Un robot doué de conscience découvre la vie et la violence du monde. Neill Blomkamp (District 9) nous offre encore un spectacle mouvementé, dans l’esprit de la série B classique, grâce à son sens du premier degré. Un film du samedi soir plutôt efficace.
Hacker de Michael Mann
Chappie de Neill Blomkamp
À la folie (Feng ai) de Wang Bing
227 minutes au coeur d’un hôpital psychiatrique dans le Yunnan. Comme à son habitude, Wang Bing signe un film intense et troublant, s’intéressant autant à la noblesse des choses qu’à leur crudité. On pourra cependant trouver parfois sa caméra trop intrusive.
À tout jamais de Nic Balthazar
Atteint de sclérose en plaque, Mario lutte pour faire passer en Belgique la loi sur le droit à mourir dans la dignité. Son entourage ne comprend pas toujours mais l’accompagne. Jusqu’au bout. Une histoire vraie, pour un film imparfait mais tonique et émouvant.
De l’autre côté de la porte de Laurence Thrush
De retour du lycée, un jeune étudiant japonais s’enferme dans sa chambre et refuse désormais d’en sortir. Il est devenu un “hikikomori”... Filmé avec une précision d’horloger, De l’autre côté de la porte est un drame aux allures de long cauchemar.
Kommunisten de Jean-Marie Straub
Radicalement anti-spectaculaire, refusant narration et clarté du propos, ce montage de séquences pour l’essentiel issues d’oeuvres antérieures des Straub restera opaque au profane. De-ci de-là, un son ou une lumière laissent toutefois place à un peu de plaisir.
1001 grammes de Bent Hamer
Une scientifique norvégienne, à la vie apparemment ordinaire, doit se rendre à un séminaire de métrologie à Paris. Curieux mélange entre chronique intimiste et introspection saupoudrée d’absurde, 1001 grammes est un objet en marge. Sympathique, mais inabouti.
Selma de Ava DuVernay
Narration subtile de la genèse d’une marche pour l’application des droits civiques qui mena, sous l’autorité de Martin Luther King, les noirs américains de Selma à Montgomery, Alabama. Ce travail puissant et passionnant évite les principaux écueils du genre.
The Voices de Marjane Satrapi
Être dans la tête, pleine de bons sentiments, d’un tueur en série : le pari du scénario était gonflé. Le résultat, en forme de comédie “jacquesdemyesque”, solde par trop pulsions et tensions pour convaincre. Plaisant mais paradoxalement frileux.
White Shadow de Noaz Deshe
En Tanzanie, bon nombre d’albinos sont assassinés chaque année et revendus au marché noir pour leurs supposés pouvoirs magiques. Traqué, Alias va devoir louvoyer pour survivre. Un premier film de fiction aussi horrifique que magnifique sur un sujet révoltant.
Anton Tchékhov 1890 de René Féret
Quelques années dans la vie de Tchékhov entre les débuts du succès, la mort d’un frère tendrement aimé, un voyage à la rencontre des bagnards de l’Empire et son sacerdoce de médecin de campagne. Une peinture passionnante d’un homme magnifique.
Big Eyes de Tim Burton
Cette étonnante chronique d’une imposture artistique est plaisamment mise en images par Tim Burton. Le jeu fatiguant de Christoph Waltz et la fluidité sans surprises du récit ajournent pourtant, une nouvelle fois, le grand retour du metteur en scène.
Hacker de Michael Mann
Un héros, mi enquêteur mi voyou, un méchant professionnel et impitoyable : Michael Mann revisite ses figures dans le cadre plus moderne du cyberthriller, pour un long métrage qui ne tient que par sa mise en scène, ce qui se révèle largement suffisant.
Still Alice de Richard Glatzer et Wash Westmoreland
Bien que la figure d’Alice, précocement atteinte d’Alzheimer, soit l’archétype d’un rôle à Oscar pour la comédienne qui l’incarne - Oscar qu’elle vient d’ailleurs d’obtenir -, ce récit précis évite tout effet lacrymal, au risque de, parfois, brider l’émotion.
Un homme idéal de Yann Gozlan
Imposteur littéraire, un jeune écrivain adulé s’engage dans une spirale meurtrière. Référencé à outrance, ce suspense à la laborieuse mécanique joue la carte du glamour sans convaincre, malgré les louables efforts d’un Pierre Niney visiblement impliqué.
Un sort pour éloigner les ténèbres de Ben Rivers et Ben Russell
Se plaçant dans la lignée de J. Rouch, E. Morin, J. Douglas et R. Kramer, Ben Rivers et Ben Russel accouchent d’un film étonnant ; il suffit de lui ouvrir les bras pour vivre une réelle expérience et plonger, à corps perdu, dans un intense poème filmé.
À trois on y va de Jérome Bonnell
Micha aime Charlotte. Mélodie l’aime aussi. Micha et Mélodie vont s’aimer à leur tour. Entre vaudeville assumé et utopie affirmée, cette comédie aux accents graves, signée du réalisateur du Temps de l’aventure, sur un trio amoureux d’aujourd’hui, touche au coeur.
300 hommes de Aline Dalbis et Emmanuel Gras
En filmant le quotidien d'un centre d'hébergement pour sans-abris, Gras et Dalbis livrent une émouvante galerie de portraits, mais aussi un modèle de mise en scène en termes de discrétion et de distance - soit précisément ce qu'exigeait le sujet.
Voyage en Chine de Zoltán Mayer
Le scénariste du Millefeuille de Christian Sonderegger (2010) parachute Yolande Moreau en Chine dans son premier long métrage. Un choc des cultures qui donne lieu à un film sensible et attentif à la forme, quitte à délaisser un peu le fond, plus prévisible.
Waste Land de Pieter Van Hees
Fatigué de la saleté du monde et de ses enquêtes qui l’amènent sans cesse à fréquenter la mort, Léo Woesten perd pied. Hélas, le spectateur aussi, s’égarant dans les méandres d’un scénario qui se disperse. C’est dommage, car le film n’est pas sans qualités.
Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur
Réalisateur, monteur et musicien, S. Lafleur compose la vision cotonneuse d’une jeune fille indécise, plus tout à fait adolescente et pas encore adulte, secouée par du rock post-hardcore. Entre douce poésie, humour absurde et musique musclée, Nicole explose.