11 septembre

Leur documentaire a fait le tour du monde : les frères Naudet, deux réalisateurs français qui, ce jour-là, préparaient un film sur les pompiers de New York, ont filmé le 11-Septembre en direct. Jules, le cadet, est dans la tour Nord dès les premières minutes avec les soldats du feu. Gédéon, lui, est dans la rue, tout près, avec les New-Yorkais témoins de la tragédie. Tous deux rescapés par miracle, ils ont témoigné en images mais aussi avec leurs mots. Alors que s’élèvent de nouvelles craintes sur la santé des sauveteurs, dix ans après, leur récit est toujours bouleversant. «La première image que je vois, se souvient Jules, c’est une femme en train de brûler vive...»

Témoin de l’effondrement des tours, Jacques Menasche, collaborateur du «New York Times» et de «Vanity Fair», a vu sa ville souffrir, réagir et renaître. Dans son récit, il montre comment les New-Yorkais, s’ils n’ont pas oublié, si certains sont toujours sous le choc, rangent dans l’Histoire la décennie qui s’achève. Bientôt la fin du deuil, comme en témoignent aussi les photos prises par Ethan Levitas pour Polka, le long du site où s’active encore le chantier de la reconstruction. Des visages graves, des têtes baissées, des regards qui affrontent le souvenir, scrutant le ciel. Les New-Yorkais avancent, plus forts, plus fiers, dans leur ville qui a exorcisé ses démons.

Au moment où l’Europe, dont la France de Sarkozy, lui ferme les portes de l’Union, la Turquie ouvre les siennes aux réfugiés syriens qui fuient la répression du régime de Bachar El-Assad. Un bel exemple d’humanité. Mais pourquoi cette hostilité à l’égard d’un pays que de Gaulle saluait comme un allié essentiel de l’Europe? Est-ce la peur de l’islam? Oui, répond le sociologue Jean Viard, qui revisite l’histoire, évoque Byzance, les racines chrétiennes de l’ancien Empire d’Orient, puis l’évolution de la Turquie vers une laïcité unique dans le monde musulman. Alors que les révolutions arabes cherchent un interlocuteur, un soutien autour de la Méditerranée, la Turquie est – devrait être – le trait d’union entre ces nations éprises de liberté et l’Europe. Dans les pages suivantes, les analyses, les reportages de nos envoyés spéciaux et l’hommage au grand photographe Ara Güler, «l’oeil d’Istanbul», dressent le portrait de la Turquie telle qu’elle est. Non pas un paradis, mais, malgré les manquements et les fautes qui jalonnent son histoire, une terre d’accueil.

Tout est parti d’Afghanistan, il y a dix ans. Le dimanche 9 septembre 2001, dans la province de Takhar, au nord du pays, le commandant Massoud est victime d’un attentat où il trouvera la mort. C’est le signal qui va lancer la plus grande et la plus spectaculaire opération terroriste de l’Histoire. Deux jours après, le mardi 11 septembre, à New York, les commandos suicides d’Al-Qaïda détruisent les tours du World Trade Center. En trois jours, le monde bascule dans l’incertitude, la peur et la vengeance. Ces actes de guerre vont provoquer des représailles qui, dix ans après, continuent d’alourdir le bilan des victimes, civiles ou militaires, toujours en Afghanistan, d’où tout est parti pour y revenir.

Avec les résistants syriens à la frontière turque.

Elle est syrienne. Il est turc. Rimeh et Rasim se sont mariés en juin, à Aslanyazi, un petit village de Turquie. Pour assister aux noces, la famille et les amis de la mariée ont traversé la frontière. Le temps d’une fête, ils ont oublié la répression.

Ceci n’est pas une publicité pour le Conseil général. Mais un reportage en banlieue. Sarkozy voulait la nettoyer au Kärcher. Pour la plupart des Parisiens, qui n’y mettent jamais les pieds, c’est une zone de non-droit. Un cliché, chaque fois récupéré politiquement pour dénoncer cette insécurité qui nous menace. Sans nier les réalités de la violence, de la drogue, du mal-être dans des cités, Polka a voulu montrer une autre banlieue. Celle où vivent des gens ordinaires avec leurs problèmes et leurs bonheurs ordinaires. Comme ces deux habitants du 93 pris dans le flux des navetteurs qui, tous les matins, viennent donner à Paris une partie de leur énergie.

Ils combattent la société de consommation et vivent de recyclage dans un coin perdu de Brooklyn. Ces hippies “trash” ont-ils un petit vélo dans la tête ? Entre bastons et jeux d’enfants, les irréductibles du Black Label défient le système.

Chaque année, les plaines d’Afrique attirent plus de 18 000 chasseurs étrangers en quête d’émotions fortes, d’exotisme et d’un trophée à ajouter à leur collection. David Chancellor a passé trois ans à traquer leur moment de gloire, cet instant où ils posent avec l’animal qu’ils viennent d’abattre. Des images dérangeantes, troublantes. Une pulsion de tuer que l’on peut estimer malsaine. Ou une tradition ancestrale qui, pour ses défenseurs, régule la faune sauvage et profite matériellement aux populations locales. A chacun de juger après avoir regardé les photos que Polka publie dans les pages suivantes.

Vers qui se tournera leur regard en 2012.

"Ces petites soeurs de Toni Greaves vont faire pleurer le public"