S. Mercurio emboîte le pas des contrôleurs des lieux de privation de liberté et fait partager le travail de ces hommes en charge du respect de ces lieux de l’ombre. Sans dénonciation tonitruante, le film concourt à l’ouverture de ces lieux d’enfermement.
Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot
À l’ombre de la République de Stéphane Mercurio
Apart Together (Tuan yuan) de Wang Quan’an
Entre cocasserie et gravité, cette histoire évoque le drame des familles chinoises séparées pendant des décennies par leurs dirigeants, irréductibles frères ennemis. Dans la veine de ses précédents films, Wang Quan’an signe un récit au charme prenant.
Au coeur du combat de Ivan Castellano
Au coeur du combat s’immisce dans le quotidien des services d’oncologie de la Pitié-Salpêtrière et témoigne de la relation particulière qui lie soignés et soignants dans leur lutte commune contre le cancer. Un hommage poignant et pudique.
Elena de Andreï Zviaguintsev
La chronique est un tantinet caricaturale, mais le CinemaScope est superbe, précis et maîtrisé. Elena fait preuve d’une lucidité évidente et donne froid dans le dos : dans la Russie de Poutine, les valeurs humaines ont bel et bien disparu !
Fengming, Chronique d’une femme chinoise (He Fengming) de Wang Bing
Pendant trois heures, une femme livre un témoigne nu, face caméra, sans autre apprêt de mise en scène que celui de la nuit tombant, tant sur elle que sur nous, spectateurs, face à la narration d’une vie que broya, en conscience, la machine maoïste.
Hasta la vista de Geoffrey Enthoven
Trois handicapés belges décident de partir seuls en Espagne y découvrir les plaisirs du sexe. Porté par des acteurs touchants, cette comédie au rythme enlevé réussit l’alchimie entre divertissement et émotion, sans éluder les aspects les plus sombres du handicap.
Indignados de Tony Gatlif
Dans ce qui aurait voulu être une vaste fresque des récentes révoltes populaires nées de la crise mondiale, Tony Gatlif s’égare et s’éparpille. Il en vient presque à desservir les intentions pures et sincères qui le guidaient. Fâcheux !
John Carter de Andrew Stanton
Matrice du space opera, l’oeuvre d’E. Rice Burroughs reçoit l’hommage d’un transfuge de Pixar. Contrat rempli : John Carter est un spectacle virevoltant qui, s’il produit parfois un air de déjà-vu, n’en porte pas moins la marque de l’auteur de Wall-E.
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À l’aveugle de Xavier Palud Normal ! de Merzak Allouache Nos plus belles vacances de Philippe Lellouche Possessions de Éric Guirado
La Dame en noir (The Woman in Black) de James Watkins
Un jeune veuf est confronté à une mystérieuse apparition. Assez effrayant, bien que parfois vraiment kitsch, La Dame en noir est tel un train fantôme. Tenant ses promesses de sursauts réguliers, il réjouira les amateurs sans pour autant révolutionner le genre.
Entre les Bras La Cuisine en héritage de Paul Lacoste
En 2009, Michel Bras, chef d’un restaurant multi étoilé, décide de passer le flambeau à son fils Sébastien. De ce passage de témoin progressif, Paul Lacoste tire un documentaire aussi touchant que passionnant, et sublime l’art culinaire.
Le Fossé (Jiabiangou) de Wang Bing
Wang Bing (À l’ouest des rails) dévoile l’atrocité du goulag chinois. Fiction tournée avec les armes du documentaire, Le Fossé entremêle avec force les récits et rend aux oubliés de l’histoire la dignité qui leur a été refusée. Intense et poignant.
Nouveau souffle (Atmen) de Karl Markovics
Nouveau souffle est le titre parfait pour un film qui offre un souffle nouveau au cinéma autrichien. Partant du style clinique de l’école autrichienne, Karl Markovics réussit à en dépasser les codes pour livrer un joli film plein d’espoir.
Le Paradis des bêtes de Estelle Larrivaz
Pour son premier long métrage, la comédienne Estelle Larrivaz touche juste. Grâce à une mise en scène économe et parfaitement maîtrisée, Le Paradis des bêtes dépeint avec force l’ambiguïté des émotions de deux enfants face au monde cruel des adultes.
Terraferma de Emanuele Crialese
Confrontée au drame de migrants africains repêchés aux abords de leur île, une famille de pêcheurs siciliens renoue avec la compassion et la solidarité. Lumineuse, sans misérabilisme mais sans concession, la mise en scène d’E. Crialese touche juste, à l’esprit et au coeur.
30° couleur de Lucien Jean-Baptiste et Philippe Larue
Après le succès de sa Première étoile, Lucien Jean-Baptiste rempile avec une jolie comédie sur le retour à la terre natale et la possibilité d’y trouver un morceau de sa vérité d’homme. Sur fond de carnaval antillais, le spectateur se laisse aussi emporter.
38 témoins de Lucas Belvaux
Adaptation d’un roman de Didier Decoin, le film de Lucas Belvaux aborde, sous un prétexte policier, une réflexion sur la lâcheté, prenant le public à témoin. Chantier intéressant, mais empesé par des dialogues trop écrits. La conclusion est décevante.
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Aloïs Nebel de Tomás Lunák Bi, n’aie pas peur ! (Bi, dùng so !) de Dang Di Phan
Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot
La Révolution vécue depuis Versailles, à travers le parcours de la lectrice attitrée de Marie-Antoinette. S’emparant de l’histoire au présent, Benoît Jacquot orchestre un face-à-face cruel entre Léa Seydoux et Diane Kruger et signe l’un de ses meilleurs films.
Aurora de Cristi Puiu
Cristi Puiu livre, avec Aurora, une chronique de la violence ordinaire, à travers le portrait, dans le Bucarest d’aujourd’hui, d’un homme dépassé par des problèmes aussi bien financiers que relationnels. Long, mais habilement conduit : un film fort.
Bellflower de Evan Glodell
Premier film indépendant, sensation à Sundance, Bellflower conte une histoire d’amour où viennent se greffer des références à Mad Max et l’apocalypse. Un croisement entre film d’auteur et violence geek un peu fou, mais pas si neuf ces derniers temps.
Bye Bye Blondie de Virginie Despentes
Virginie Despentes revient au cinéma avec l’adaptation d’un autre de ses romans, construit autour de la fidélité à son adolescence. Étonnamment classique et moins énervé que Baise-moi, Bye Bye Blondie témoigne néanmoins d’un esprit toujours libre.
Eva de Kike Maíllo
Un scientifique collabore avec une jeune fille charismatique pour créer le premier robot libre. Intelligent et brillamment interprété, Eva désamorce les pièges d’un thème classique de la science-fiction et se révèle merveilleux et troublant.
Hénaut Président de Michel Muller
Après la série lancée en 2007, Michel Muller réalise un long métrage mettant en scène son personnage de faux candidat à l’élection présidentielle, coaché par un communicant aux méthodes douteuses. Une bonne comédie, mais qui manque un peu de piquant.
Target (This Means War) de McG
Deux films pour le prix d’un ! Une promotion (et quelques gags) est cachée dans le paquet Target. À vous de la trouver dans ce film d’espions qui ne se prend pas au sérieux, mais qui aurait pu muscler son écriture plutôt que ses héros.
Torpédo de Matthieu Donck
Torpédo est un belle comédie douce-amère qui, à travers son ode à la famille recomposée, offre une jolie métaphore sur la famille du cinéma et la nostalgie d’une Belgique unie. Un premier film prometteur, mené par une bande d’acteurs impeccables.
Y’a pire ailleurs de Jean-Henri Meunier
Douceur de vivre, bon voisinage et folie douce dans un village de l’Aveyron : fragile, parfois inaboutie, la chronique est à son meilleur lorsqu’elle scrute les visages et enregistre les gestes de ses protagonistes. Une plaisante galerie de portraits.
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Busong (Palawan Destin) de Auraeus Solito Mains brunes sur la ville de Bernard Richard et Jean-Baptiste Malet L’Oncle Charles de Étienne Chatiliez 30 Beats de Alexis Lloyd