Furryscaly

Journal d’un travailleur français en Bolchévie

par Comte Saltykov

Prologue

Phallocrate

par Lillian Fornaud

Bonsoir vous pourriez enlever la capuche a pardon je croyais qu’on se connaissait vous avez une idée des tarifs eh ben c’est soixante l’amour quarante la pipe oui eh bien on y va c’est par là j’te dirais oui par ici l’ascenseur comment tu t’appelles commentS ?

La danse de la mort

par Mike Kasprzak

«Elle est là, les gars ! Elle est là, la vie ! »

Errance esthétique d’un petit barbare

par Brice Haziza

Et qu'est-ce que la beauté vient foutre là-dedans ? hein ? Dans les rues, c'est rempli d'or. Incroyable. Que des rivières de Pactole qui enjolivent le monde absurde qu'on s'est créé. Je sors, je vais en chercher un peu, en revenant, je vous raconte. Je vais essayer de pas tout dénaturer.

Mi amor ou mis à mort ?

par Berriganovitch

Je n’aime pas les gens qui font abstraction…

Poème pourri

par Al Denton

Supermarché

par LuxLisbon

Je range soigneusement dans la trousse violette le crayon noir que je viens d’appliquer sur mes yeux. Que me manque-t-il encoreS ? Je regarde ce que j’ai étalé à côté du lavabo de la salle de bains. Peut-être du rouge à lèvres bien foncé, une poudre rose pour mes joues. Le tout surmonté par l’habituelle couche de fond de teint pour masquer les imperfections et les boutons de ma peau d’adolescente tardive.

Beiges connection

par Nikola Akileus

Les feuilles de platane brûlent noires sur le bitume. sur le trajet toujours le froid chitine mes mains la neige polymère un peu. les marches, en haut le quai salé emmitoufle les voyageurs pendulaires. je backwarde sévère le temps de fragments discontinus passe devant les plantés-là de rigueur.

Journal d’untravailleur français en Bolchévie

par Comte Saltykov

En rentrant du boulot, je me suis pieuté pendant une quinzaine d'heures, jusqu'à retourner au boulot, dans le cycle quotidien de la servitude. J'avais acheté une bouteille de vin de Sicile, je l'ai débouchée en rentrant et l'ai sifflée en une trentaine de minutes, entre deux pages de Crime et Châtiment.

Oral Sale

par Yugo Drillski

À fond d'balle j'arrive et trois minutes de retard les mecs ! J'ai vu l'mec avant je sais qu'ils sont dedans mais v'là chui pas content trois minutes c'est trois minutes quand même. J'frappe et... Rien. Et si le mec m'avait bobardé ? Et si c'était pas cette salle mais une autre et si les gars squattaient en m'attendant, matant leur montre comme «S ah bahS ! Il se présente pasS ?? Il a flippé l'enfoiré on le savait ».

Vert d’amour

par Mike Kasprzak

Lionel était une espèce de type banal, banal et inutile. Pas vraiment beau, pas vraiment doué, pas de charisme, de classe, pas de thune, un boulot médiocre, aucun succès avec les gonzesses, mais des rêves de gloire en pagaille, etc. Pourtant il était jamais foutu de se remettre en cause.

Confession d’un porteur d’assiettes

par Lillian Fornaud

Port Tudy

par Jean-Marc Sire

Chaque jour, à 07 h 15 AM précises, il entrait dans la rade de Port Tudy, engoncé dans son ciré jaune, son bonnet vissé sur son crâne et son chien crasseux assis à côté de lui sur le banc de nage.

Aux laborieux méprisants

par Kemi Outkma

Vous qui avez la chance d'avoir encore une « activité professionnelle », sacro-sainte obligation de la normalité et de l'intégration dont vous déduisez cette supériorité sociale qui vous autorise à vous ériger au statut de citoyens décideurs, petits donneurs de leçons apprises par coeur dans le cadre de votre asservissement et votre aliénation.

Trouver en soi une tombe

par Al Denton

On y était. Depuis plusieurs jours, je perdais complètement les pédales. Et, dans le même mouvement, ma vision du monde s'était éclaircie à une vitesse ahurissante. Tout allait trop vite. J'enchaînais les bousilles avec un grand B, j'aimais tout, je rejetais les autres en bloc, et mon corps partait en sucette. J'éprouvais à nouveau l'impatience de tout expérimenter sans laisser à mon salaud de cerveau le temps de couver sous une pierre pour digérer et se régénérer.S