A l'O.R.T.F., le travail a repris dans le désordre et la dispersion. Pour n'avoir su, ni faire de la grève un combat véritable, ni jouer le jeu de la négociation, l'intersyndicale a perdu sur les deux tableaux.
Pourquoi ce n’est pas fini
O.R.T.F., la grève incomprise
De la décadence au suffrage universel
«Élections, trahison» : le slogan des étudiants recouvre une grande part de vérité. 61 % des électeurs ont plus de quarante ans et la majorité d'entre eux sont inactifs. L'électorat français est numériquement dominé par ceux qui tremblent devant le changement.
Les urnes aux champs
Le grand espoir du mois de mai n'a pas bouleversé l'Essonne. Dans cette petite circonscription rurale des environs de Paris, indifférente ou grincheuse, la vieille France est allée aux urnes.
Les murs de Paris
Sur les murs de Paris et de sa banlieue, les affiches ont fleuri. Dans l'ex-école des Beaux-Arts, transformée en «atelier populaire» des peintres célèbres, des étudiants travaillent sur des idées qui leur sont le plus souvent données par des ouvriers en grève. Les projets sont discutés par tous et exécutés en commun. Le procédé technique est très simple : la sérigraphie. Aujourd'hui «l'atelier populaire» des Beaux-Arts est investi par la police. D'autres ateliers ont pris le relais. A New York les collectionneurs ont ouvert « une bourse aux affiches.»
Les grévistes
La grève est finie. La majorité des travailleurs en a décidé ainsi au cours de votes à bulletin secret. Pour beaucoup, le combat était déjà terminé avec le «protocole de Grenelle». Personne ne se déclare vraiment satisfait, des résultats de la grève pourtant, tout le monde reconnaît qu'elle fut la plus importante que la France ait connue. Julien Fanjeaux, au cours de son enquête dans quelques grandes entreprises parisiennes, a rencontré les mécontents. Il rapporte leur point de vue.
Médecine : à l’assaut des féodalités
Coupés de l'hôpital, isolés les uns des autres, privés d'enseignement post-universitaire, les médecins français assuraient passivement leur rôle d'officiers de santé. Parce qu'ils sont placés au carrefour des souffrances et des troubles de la société, leur rébellion prend aujourd'hui une singulière importance.
La lutte des cadres
De très nombreux cadres se sont engagés en mai auprès de la classe ouvrière. Les futurs cadres ne veulent plus vendre leur âme au patronat. Les cadres conservateurs restent encore majoritaires. Mais l'autorité ne pourra plus jamais s'exercer comme avant.
Incidences éonomiques
Le Gouvernement se retrouve au pied du mur. En rétablissant les contingentements il tourne le dos au Marché commun. Derrière les accords de Grenelle se profilent la hausse des prix, le chômage et la dévaluation.
Le franc, le dollar et le Marché commun
Les grèves de mai et l'accroissement des charges salariales qui ont suivi n'ont pas fondamentalement attaibli la monnaie française. Si la situation se stabilise, si le gouvernement utilise judicieusement une partie de ses réserves de change pour favoriser l'expansion, la hausse des prix ne devrait pas dépasser 6 % étalés sur 12 mois, ce qui n'a rien de catastrophique. Les prix américains montent actuellement au rythme de 4 % par an.
L’internationale étudiante
Agitation étudiante, contestation étudiante, révolte étudiante : depuis deux mois une nouvelle rubrique est née dans les quotidiens où l'on trouve en vrac des informations venues de tous les points du globe.
Viet-nam, le dessous des cartes
L'Amérique ne veut plus mourir pour Khe Sanh : par crainte d'un Dien Bien Phu, elle évacue la base. A Paris, les conversations entre les Etats-Unis et le Viêt-nam du Nord s'enlisent. A Saigon, offensives et contre-offensives se poursuivent. Le sort des négociations se réglera sur le terrain.
Entretien avec Wilfred Burchett
Notre correspondant en Asie du Sud-Est, Wilfred Burchett, a suivi depuis le début les conversations américano-viêt-namiennes de Paris. Voici son analyse de la situation.
Saigon : la pourriture
La deuxième offensive du F.N.L., l'ouverture des conversations ont accéléré la décomposition du régime sudiste. Simon Notte, de retour de Saigon, raconte.