Mud de Jeff Nichols

“Le Monde enchanté de Jacques Demy” à la Cinémathèque Française

par Nicolas Marcadé

Il y avait du monde au vernissage. Les salles étaient encombrées, on voyait mal, mais les gens n'étaient pas de mauvaise humeur. Au contraire, on entendait des choses que l'on entend pas toujours dans les expositions et globalement dans les rassemblements mondains : de vraies manifestations d'enthousiasme. Quelque chose de spontané, de l'ordre du cri du cœur. Devant un écran diffusant le générique des Parapluies de Cherbourg, une jeunne fille laissait tomber ses bras, et ces mots relevant alors de l'évidence : c'est vraiment le plus beau début de film du monde.

Les Amants passagers de Pedro Almodovar

par Michel Berjon

Eros et Thanatos sont dans un avion en perdition. Almodovar, plus gay que jamais, renoue avec l'inspiration de ses débuts. Le pétard est mouillé, mais la métaphore sociale n'est jamais gratuite. Les fans retrouvent incontestablement un film d'auteur.

G.I. Joe : Conspiration de John M. Chu

par François Barge-Prieur

En assumant totalement un montage clipesque de scène d'action souvent "cliché, G.I. Joe : Conspiration se révèle aussi efficace que sans prétention. Pas de morale ni de réflexion à en tirer, donc, mais juste un certain plaisir immédiat et coupable.

Perfect Mothers de Anne Fontaine

par Roland Hélié

Perfect Mothers, échappée australienne menée par Anne Fontaine, a tout du film raté : casting bancal, intention introuvable, parti-pris narratif inconsistant, mise en scène convenue... Portée par la cinéaste, le film n'en reste pas moins attachant. Curieusement.

Blackie et Kanuto de Francis Nielsen

par David Nathanson

Blackie la brebis veut aller sur la lune. Kaunto, chien de berger, veut l'en dissuader. Une histoire d'amour aux envies généreuses mais qui ne décolle jamais vraiment. La faute, sans doute, à un scénario qui ne trouve pas sa direction et s'égare en chemin.

Les Gamins de Anthony Marciano

par Gaël Reyre

Thomas rencontre Lola. Il la demande en mariage. Mais il rencontre aussi son père, un ado attardé avec qui il va faire les 400 coups. Portée par un joli casting, cette honnête comédie lorgnant du côté de la rigolade à l'américaine manque un peu d'originalité.

Les lendemains de Bénédicte Pagnot

par Thomas Fouet

Une jeune fille sans histoires bascule dans l'activisme politique radical. Personnages clichetonneux et en mal d'incarnation, mise en scène sans relief, récit programmatique : une premier œuvre longuette, qui échoue à aller au-delà de ses intentions.

Parker de Taylor Hackford

par François Barge-Prieur

En jouant la carte d'un certain classicisme, et en installant un rythme linéaire et posé du polar, Taylor Hackford parvient à faire de Parker un divertissement de bonne facture, où J. Statham et J. Lopez forement un duo attachant mais sous-exploité.

Promised Land de Gus Van Sant

par Roland Hélié

Très réussi, même si le film est un échac commercial aux Etats-Unis, Promised Land de Gus Van Sant met en scène une petite communauté confrontée à des choix délicats. Entre intérêt individuel et aspirations collectives, il y a du rififi dans les campagnes.

La tête la première de Amélie van Elmbt

par Thomas Fouet

Un marivaudage éculé sur les routes de Belgique, qui tente péniblement de convoquer l'esprit de Doillon, avant de faire surgir le cinéaste en chair et en os. Peine perdue : en quête de légèreté, le film d'Emilie van Elmbt ne fait que frôler l'indigence.

What Richard did de Lenny Abrahamson

par Romain Tourbillon

Richard et ses amis profitent des derniers jours avant la rentrée scolaire. Les vacances basculent dans le drame. Autour d'un adolescent discret et modèle, un film d'abord remarquable de justesse et de sensibilité, qui tombe peu à peu dans le pathos.

L’Ecume des jours de Michel Gondry

par Nicolas Marcadé

Placé sous le signe du pléonasme (un savant fou de l'image adapte un savant fou des lettres) et de la commande (un casting digne des Seigneurs), L’Écume des jours, sans créer de miracle, parvient à étonner par sa noirceur et une forme de radicalité sous-jacente.

Orléans de Virgil Vernier

par Chloé Rolland

Entre fiction et documentaire, réalisme et mythologie, Orléans abrite deux jeunes strip-teaseuses sous la figure majestueuse de Jeanne d'Arc.Un peu trop figurative, la métaphore produit néanmoins de très beaux portraits.

Upside Down de Juan Solanas

par Anne Berjon

Adam et Eve vivent sur des planètes adjacentes aux gravités opposées. Leur amour interdit triomphera-t-il des lois physique et politiques ? Solanas privilégie malheureusement une romance sans intérêt au détriment de son concept de science fiction original.

Les Yeux fermés de Jessica Palud

par Johan Pomier

La réalisatrice, fille du réalisateur Hervé Palud (Un Indien dans la ville), montre avec délicatesse et un budget riquiqui la jeunesse rurale. Mais le scénario, maladroit et lourd, gâche la belle sensibilité qui aurait pu se dégager de ce premier film.

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