Propos recueillis par Lionel Fouré à l’EHESS le 21 septembre 2005. Vincent Descombes est directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Les nombreux ouvrages qu’il a publiés témoignent d’un intérêt soutenu pour des questions concernant la philosophie de l’esprit qu’il envisage à la lumière de l’anthropologie et de la philosophie sociale. La revue Esprit lui a consacré un dossier en juillet 2005.
La Modernité
Entretien avec Vincent Descombes
Entretien avec François Dubet
Propos recueillis par Nicolas Duvoux à l’EHESS le 09 juin 2005. Enseignant à l’université de Bordeaux et à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), François Dubet a rejoint le Centre d’analyses et d’intervention sociologique (Cadis) au moment de sa création en 1981. Dans ce laboratoire fondé par Alain Touraine et consacré à l’étude des nouvelles formes de mouvements sociaux, il a découvert la méthode de l’intervention sociologique – le sociologue aide le groupe rencontré à comprendre le sens de ses actions – à partir de laquelle il va développer une approche théorique originale intitulée « sociologie de l’expérience ».
Le processus historique de la Modernité et la possibilité de la liberté (universalisme et individualisme)
« C’est toujours dans l’individu que l’Humanité se retrouve » Alain, Propos, 11 avril 1911 Si les termes ont un sens, le moderne n’est pas le contemporain, l’actuel, le nouveau ou le présent. Tout ce qui est nouveau dans notre société n’est pas moderne, et ce qui est plus proche dans l’ordre du temps n’est pas nécessairement plus moderne.
La modernité : crise d’adolescence de l’humanité ?
Que la modernité soit « en crise », voilà qui ne date pas d’hier. C’est même au fond la tarte à la crème des dossiers sur la modernité. Et pour une raison simple : la modernité n’est pas en crise, elle est une crise : la crise d’adolescence de l’humanité. Et s’il est nécessaire de faire sa crise d’adolescence, il est également préférable d’en sortir un jour, pour devenir tant bien que mal un adulte. Tout le problème est de savoir quand.
Le “public » contre le « peuple ” : une structure de la modernité
Ce qui impose à la recherche d’un esprit du « contemporain » sa nécessité, c’est la superficialité de tant de proclamations portant sur l’essence de la modernité1. Quelqu’un osera-t-il même, un jour, tracer le tableau des nostalgies qu’elles enveloppent parce que la modernité y a les traits d’un âge d’or perdu auquel il faudrait revenir ou d’un modèle dont la réalisation est encore inachevée ? Restons en dehors de ces illusions. Tout en prenant à témoin la rivalité du « public » et du « peuple », constitutive de la modernité, cherchons plutôt à renforcer nos défenses à l’encontre de toute nostalgie en traçant les limites du processus moderne.
Modernité et question du fondement chez F.W. Schelling
Le questionnement de la modernité interroge son fondement. Le fondement de la modernité se retourne en modernité du fondement qui lui-même fait l’épreuve de son fondement ou de son absence de fond : tel sera, dans cette présente contribution, le site précaire de notre questionnement. Nous voudrions ré-interroger le fondement de la philosophie moderne, faisant apparaître ainsi en creux, dans quelle mesure, aujourd’hui, notre modernité est le questionnement de la modernité, là où précisément le « moderne » s’est d’abord construit comme absolument fondé dans l’évidence de son fondement.
Les grammaires de la modernité
Notices bibliographiques autour de trois débats essentiels Lorsque nous a été soumise l’idée de faire une notice bibliographique sur le thème de la modernité, notre première réaction a été de penser que celle-ci devait pouvoir donner lieu à une recension, sinon exhaustive, du moins synthétique des apports théoriques sur ce thème. Mais très vite, cette position s’est révélée intenable. Cependant nous avons remarqué dans un second temps que l’aporie à laquelle s’était heurtée une telle démarche ne laissait pas derrière elle un champ de ruines au sein duquel absolument aucune forme ne se laissait discerner.
La modernité et son devenir contemporain
Notices bibliographiques sur quelques parutions récentes Conformément à la vocation de la collection U, cet ouvrage se veut complet et didactique. Il brosse un tableau général de cette question fondamentale de sociologie contemporaine : comment penser le temps présent, sommes-nous dans une phase accélérée de la modernité, ou bien dans la remise en cause de ses valeurs ?
Les Livres Passent en Revue
- Dialogue avec Marc Augé, autour d’une anthropologie de la mondialisation, de Raphaël Bessis - Un détail nazi dans la pensée de Carl Schmitt, de Yves-Charles ZarkaObadia - Le dossier Notre Sartre des Temps Modernes, et l’inédit de Sartre «Morale et histoire» - J-P Sartre, du mythe à l’histoire et J-P Sartre, violence et éthique, sous la direction de Gérard Wormser
Hors-thème
- Entre histoire et philosophie, la naissance de l’épistémè ou l’invention de la liberté, par Claude Obadia - La part maudite du politique chez Machiavel,ou le retour aux origines, par André Lang