On n’est pas peu fiers d’avoir mis Koudlam ce mois-ci en couv’. D’abord, parce que la légende rapporte qu’il est ultra allergique aux photos. Ensuite, parce qu’il est à nos yeux l’un des artistes les plus stimulants du moment. Et enfin, surtout parce que son nouvel album, Benidorm Dream, est une petite merveille de trouvailles stylistiques. Détournant clairement un bon paquet de codes musicaux iconoclastes comme le r’n’b auto-tuné, les envolées jumpstyle et gabber made in Benelux, les flûtes de pan synthétiques ou les slaps de basse bien kitchos, Koudlam subvertit plus qu’il ironise. Entre le beau et le grotesque, l’humour et la naïveté, Benidorm Dreams est, espérons-le, un disque qui ne sera pas trop en avance sur son temps.
Koudlam
Koudlam
Gaspard Ulliel
Entre le Yves Saint-Laurent de Jalil Lespert et celui de Bertrand Bonello, notre préférence va nettement vers le second. Moins lisse, plus nocturne, plus psyché, plus épuré, plus érotique, plus inventif, le film s’échappe du cadre restrictif de l’exercice biographique pour traiter d’un thème universel : celui du rapport entre l’artiste et la réalité. Prêtant sa chair consciente et inconsciente au personnage principal, Gaspard Ulliel réussit à transmettre sobrement toute une gamme d’émotions complexes et nuancées. Dans le lobby feutré d’un palace du 16e, nous avons voulu en savoir en peu plus sur le ressenti de son interprétation.
Bettie Page
Deux livres sortent ce mois-ci ressuscitant le sex-appeal et la modernité de la pin-up américaine la plus rock’n’roll de l’histoire. Mais qui était vraiment Bettie ?
Le maire de la nuit
On l’avoue, on s’est bien foutu de la gueule de cette élection du Maire de la nuit l’année dernière. Et puis, au fil du temps, on s’est pris quelques caisses avec Clément, le mec qui occupe justement cette fonction. On l’a vu se bastonner avec les associations de riverains, l’ouvrir sur les médias, donner des sueurs froides à la Mairie… Bref, on l’a trouvé plutôt fréquentable. Dernier mois de mandat, il était temps d’écrire avec lui son épilogue.
Do you speak Debord ?
Si en France La Société du spectacle de Guy Debord semble avoir largement inspiré les révoltes de Mai 68, cette oeuvre a réussi à dépasser la Manche pour mettre en scène toute l’énergie du mouvement punk, notamment. À l’occasion du 20e anniversaire de la mort du créateur de la théorie situationniste, Andrew Hussey, le doyen de l’Université de Londres à Paris, vient d’éditer pour la première fois en France sa biographie baptisée Guy Debord, la société du spectacle et son héritage punk, histoire de comprendre la portée de cet écrivain révolutionnaire sur le monde contemporain. Mais aussi de décrypter les différentes influences qui ont façonné cet « emmerdeur professionnel ». La preuve par dix, selon Andrew Hussey.
Les boules de Geisha
Avant que la ménagère, entre deux chapitres de 50 shades of shit, se rue sur cet accessoire érotique, les boules de geisha étaient utilisées par les courtisanes japonaises pour s’exciter avant le retour des seigneurs de guerre. Emoustillée par une fin bestiale ambiance hentaï chic, je m’y tente.
Mugwump
Le Nouvel An Belge, organisé le 21 septembre dernier dans le 18e, était un joyeux bordel permettant d’augmenter les ventes de houblon mais aussi de faire la connaissance de Mugwump. À la tête des soirées Leftorium qui font bouger les noctambules bruxellois de tous âges, ce Dj-producteur lance son propre label, Subfield, dans la foulée des festivités franciliennes du Plat Pays. Une bonne résolution que les fans de psychédélisme sur vinyle ne pourront qu’apprécier.
Tequila Straight
Malgré nos tentatives parfois désespérées et souvent pathétiques pour y échapper, toutes les bonnes soirées ont une fin et mes audacieuses saillies drôlatiques sur la gnôle suivent ce principe.