William Klein

C’est un aspect méconnu de son talent. Ecrivain fécond, Henry de Monfreid (1879-1974) était aussi peintre, aquarelliste. Et photographe. Dans ces mêmes parages, la Corne de l’Afrique et la mer Rouge, que les attaques des pirates ont inscrits en noir sur la carte du monde, il a accompli dès 1911 œuvre de reporter.L’explorateur, trafiquant, aventurier est encore aujourd’hui un personnage contesté. Pas l’artiste. Son petit-fils Guillaume, le gardien du temple, écrit «... sa curiosité naturelle et son inventivité le poussent à expérimenter diverses techniques de l’art ». Et c’est ainsi que le voyageur réalise sur plaques de verre les images de son nouvel univers.

On ne connaît pas ses photos. D’ailleurs il n’est pas photographe. C’est pourtant à Robert Delpire que les Rencontres d’Arles 2009 rendent un hommage exceptionnel, qui sera présenté ensuite à la Maison européenne de la photographie puis, en 2010, à New York.

Partout en France la colère gronde à chaque annonce de fermeture d’entreprise et de plan de licenciements. Séquestrer des patrons est devenu le dernier baroud d’honneur pour négocier des indemnités de départ et des conditions de reclassement plus satisfaisantes. A Dives-sur-Mer, une tout autre initiative a mobilisé les employés d’une usine normande. Valises à la main, les ouvriers se sont rassemblés sur la plage pour se faire pren- dre en photo. Avec l’espoir de retrouver un travail. Leur photographie est un CV publié dans la presse telle une bouteille à la mer. 76 employés qualifiés, 72 ouvriers et 4 cadres cherchent repreneur. Pour toute information complémentaire, contactez la mairie.

Le contrecoup de la crise économique frappe de plein fouet les trois grandes firmes américaines de l’industrie automo- bile. General Motors et Chrysler sont au bord de la faillite. Ford ne se porte guère mieux et ne sait pas encore jusqu’où peuvent chuter les ventes de voitures neuves.

Il était un temps où la question de la photographie était simple. Au début, elle ouvrait un monde, libérait le peintre du devoir de représentation, elle montrait, elle témoignait, était d’utilité publique, ne mentait pas, valait des milliers et des milliers de mots. Le photographe documentait, portraiturait, démolissait, glori- fiait, mais surtout ne faisait pas de l’art. Rien de plus nul – depuis toujours – que la Photographie d’Art. Mais, au secours !, la photographie d’art revient et est plus ou moins à la mode. Grâce, en partie, à une autre mode: la Photographie contemporaine, appellation mal contrôlée.

Entre l’Inde et la Chine, voisine du Bangladesh, du Laos et de la Thaïlande, la Birmanie est l’un des plus beaux pays au monde. Depuis la « révolte safran » en 2007 et le cyclone Nargis en 2008, la junte militaire condamne les Birmans au silence. Le nombre des prisonniers politiques a doublé. Et Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, est maintenue de force dans son isolement. Elle a passé treize ans en résidence surveillée sur les dix-neuf dernières années. Son entourage s'inquiète aujourd'hui pour son état de santé. Exclue des élections de l’an prochain, elle reste dans le cœur du peuple. Là-bas, tout le monde l’appelle la « Lady ».

Depuis 1991, la Somalie est livrée à une guerre civile interminable. Sa capitale, Mogadiscio, et ses habitants en sont les premières victimes. Les victoires des tribunaux islamiques remportées sur les différentes milices et leurs chefs de guerre ne les protègent pas pour autant de l’insécurité et de l’anarchie ambiantes. Même si le Parlement de transition somalien a récemment voté à l’unanimité l’instauration de la loi coranique, la charia, le quotidien de la population reste celui d’une catastrophe humanitaire. Au milieu d’une ville fantôme en ruine seule règne la loi de l’arbitraire.

En parfait reporter qui sait s’inviter sans s’imposer, Gérard Uféras a consacré vingt années de sa carrière à ces « mondes clos » – l’opéra, la danse et la mode –, selon ses propres mots. Dans les coulisses, dans les studios, sur scène ou en tournée, il fut l’hôte du quotidien d’artistes condamnés à l’excellence. Une œuvre que la Maison européenne de la photographie de Paris expose jusqu’au 14 juin.

L’Italie façon Vegas, curieuse idée qui frise le jamais-vu. Que cherchent ces gens qui tournent le dos aux plus belles villes du monde ? Massimo Siragusa a suivi ses compatriotes, vacanciers d’un genre nouveau, pour tâcher lui aussi de comprendre.

«Au regard de l’Histoire, vouloir catégoriser les photographes n’a pas de sens... La dénomination de photographie d’art est purement marketing.» C’est cette conviction qui anime François Hébel, directeur des Rencontres