Les 7 péchés du capital

Pas de chronique historique ce coup-ci. Car la grande histoire peut parfois s’écrire sous nos yeux. Dans La communion qui vient, trois professeurs de philosophie tentent de redéfinir l’engagement chrétien, dans un sens radical et révolutionnaire.

Gaultier Bès se souvient de leur premier échange, dans une petite salle de travail du lycée Aragon de Givors... Rapidement, il a perçu le sens pédagogique et la profondeur humaine et spirituelle d’Ambroise Tournyol du Clos, pivot d’une salle des profs pourtant très laïcarde. Le cofondateur de Limite se souvient qu’il a bénéficié de ses conseils avisés et de son expérience souriante. Aussi a-t-il été très ému de lire son manuscrit, et Limite est heureux de publier un petit florilège de ce premier essai, qui, sans aucun doute, pourra conforter et même inspirer de nombreux professeurs, désireux de servir, à leur place, la vérité qui seule rend libre...

Jean-Laurent Cassely est journaliste, et a écrit, avec la sociologue Monique Dagnaud, Génération surdiplômée. Dans cet ouvrage, il est allé à la rencontre de jeunes diplômés, afin de comprendre leur rapport au travail, à l’écologie, ou à la politique. Si elle diffère de ses aînés, cette génération n’a pas pour autant renoncé à transformer la société, en tentant d’inspirer le plus grand nombre.

La diversité des conditions sociales est dissimulée sous un même nom, celui de « jeunesse ». Pourtant, nous savons qu’hormis l’âge biologique, il y a peu de liens entre un apprenti garagiste en milieu rural et un urbain étudiant en école de commerce. Dans un entretien qui a fait date, le sociologue Pierre Bourdieu évoque avec Anne-Marie Métailié la confusion qu’a engendré la promotion du terme « jeunesse » après les années 60.

L’ingénieur, avec ses connaissances techniques et son esprit d’innovation, est un rouage essentiel du système capitaliste et de la destruction de la planète habitable. Mais nombre d’étudiants sortis des meilleures écoles refusent de prendre part à ce grand gâchis moderne et s’organisent pour hacker le système, si ce n’est en sortir...

En 1942, alors qu’une grande partie de la jeunesse allemande se laisse séduire par les sirènes nationales-socialistes, un groupuscule d’étudiants fait le choix d’un engagement politique radical, refusant d’abandonner la beauté à la folie, la nature à la technique, la foi au nihilisme. Parmi eux, une femme, la plus jeune (22 ans) du groupe : Sophie Scholl.

Inévitablement, lorsqu’au prochain repas de famille vous vous lancerez dans une diatribe contre l’argent – inspiré par votre récente lecture de l’Évangile, de Marx ou de Limite –, il se trouvera un oncle pour vous dire : « L’argent est un mauvais maître, mais un bon serviteur ».

Henry Quinson a un parcours pour le moins atypique : diplômé de Sciences Po Paris, il a d’abord commencé une carrière prometteuse comme cadre financier dans une grande banque d’affaires et enseigné les techniques de change à l’Université, avant de bifurquer radicalement en rentrant au monastère cistercien de Tamié, puis en fondant une communauté de vie catholique au cœur des HLM de Marseille, la Fraternité Saint-Paul. Conseiller du film Des hommes et des dieux sur les moines martyrs de Tibhirine, primé à Cannes en 2010, aujourd’hui marié, ce professeur d’anglais franco-américain, traducteur et auteur de nombreux ouvrages, nous livre ses réflexions affûtées sur l’argent dans un monde qui bascule.

« Quand la monnaie est gone, gone, gone... Quand elle ne triche pas ! » Eh bien, Jean-Jacques (Goldman, pas Rousseau), cela donne la Gonette, une monnaie locale et citoyenne lyonnaise. Des Gones (les enfants des rues, en parler lyonnais) l’ont lancée il y a cinq ans pour soutenir une économie réelle plus vertueuse. Une belle alternative à la financiarisation de l’économie, qui réunit aujourd’hui plus de 1 500 particuliers et 350 commerçants.

« Mon véritable adversaire, il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera jamais élu et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance », avait, jadis, claironné le candidat Hollande, sans qu’on ait vu ensuite, sous sa présidence, le moindre changement significatif. C’est que l’ennemi est coriace – et diablement efficace. En deux décennies seulement, en effet, la haute finance a pris le pouvoir sur l’économie, réduisant les autres données de la production (les salariés, les pays, la biosphère...) au rang de simples variables d’ajustements. Comment en est-on arrivés là ? Éléments de réponse avec l’universitaire Mathieu Detchessahar.

Je dois confesser publiquement que, certains dimanches, mon instinct de sociologue (plus ou moins en retraite) me chatouille. Il m’arrive, en ces jours-là, d’être pris d’une furieuse envie de me poster à la sortie des églises, pour soumettre les fidèles à une petite enquête : comment décririez-vous ce que votre foi change concrètement à votre vie ? Je suis sûr que l’on parlerait de respect des autres, de famille, d’amour, de sexe et de spiritualité – mais sans doute pas beaucoup d’argent...

Évangile selon saint Matthieu Mt 5, 1-11)

En Bretagne, chaque dernier week-end de juillet, chrétiens et musulmans fraternisent lors d’une fête religieuse initiée il y a soixante-dix ans par Louis Massignon (1883-1962), islamologue et fervent défenseur du dialogue interreligieux. Le souvenir de celui que le Pape Pie XI surnommait le « catholique musulman » continue d’inspirer la vocation de ces artisans de paix.

Dans une prison du nord de la France, des voix s’élèvent. Pas de matons ni de prisonniers en colère, c’est une chorale. Une note de joie dans un univers éprouvant. Rencontre avec la fondatrice et d’anciens détenus.