Dans l’intimité des maisons d’écrivains

Auteure du récent Pour Roland Barthes, prix Femina pour Les Adieux à la Reine (2002), couronnée pour l’ensemble de son oeuvre d’un prestigieux prix Prince-Pierre-de-Monaco (2015), Chantal Thomas se livre à nos questions en enfant du Bassin d’Arcachon.

Retour sur la retraite du poète en Charente qui, accablé par un mariage malheureux et une rupture avec sa maîtresse, la comédienne Marie Dorval, fuit Paris pour s’établir dans cette propriété familiale viticole, en quête de solitude. Tout en se faisant vigneron, il y écrivit notamment l’un de ses plus célèbres poèmes, La Mort du loup.

Sollers nourrit une fascination pour Venise… et Bordeaux qui, comme la cité des Doges, lui semble en retrait, comme séparé par l’estuaire du reste du continent. Une interrogation sur les rapports d’un homme à sa ville d’origine et inversement, telle est l’ambition de ce portrait d’une des figures du milieu littéraire contemporain.

Le Pourtaou, domaine de Jean Rameau, est une construction étonnante sortie de l’imagination de son propriétaire, auteur prolifique non dénué d’humour et d’autodérision : « Ma maison n’est qu’un tas poudreux de vieilleries... Dans les cadres, voici Raphaël, Le Corrège, Véronèse, Rembrandt, Claude Lorrain... Que sais-je ? (Si ce n’est eux, c’est donc leurs frères !) Voici la Librairie où dorment entassés, en face d’Apollon morfondu sur sa lyre, quatre mille bouquins que je dois toujours lire... », écrivait-il. Découverte de ce patrimoine inédit au décor foisonnant de variété.

Edmond Rostand crée en 1910 Chantecler, pièce de théâtre en quatre actes qui raconte la vie quotidienne des animaux d’une basse-cour, dont le coq Chantecler détient un terrible secret : il fait se lever le Soleil par son chant. Dès avant la création de la pièce, le coq d’Edmond Rostand est à la mode, la publicité reprenant à foison l’image du fier gallinacée : revue ludique d’objets et d’archives débordants d’inventivité.

De la Dordogne à la Guyane, l’itinéraire de Jean Galmot est ébouriffant : tour à tour aviateur, écrivain, orpailleur, homme politique, Jean Galmot fait partie de ces figures que l’on ne croise plus guère de nos jours. Incarné par Christophe Malavoy dans Jean Galmot, aventurier d’Alain Maline (1990), ce progressiste est ici dépeint dans tout ce qu’il revêt de picaresque.

Le prolifique écrivain (une cinquantaine de romans, essais, recueils de nouvelles) maintes fois primé nous ouvre son tiroir aux souvenirs, retraçant une jeunesse en Béarn dont il a notoirement usé comme d’un vivier à des fins romanesques (Le Palais des livres ; Ciné-roman).

Un parcours fléché à la découverte des lieux fétiches de Mauriac, entre Bordeaux et le Sud-Gironde, en forme d’exégèse réalisée à la lumière de l’oeuvre de l’écrivain et des témoignages de ses descendants dont certains, telles ses nièces, sont convoqués sur site par Anne Duprez, auteure de Claire Mauriac, le roman d’une mère (éd. Le Festin, 2015).

Du remarquable (et méconnu) château de la Roche Courbon, pour la sauvegarde duquel Pierre Loti milita ardemment, à « son » Pays basque d’adoption, voici un aperçu inédit de l’ancrage régional de l’écrivain voyageur. Visite sur site à La Roche-Courbon suivie d’une évocation de ses amours avec Crucita Gainz, type même de la « saine race basque » (sic) qu’il admirait et qui lui inspira le personnage de Conchita dans Ramuntcho.

Les vastes espaces landais sont évoqués, en amoureux transi, par l’auteur de La Chambre noire de Longwood (1997), qui y a trouvé refuge après avoir connu la condition d’otage au Liban entre 1985 et 1988.

Un parfum de légende règne sur cet artiste de la Renaissance, véritable génie de son temps par ses écrits littéraires et savants mais avant tout par ses innovations liées à la céramique : moins d’une dizaine de pièces, dites « rustiques figulines », aux riches décorations naturalistes, figurent dans les collections mondiales. Redécouvert au XIXe siècle, il permit l’éclosion de l’école d’Avisseau.

Dans l'atelier de l'artiste palois Bastien Cosson.

Plongée dans les heures sombres du village de La Bachellerie sous l’Occupation. Un récit magnifié par la rigueur historique et la sensibilité contenue d’un enfant du pays.

Redécouverte de ce truculent restaurateur, auteur, en 1898, du fameux Traité de cuisine bourgeoise bordelaise.