En prolongement de son enquête « Les acteurs de l’opéra dans la crise », parue dans le numéro 162 d’Opéra Magazine, Mehdi Mahdavi, entre le 8 juillet et le 8 août, a interrogé huit directeurs de théâtre, des deux côtés de l’Atlantique. Selon les pays et les modes de fonctionnement propres à chaque maison, la manière dont ils envisagent la rentrée 2020 n’est évidemment pas la même. Mais une chose est sûre : l’incertitude est partout, les obligeant à se surpasser en termes de résilience, d’inventivité et de capacités d’adaptation.
Premiers échos des festivals
Une rentrée plein d’incertitude
Frédéric Roels
Succédant à Pierre Guiral, le 1er septembre, le nouveau directeur doit relever plusieurs défis, à commencer par l’impact des contraintes sanitaires liées au Covid-19 sur la saison 2020-2021 et la réouverture du bâtiment historique, en janvier prochain, après trois années de travaux.
Alexandre Tharaud
Le pianiste français, parallèlement à sa brillante carrière de concertiste, accompagne des chanteurs avec lesquels il partage une vraie complicité artistique. Le 11 septembre, Erato publie le premier récital complet enregistré en duo avec Sabine Devieilhe : Chanson d’amour.
Benoît Bénichou
À partir du 30 septembre, l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet accueille le lancement de la tournée de la nouvelle production de l’Arcal : Croesus de Reinhard Keiser, fleuron de l’opéra baroque allemand, créé à Hambourg, en 1711, puis remanié en 1730. La parole au metteur en scène...
Abderrahmane Sissako
Le cinéaste et producteur mauritanien, César du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario original pour Timbuktu, en 2015, a accepté d’écrire le livret et de mettre en scène Le Vol du Boli, musique de Damon Albarn, en création mondiale, du 2 au 18 octobre.
Samuel Hasselhorrn
Le baryton allemand, révélation du dernier Concours « Reine Élisabeth », sera présent sur deux fronts, en septembre : d’abord avec la sortie de son premier récital discographique, chez Harmonia Mundi, le 11, puis avec ses débuts en Wolfram dans Tannhäuser, à Rouen, le 27.
Beethoven, l’homme d’un seul opéra
En cette année 2020, où l’on célèbre le 250e anniversaire de sa naissance (Bonn, décembre 1770), le compositeur allemand, disparu à Vienne, le 26 mars 1827, est tout particulièrement célébré, dans tous les domaines de sa prodigieuse créativité : pièces pour piano seul, concertos, symphonies, musique de chambre, musiques de scène... La voix soliste, numériquement marginale dans son catalogue, n’y occupe pas moins une place centrale, avec principalement trois chefs-d’œuvre absolus : la Symphonie n° 9, la Missa solemnis et Fidelio, l’unique opéra, fruit d’une gestation longue et compliquée. En ouverture de ce dossier, Jean Cabourg s’interroge justement sur les différentes manières de chanter Beethoven, au regard de ses partitions les plus marquantes, avant que Pierre Cadars ne résume les enjeux et les pièges auxquels se confronte tout metteur en scène tenté par Fidelio.
La troupe de l’Opéra entre 1945 et 1972
Alors que la crise sanitaire frappe de plein fouet l’Opéra National de Paris, au point de retarder sa réouverture jusqu’à la fin du mois de novembre, il est intéressant de se pencher sur l’une des périodes les plus décriées de l’histoire de l’institution, à savoir les décennies séparant ses deux « âges d’or » : l’entre-deux-guerres, sous la direction de Jacques Rouché, et le mythique mandat de Rolf Liebermann (1973-1980). De 1945 à 1972, l’Opéra, uni à l’Opéra-Comique au sein de la Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux (RTLN), continua à fonctionner sur le système de la troupe, en place depuis plusieurs siècles. Sauf que ce mode de programmation, après avoir assuré pendant des décennies la renommée de la maison, s’est mis à révéler ses limites, suscitant des jugements négatifs de la part du public et des commentateurs. Souvent justifiées, ces critiques ne doivent pas, pour autant, occulter les réussites artistiques de la période, ni la formidable pépinière de chanteurs incarnée par cette fameuse troupe.
Nicolas Joel
Disparu le 18 juin dernier, le metteur en scène français, présent sur les plus grandes scènes mondiales pendant quatre décennies, fut également directeur du Théâtre du Capitole de Toulouse, entre 1990 et 2009, puis de l’Opéra National de Paris, de 2009 à 2014. Qui d’autre que Christophe Ghristi, son indispensable bras droit pendant dix-neuf ans, et actuel directeur artistique du Capitole, pouvait le mieux lui rendre hommage ?
Carlo Vistol
Un contre-ténor très doué