Le 22 octobre, François Hollande a reçu psychologues, juristes et sociologues pour évoquer la question de l’homoparentalité. Alors que le débat sur l'ouverture de l'adoption et de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples homosexuels mobilise dans la rue et arrive à l'Assemblée, c'est vers eux et vers les études scientifiques que les regards se tournent. Plus de 700 travaux ont été consacrés à l'homoparentalité depuis les années 1970, dont une partie au développement des enfants. Que démontrent-ils ? Mediapart s'y est plongé .
Homoparentalité
1- À quoi servent ces études ?
Comment vont les enfants ?
Critiquées pour leurs biais méthodologiques (qui seront l'objet du troisième chapitre), ces d'études ne parviennent pas à accéder à toute la population de référence. Mais une forte « tendance significative » se dégage de ces centaines de recherches : « Elles ne montrent pas de différence significative, dans quelque domaine que ce soit, entre les enfants issus d’un milieu homoparental et les enfants issus d’un milieu plus “classique” », explique le pédopsychiatre Stéphane Nadaud, auteur de la première enquête française sur le sujet. « Ils ne vont ni mieux ni moins bien », résume Martine Gross, ingénieure de recherche en sciences sociales au CNRS, auteure de plusieurs ouvrages sur le sujet et présidente d'honneur de l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL).
Des études critiquées pour leur méthodologie
C'est l'argument principal des opposants à l'homoparentalité : les quelque 700 études scientifiques – qui démontrent qu'il n'y a pas de différences fondamentales entre les enfants de familles homoparentales et ceux de familles hétéroparentales – ne prouveraient rien car elles cumuleraient les biais méthodologiques. Quels sont ces biais ? Invalident-ils les études ?
Il n’y a pas une mais des homoparentalités
« En 2002, lorsque j’ai écrit mon livre [Homoparentalité : une nouvelle chance pour la famille ? (Fayard, 2002)], je me suis rendu compte du désintérêt total sur cette question », se souvient le pédopsychiatre Stéphane Nadaud, auteur de la première étude française sur le sujet. J’ai essayé de passer le flambeau à des étudiants, j'ai proposé mes dossiers, les gens étaient retrouvables, une étude prospective était réalisable. Mais personne ne s’est donné les moyens de le faire », déplore-t-il.