L’âme des villes

Commande officielle de l’État au peintre Henri- Achille Zo, le triptyque du musée Bonnat-Helleu, consacré à Léon Bonnat et à ses élèves basques et béarnais, rend aussi hommage à la ville natale de l’artiste. Soustraits au regard du public pendant presque 90 ans, ces grands panneaux décoratifs traduisent la vitalité artistique de Bayonne, à la veille de la Première Guerre mondiale.

Près de Périgueux, le site archéologique de La Peyrouse a été découvert il y a bientôt 10 ans. Toujours en cours de fouilles, cette agglomération gauloise occupée durant plus de cinq siècles est un témoin exceptionnel de l’histoire des Celtes en Nouvelle-Aquitaine, et de la transition vers la Gaule romaine. C’est aussi une aventure humaine et scientifique qui associe archéologues, scientifiques et bénévoles autour d’un projet d’envergure.

Artiste oubliée du début du xxe siècle, Hélène Plessis-Vieillard a passé sa vie à parcourir les rues de Poitiers et à en photographier les moindres détails, par goût personnel puis en réponse à des commandes du musée et des Monuments historiques : c’est l’histoire de la ville qui se révèle dans ses images.

Façades à colombages, rues piétonnes et enchevêtrement d’escaliers confèrent à Bayonne charme et caractère. Pourtant, dans les années 1960-1980, le centre-ville s’était vidé de ses résidents tentés par les pavillons de la périphérie. La municipalité a alors réhabilité de nombreux logements insalubres. Attirant habitants et commerçants, elle a été pionnière dans la revitalisation des centres historiques.

Pratique marginale, clandestine et éphémère, le graffiti s’infiltre à Bordeaux à l’aube des années 1980. À l’époque, les messages politiques, poétiques, absurdes, provocateurs, les peintures, les détournements et les signatures couvrent les murs. Un style bordelais émerge même. Insaisissable, multiple et controversé, l’art urbain gagne aujourd’hui en légitimité. Pour les graffeurs de la première heure ou la nouvelle génération, Bordeaux reste une scène active.

Cœur battant de la ville de Pau, les quartiers des Halles et du Foirail, élevés au xixe siècle, ont connu une véritable renaissance ces dix dernières années. Implantation de services culturels, rénovation du bâti ancien et aménagement d’espaces dédiés aux piétons ont donné un nouveau souffle à cette zone emblématique et populaire du centre.

Joyau patrimonial, témoignage d’une aventure scientifique hors pair, l’Observatoire de Limoges, conçu à la fin du xixe siècle par Paul Garrigou-Lagrange, disparut sous les pelleteuses en 1979. Au mépris du droit et du devoir de mémoire.

Chaque année, pour les fêtes de la Madeleine en juillet, les arènes de Mont-de-Marsan, le Plumaçon pour les intimes, deviennent l’épicentre de la ville. Un cœur qui n’a cessé de battre au fil d’une histoire faite de clameurs, celle des jeux de l’arène et du stade.

Au xixe siècle, les bains-douches limousins ne furent pas l’œuvre de philanthropes, mais des communes, mutuelles ou Habitations à bon marché, bénéficiant du financement des Caisses d’Épargne. Fermés dans les années 1970 avec la généralisation des salles de bain à domicile, ces lieux témoignent d’importants progrès en matière d’hygiène et de politiques publiques sanitaires et sociales.

À Pessac, 150 jeunes hommes emmenés par le prêtre-ouvrier Étienne Damoran ont construit, entre 1949 et 1951, la cité des Castors. Aventure populaire inédite, ce chantier fut porté par un engagement total dans le travail, des solidarités concrètes et une profonde confiance en l’avenir. Leur initiative inspira les cités de Mérignac, de Villenave-d’Ornon et de nombreuses villes en France.

Quand le passé convoque le présent