En des pages transparentes, le lecteur magnifique qu’est Pietro Citati nous montre comment le roman prolifère sur le terreau du Mal.
Pierre Michon
Eclairer les ombres: Pietro Citati
Féconde invisibilité
Intentions intenses, entités non effectives, c'est l'univers des artistes sans oeuvres qu'explore la nouvelle édition de l'essai de Jouannais.
Les éditions Attila: vaincre le conformisme
Bâties dans l’élan d’une revue remarquable, les éditions Attila défrichent le terrain littéraire avec une boulimie gourmande. Rencontre avec Benoît Virot (à gauche) et Frédéric Martin (à droite), deux jeunes hommes pressés, joyeux et curieux.
Pièce à conviction
Peter Turrini fait tomber les masques de la société carinthienne, dévoilant confusion des valeurs et relents du nazisme.
Danger de Carlo Bordini
Je n'ai jamais su traduire sans désir. On s'accommode un peu, bien sûr, mais ce qui reste, qui quelquefois vous hante quand vous ne voudriez plus que recréer la distance, ce sont les livres élus, ceux qu'impudemment, imprudemment parfois, vous avez eu l'impulsion de traduire. Quelque chose y gît, pour vous répondre, qu'une simple lecture ne saurait définir : de ce secret, si j'en crois mon expérience, la traduction ne dit pas l'origine, mais elle permet au moins de le mettre à nu.
Littérature sacerdotale
Né dans un pays au ciel absent après une soeur disparue et avant que ne disparaisse le père, Pierre Michon reçut l’alexandrin avec le patois et l’éblouissement avec Rimbaud. Une fois piétinés ses désirs de révolution, l’écrivain s’est tourné vers une littérature sacrée à laquelle il arrache, parcimonieusement, d’impeccables prières.
Fabrique de légendes
La plupart de ses livres ont beau être inachevés, l’oeuvre de Pierre Michon depuis ses Vies minuscules jusqu’à Les Onze lui confère une place de choix dans la littérature française. Tenu par une injonction littéraire qui touche au sacré, l’homme cherche dans l’écriture les dieux qui ont déserté le monde. Avec un style qui donne à sa prose l’éclat des plus grandes peintures.
Entretien avec Olivier Maulin
Le troisième roman d’Olivier Maulin est la réécriture d’un texte antérieur aux deux livres précédents. On y suit deux crétins déjantés dans leur traversée hallucinée du Brésil. Avec le rire pour antidote.
Entretien avec Bruno Krebs
Depuis plus de trente-cinq ans, Bruno Krebs traverse les frontières entre jour et nuit, rêve et réalité, mondes intérieurs et rencontres avec ses dissemblables. Avec un juste mélange d’angoisse et d’émerveillement face à la vie, son dernier opus, La Traversée nue, raffine les éléments d’une oeuvre au long cours. Rencontre avec un misanthrope récalcitrant.
Sentiment géographique
Pour la première fois, Yves Ternon l’historien se penche sur sa propre histoire et revient, de mémoire, sur les lieux de l’enfance.
L’ABC de la torture
Dans un déchaînement de violences et d'horreurs, Fernando Marías ramène le lecteur aux temps de la barbarie. Magistral.
Incisions du réel
Un des premiers textes de Peter Weiss (1916-1982), remarquable de précision visuelle pour dire la brutalité d’un monde en ruine.
Le prix d’une vie
Kjartan Fløgstad réinvente le docu fiction mondialisé pour dire comment des entreprises façonnent et détruisent des vies.
Coeur saignant
Glissant comme larmes ou cascadant comme rire jaune, la poésie de Franck Venaille a la beauté perdue des noirs adoubements.
Un surréaliste natif
Syndicaliste révolutionnaire et ami de Simone Weil, Jean Duperray fut le romancier noueux du fait divers et de l’énergie populaire.
La nuit intérieure
La Néo-Zélandaise Janet Frame (1924-2004) évoque ses années d'internement psychiatrique. Un témoignage empreint de poésie.
Tromper le vide
Moins figurant que spectateur de l’existence, le héros ordinaire de Matthias Zschokke passe son temps à essayer de faire passer le temps.