'Alembert une des sources les plus précieuses de documentation, la corruption est le « crime du fonctionnaire public qui trafique de son autorité, ou de ceux qui cherchent à le corrompre ». Voilà une définition qui présente, entre autres mérites, celui d'utilement rappeler aux censeurs et critiques acerbes des dirigeants du Tiers Monde que, sans corrupteur, il ne saurait y avoir d'homme corrompu...
Le problème de la corruption en URSS
A la fin de l'année 1981, la crise politique qui couvait au sein de la direction soviétique depuis la décision d'envahir l'Afghanistan, assumée par Brejnev et ses proches deux ans auparavant, finissait par éclater sur un mode entièrement nouveau, au regard des protocoles traditionnels de déroulement des affrontements politiques au sommet. L'ébranlement provenait, en effet, d'une série d'affaires mi-mondaines, mi-crapuleuses où se trouvaient gravement compromis les deux enfants du secrétaire général, Youri, par ailleurs ministre du Gouvernement soviétique et membre récent du Comité central, ainsi que sa soeur Galina. Leur oncle, Semion Tsvigonn, qui assumait la vice-présidence du KGB, la Sécurité d’État, disparaissait quelques semaines plus tard dans des circonstances tragiques, où l'on voit généralement un suicide, sans doute pour avoir tenté de couvrir leurs agissements.
L’ultime avertissement du corps électoral
Pour sa deuxième édition, l'élection européenne confirme sa dernière place parmi toutes les élections politiques françaises, tant pour l'intérêt qu'elle suscite que pour la participation des électeurs. A bien des égards, elle apparaît comme un scrutin élitiste, sans enjeu clair l'Assemblée européenne est lointaine et dénuée de pouvoirs , sans tradition établie, sans grands leaders engagés, à la différence de 1979, et sans sanction immédiate puisqu'elle ne peut mettre directement en cause le pouvoir exécutif. Pourtant, sur le plan des comportements électoraux, la consultation n'est pas dénuée de signification.
La confédération européenne des syndicats
Est-ce en raison du faible intérêt suscité par les questions européennes ou du caractère peu contraignant d'une organisation dont les résultats sont difficilement mesurables que la Confédération européenne des Syndicats demeure largement méconnue après douze années d'activités ? Sans doute le vaste forum syndical rassemblant 35 confédérations représentant 20 pays européens et 40 millions de syndiqués déçoit-il ceux qui rêvent d'un organe de coordination des luttes revendicatives au plan européen, mais cette critique est-elle justifiée ?
Profil de l’année politique (septembre 1983 - août 1984)
Comme ceux des années précédentes, ce sixième « Profil de l'année politique » a pour principal objet d'en établir, au vu des sondages, les étapes, les temps forts et les spécificités. De cette période caractérisée par la démoralisation économique et sociale de l'opinion, largement structurée par la préparation de l'élection européenne et marquée durant l'été par une nouvelle controverse sur les sondages, on retiendra principalement les nouveaux records absolus d'insatisfaction d'un Président de la République et d'un Premier ministre sous la Ve République, l'apparition du Front national, le nouveau record d'impopularité du PC, le dépassement au moins provisoire du PS par le RPR, la restructuration de l'image de S. Veil, et la poursuite de la remontée de R. Barre.
Chronique constitutionnelle française
La référence aux chroniques des 23 premiers numéros de Pouvoirs, publiées sous le titre Chroniques constitutionnelles françaises 1976-1982 (PUF, 1983), est donnée sous le sigle CCF, suivi du rappel du numéro de la revue dans lequel le texte a paru, et de la page du recueil.