Rousseau et la Suisse

“J’écris pour vivre”

par Niklaus Manuel Güdel

Grand entretien avec Pascal Quignard

Le saltimbanque de la révolte

par Nathalie Dahn

Effrénée, théâtrale, chamarrée, révolutionnaire, chaotique : c’est indéniable, la vie du résistant communard Maxime Lisbonne (1839 – 1905) a tout d’un roman, et se prête à merveille à l’adaptation au genre. Après Galadio (2010), où il parcourait le terrible destin d’un jeune métis allemand sous le régime nazi, le prolifique Didier Daeninckx nous livre Le banquet des affamés, narration à la première personne consacrée à cet ardent socialiste, qualifié « d’Artagnan de la Commune » par l’historien Marcel Cerf.

Une forêt de souvenirs

par Valery Rion

Un journaliste a cessé ses activités professionnelles et retourne à La Grave, petit hameau du Limousin, dans lequel il a passé son enfance. Cette retraite landaise s’explique par un cancer de la mâchoire qui a déformé son visage suite à une ablation de la tumeur.

Mer vide de songes pour baleine blanche

par Marie Minger

Khaled Kelkal, dix-huit ans, puis vingt-quatre, huit morts, deux cents blessés, ennemi public numéro un et, finalement, une mort. La sienne. Énumération chiffrée d’une histoire véridique, résumé numérique d’une autobiographie romanesque.

Erri De Luca : sobre et concis

par Vincent Gogibu

Il est des rendez - vous, à la pointe du jour, qu’Erri De Luca ne pourrait ni ne voudrait manquer. Depuis de longues années, à l’aube, Erri De Luca lit et médite la Bible, qu’il lit dans le texte, en hébreu ancien. En configuration d’esprit de la première réception en somme. De cette rencontre quotidienne au plus près des Textes, De Luca explore cette mémoire du fond des temps et en tire une précieuse et inépuisable matière qu’il cisèle afin d’offrir des essais ou des exégèses tels Noyau d’olive, Comme une langue au palais ou Au nom de la Mère. Le texte sacré s’inscrit en filigrane également dans ses romans Montedidio, Trois chevaux ou Le Jour avant le bonheur. Aller simple et Et il dit sont de cette veine-là.

A la mémoire

par Besjane Mahalla

Dans un genre nouveau de confessions, La fin des jours d’Alessandro de Roma nous propose une dytopie angoissante des limites de « la société de l’information ». Sujet d’un projet qui vise à ramener une notion d’éthique morale dans le champ des valeurs sociales, Giovanni Ceresa est rapidement présenté comme l’antihéros d’une collection de lettres qu’il s’est mis à rédiger pour retenir sa mémoire. Comme Rousseau, il nous dit tout, mais sans s’adresser à un autre que lui-même. Il rédige mécaniquement le moindre souvenir.

Jean-Jacques Rousseau en Helvétie

par Loris Petris

Avec Voltaire finit un monde ; avec Rousseau commence un monde nouveau » : ce mot de Goethe place résolument Jean-Jacques Rousseau dans la modernité, celle de l’individualité reconnue, assumée et revendiquée. En effet, alors qu’il herborise dans le Val-de-Travers, Rousseau, plongé dans une rêverie, se sent comme « ces grands voyageurs qui découvrent une île déserte […] je me regardais presque comme un autre Colomb »

Rousseau genevois ?

par Frédéric S. Eigeldinger

La question s’impose pour diverses raisons historiques, mais d’emblée la réponse est évidemment oui ! Cependant revenons sur certains faits. Il est né « citoyen de Genève » par son ascendance le 28 juin 1712 et baptisé le 4 juillet dans le temple de Saint-Pierre.

Rousseau l’Arménien

par Roland Kaehr

« De toute cette société, nous ne connaissions bien que M. Rousseau qui était un peu drôle. Il n’était ni jeune ni vieux ; il avait une robe presque comme un capucin et un bonnet à poil, l’été comme l’hiver. Il allait de tous les côtés ramasser toutes sortes d’herbes qu’il mettait dans une longue boîte en fer-blanc, une espèce d’ustensile à porter le lait : il disait qu’il faisait de la botanique ; nous ne savions pas ce que c’était. »

De Rousseau aujourd’hui et de ses apologistes bernois et zurichois hier

par Robert Kopp

Si la célébration du bicentenaire de la naissance de Rousseau, en 1912, a encore donné lieu à quelques belles empoignades entre partisans et adversaires du citoyen de Genève, la commémoration du tricentenaire, cette année, frappe par son œcuménisme béat et sa platitude consensuelle. A l’unisson célébrons le grand homme, cela nous dispensera de le lire !

Jeff Koons : un homme qui vous veut du bien ?

par Diane Antille

Et tout se déroule comme prévu : le portail de la Fondation Beyeler s’ouvre sur une parenthèse enchantée, orchestrée d’une main de maître par l’artiste Jeff Koons (*1955). Les Winter Bears (1988) représentés sur l’affiche de la manifestation accueillent le visiteur dans le jardin de Riehen où trône le monumental Split-Rocker (2000). Une sculpture florale mi-poney midinosaure, croisement entre Markus Raetz et Salvator Dali, réveille l’enfant tapi en chacun d’entre nous. N’est-ce pas aussi le signe de la personnalité duelle de celui qui nous reçoit ?

Redécouvrir l’église au moyen âge

par Carme Rodriguez Pamias

Ornamenta ? Des tissus poussiéreux ? Non, sinon de merveilleuses étoffes brodées qui nous laissent entrevoir l’intérieur des églises au Moyen Âge.

Damien Hirst à la Tate Modern, artiste ou imposteur ?

par Sophie O’Connor

La Tate Modern présente jusqu’au 9 septembre 2012 la première exposition rétrospective des peintures, sculptures et installations de l’artiste controversé Damien Hirst. Dans un article paru dans The Independant du mardi 27 mars 2012, Julian Spalding argumente que Damien Hirst n’est pas un artiste, qu’il ne devrait pas être à la Tate Modern et que ses œuvres n’ont ni contenu artistique, ni valeur commerciale.

Gerhard Richter, Panorama

par Vincent Gogibu

Troisième et dernier cycle d’une exposition ayant déjà investi la Tate Modern de Londres et la Neue Nationalgalerie de Berlin, la version parisienne de Panorama, fort de cent cinquante œuvres, occupe le Centre Pompidou. Une rétrospective sous forme d’hommage et de célébration en la quatre-vingtième année de l’artiste.

Transposer Poussin : le tour de force des lissiers des Gobelins

par Anne Cadin

Après avoir été présentée à la Villa Medici et au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, la Tenture de Moïse retrouve la Manufacture des Gobelins, à Paris, où elle a été réalisée, entre 1683 et 1685, pour les collections du Roi Soleil. Le parcours a été adapté pour épouser l’espace des deux immenses salles, nouvellement rénovées, de la Galerie des Gobelins.

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