Shaun le mouton

Partant d’un fait divers tunisois (en 2003, un inconnu, le “Challat”, avait balafré, à coups de lame de rasoir, les fesses des passantes aux tenues “inconvenantes”), K. Ben Hania dresse la cartographie d’un machisme ordinaire, pour le compte d’une satire inspirée.

À l’occasion d’un deuil, un couple de trentenaires en rupture va faire des choix importants. Un film touffu et très écrit, qui retourne son postulat de base plutôt cafardeux en comédie sentimentale lucide et revigorante. Un feel-good movie à la française.

Les personnages réjouissants d’Indian Palace refont surface avec de nouveaux venus pour poursuivre leurs aventures au Marigold Hôtel. Un deuxième volet auquel John Madden apporte son talent de metteur en scène, toujours servi par des acteurs de premier ordre.

Tirée du roman d’Octave Mirbeau, cette adaptation de Benoît Jacquot, après celles de Renoir et de Buñuel, ne démérite pas. Portée par la grâce, blonde et obstinée, de Léa Seydoux, éclate ici dans toute sa dimension la sombre violence de l’inégalité sociale.

À l’occasion de leur dernier concert dans leur ville natale, Sheffield, le groupe Pulp se laisse filmer, pour un documentaire en forme d’hommage à leur carrière, incluant leur ironie kitsch et leurs questionnements sur la nature même de la gloire pop.

Le héros de la BBC, Shaun le mouton, a aujourd’hui droit à sa grande aventure, sobre, efficace, pleine de trouvailles et de références. Les studios Aardman renouent avec l’esprit de Wallace et Gromit et excellent dans le registre du burlesque décalé.

Vincent Boujon a réuni, le temps d’une semaine, cinq hommes atteints du VIH pour un saut en parachute, métaphore, comme en témoigne le titre, de leur attachement irrévocable à la vie. Un documentaire sensible et réussi, qui évite l’écueil de la bien-pensance.

Cette adaptation, aussi élégante que sobre, du succès autobiographique d’Albertine Sarrazin, en a le charme vénéneux, qu’intensifient encore la magie d’un cadrage travaillé, la sobriété du dispositif et l’interprétation lumineuse de Leïla Bekhti et Reda Kateb.

Après le Gone Girl de David Fincher, c’est au tour de Gilles-Paquet Brenner (Les Jolies choses, Elle s’appelait Sarah) d’adapter l’auteure à succès Gillian Flynn. Un thriller surprenant, mené par la poigne musclée d’une Charlize Theron à contre-emploi.

Et si Judas n’avait pas trahi Jésus mais avait été empêché de lui porter secours ? Le postulat de ce nouvel opus de R. Ameur-Zaïmeche peut laisser perplexe, mais la beauté de la mise en scène et l’intelligence des dialogues sont indiscutables.

Avec cette histoire d'un veilleur de nuit, ex leader syndical, qui retrouve la rage, Jolivet tente une sorte de Tchao pantin revu et corrigé par les Dardenne. Une réalisation élégante et des acteurs investis, mais au service d'un scénario sans conviction.

Dans une ville à l’abandon, une mère célibataire doit faire un choix pour subvenir aux besoins de sa famille. Ryan Gosling signe un premier long métrage trop ambitieux, mais qui s’impose par ses indéniables fulgurances visuelles et narratives.

Les Messagers, ce sont ces rescapés de la migration clandestine qui ont vu disparaître tant de leurs compagnons d’infortune, sans jamais savoir ce qu’il advint de leurs dépouilles. Face à ce film terrible, d’une sobriété absolue, le spectateur reste interdit.

Inspiré du livre de B. Sachsé, cavalier devenu paraplégique à la suite d’une cascade malheureuse, ce film retrace son parcours - d’obstination tranquille et de courage tangible - pour reprendre la compétition et se faire indemniser par les assurances.

Bravant l’interdiction de tourner, le réalisateur iranien se met en scène en chauffeur de taxi sillonnant les rues de téhéran. chaque rencontre est prétexte à une discussion sur la société contemporaine. Une ode à la liberté et un chant d’amour au cinéma.