À prendre comme une invitation régressive à jouer à la Barbie (la nôtre était avocate et portait très bien la mallette), Cinquante nuances de Grey est aussi fantasmatique que la poupée : irréel, il invite finalement assez peu l'imaginaire à s'évader.
Vincent n’a pas d’écailles
Cinquante nuances de Grey de Sam Taylor-Johnson
Jupiter, le destin de l’univers de Andy & Lana Wachowski
Une jeune femme se découvre riche héritière et est prise pour cible par une grande dynastie galactique. Lana & Andy Wachowski s’offrent un space opera ambitieux et généreux jusque dans ses défauts. Le chant du cygne de deux créateurs hors normes ?
Un village presque parfait de Stéphane Meunier
Un village fait tout pour rester en vie. Comédie sans prétention, maladroite mais sincère, ce remake servile de La Grande séduction ne plaira pas aux cinéphiles urbains, tant elle s’éloigne de la modernité et préfère les charmes de la convivialité campagnarde.
American Sniper de Clint Eastwood
La vie et l’engagement militaire de Chris Kyle, devenu le sniper le plus meurtrier de l’armée américaine. De l’autobiographie d’une personnalité profondément ambiguë, Clint Eastwood tire une réflexion puissante sur la déshumanisation de la guerre.
Bob l’éponge : Le Film - Un héros sort de l’eau de Paul Tibbitt
Bob l’éponge est de retour... pour le pire. Le personnage a perdu tout ce qui faisait son charme : son humour décalé. Ici, aucun rire garanti mais un héros à la dérive, entre gags potaches et péripéties à la chaîne. Y a-t-il quelqu’un aux commandes du scénario ?
Bons à rien de Gianni Di Gregorio
Gianni Di Gregorio retrouve son tendre personnage d’inadapté social dans une comédie italienne réjouissante et malicieuse, ou comment un sexagénaire débonnaire et passif apprend sur le tard les bienfaits de la révolte et de la rouerie. Divinement rafraichissant.
Max & Lenny de Fred Nicolas
Portait galvanisant de deux adolescentes aux prises avec les difficultés, d’une ville, Marseille, du quotidien d’une cité face à la douceur des Calanques, mais surtout portrait d’une rappeuse aux textes acérés : un film réaliste, social et poétique, bouleversant.
Réalité de Quentin Dupieux
Nouvelle plongée dans le petit monde parallèle de Q. Dupieux (Steak, Wrong Cops). Un récit gagné par la démence, traversé de suspenses sans enjeux et de péripéties aberrantes, où brille notamment A. Chabat. Peut-être bien le meilleur film du cinéaste.
Things People Do de Saar Klein
Un père de famille, en phase de déclassement en raison de son récent statut de chômeur, se met par inadvertance aux braquages pour maintenir son niveau de vie et payer ses traites. Le film tend un miroir glaçant à une Amérique faisandée.
Vincent n’a pas d’écailles de Thomas Salvador
Au contact de l’eau, les facultés physiques de Vincent se voient décuplées... Mineur mais ludique - et idéalement concis -, le premier film de Thomas Salvador suit la piste de son (pas tout à fait) super-héros pour prendre la clé des champs.
Rencontre avec Thomas Salvador : “Peut-être un super-héros...”
Vincent est peut-être un super-héros et en même temps, je n’en suis pas tout à fait sûr, dans la mesure où ce sont le devoir et la mission qui caractérisent vraiment le superhéros. Pour moi, la seule mission de Vincent c’est de vivre, de vivre tel qu’il est, comme il est. Son seul désir consiste à vivre parmi les autres et non pas comme un exilé, un être à part ou un exclu. Dans les films de super-héros se manifeste le plus souvent une volonté de secret absolu, comme chez Batman, ou de revendication d’une singularité, d’un pouvoir, comme chez les X-Men. Vincent n’est ni tout à fait l’un ni tout à fait l’autre. On sent chez lui un goût du secret, de la discrétion, mais également une envie de partager, non pas avec la Terre entière mais avec ceux qu’il a choisis, les gens qu’il aime, comme Lucie ou son ami. Par la force des choses en fait.
À 14 ans de Hélène Zimmer
C’est la rentrée. Sarah, Jade et Louise se retrouvent pour leur dernière année de collège. Entre rivalités, révoltes et séduction, elles affrontent les tourments de l’adolescence. Un premier film réussi sur le portrait délicat et juste de cet âge crucial.
Birdman de Alejandro González Iñárritu
Ex-star d’Hollywood et incarnation du super-héros Birdman, Riggan Thomson veut se refaire une virginité au théâtre. Mais ses démons sèment le chaos dans sa tête et dans sa vie. Looping cinématographique et émotionnel, cette comédie noire est un tour de force.
Hungry Hearts de Saverio Costanzo
Obsédée par les contaminations extérieures, une mère met en péril la santé de son bébé. Pas d’argumentaire psychanalytique dans ce récit impressionniste, judicieusement fondé sur la force des sensations et l’interprétation impeccable de ses acteurs.
L’Abri de Fernand Melgar
Après Vol spécial, le documentariste Fernand Melgar pointe sa caméra sur un centre d’hébergement d’urgence pour sans-abris au coeur de Lausanne, où les contradictions évidentes entre devoir de solidarité et impuissance explosent au grand jour.