Italie

La crise permanente

par Noberto Bobbio

Depuis longtemps on parle en Italie de « crise des institutions ». C'est une des rares choses sur laquelle l'opinion publique et le pouvoir, la droite et la gauche sont d'accord : la crise des institutions démocratiques, en bref, de la démocratie. Il s'agit à présent de savoir quand elle a commencé, en quoi elle consiste, si et quand elle finira.

Bilan de trente-trois années de Constitution républicaine

par Alberto Predieri

C'est désormais devenu une question habituelle en Italie que de se demander si, après trente-trois années d'existence, la Charte constitutionnelle ne doit pas être modifiée, où, et jusqu'à quel point, il faudrait la changer. Tous les jours on propose des opérations de haute chirurgie, des décoctions, ou des thérapies de choc. Hommes politiques, journalistes, professeurs, amateurs de bricolage consti¬ tutionnel nous amènent au seuil d'une situation analogue à celle de 1940-1944 en France, lorsque l'on pouvait dire que chaque résistant avait sa propre Constitution

Le système électoral

par Giuliano Amato

Qui est satisfait du système électoral en Italie ? A priori personne. Ceux qui souhaiteraient des majorités gouvernementales plus stables ou encore une alternance de coalitions politiques l'accusent d'accorder un espace trop important aux petits partis et de leur permettre une entière liberté de manéuvre.

Le système de partis

par Geneviève Bibes

La crise générale qui, dans la plupart des pays occidentaux, affecte depuis la fin des années 60 les partis politiques en tant que structure de délégation et de représentation a en Italie des conséquences d'autant plus graves que les forces politiques organisées y jouent un rôle plus important et plus diversifié. Le terme de « partitocratie », souvent utilise pour définir le régime mis en place au lendemain de la deuxième guerre mondiale et de la chute du fascisme, dénonce bien le contrôle presque exclusif des partis sur les rapports entre société civile et système institutionnel.

La crise de la Démocratie chrétienne

par Gianni Bagget-Bozzo

La Démocratie chrétienne a constitué son patrimoine idéologique en le présentant comme le résultat de l'évolution de la pensée de l'Eglise sur le politique et le social. Son existence était justifiée par la proposition d'une identité politique dérivant de la présence et de l'action catholiques. Plusieurs lectures pouvaient être données de cette présence et de cette identité constituant une palette d'options et d'opinions extrêmement vastes.

Le communisme italien dans l’impasse ?

par Hugues Portelli

Le soixantième anniversaire du Parti communiste itaUen, le 21 janvier dernier, aurait pu être l'occasion de célébrer la continuité d'une organisation fière de sa tradition et de ses fondateurs. Le PCI n'en appelle-t-il pas régulièrement aux orientations de Gramsci et de Toglatti pour justifier idéologiquement chacun des « tournants » opérés depuis les années héroïques où il ne rassemblait qu'une poignée de mUitants luttant contre le fascisme ?

Les relations de l’Eglise et de l’Etat

par Charles Lucet

Le pape Jean XXIII aurait dit qu'il voudrait voir les relations entre l'Eglise et l'Etat en Italie devenir à peu près semblables à celles qui existent avec un pays « comme les Philippines ».

L’actualité constitutionnelle dans les régimes de l’Est européen (juin 1980 - avril 1981)

par Patrice Gélard

1980 et 1981 sont, en raison du calendrier, les années où se déroulent la plupart des Congrès des Partis communistes ou ouvriers des Etats d'Europe centrale et orientale.

L’évolution des intentions de vote, contribution à l’explication de l’élection présidentielle de 1981

par Olivier Duhamel, Jean Luc Parodi

Les explications de l'élection de M. F. Mitterrand à la présidence de la République ne font que commencer. Nul doute qu'il faille ranger la campagne électorale parmi les facteurs explicatifs, puisque six mois avant le deuxième tour, M. V. Giscard d'Estaing était crédité de 60 % d'intentions de vote dans l'hypothèse d'un duel avec son futur adversaire socialiste

Chronique constitutionnelle française (16 février - 15 mai 1981)

par Pierre Avril, Jean Gicquel

Vous vous trompez d'élection. Il s'agit d'élire un Président de la République. Il ne s'agit pas, pour l'instant, de constituer un Gouvernement sur la base d'une nouvelle majorité. On élira d'abord un Président de la RépubUque. Ce Président de la République, ensuite, indiquera à quel moment auront lieu les élections législatives, et ceux qui voudront constituer une majorité, dans un camp comme dans l'autre, se réuniront pour en discuter. Voilà. Et, à ce moment-là, bien entendu, je tiendrai compte de ce qui aura été décidé et je verrai bien quelle majorité aura été adoptée par les Français : puisque ce sont les Français qui décideront.