Il est frappant de constater que, à l’échelle européenne et depuis la fi n des années 1980, de nombreux bâtiments identifiés à un siècle de modernité industrielle et tombés en désuétude avec la crise des années 1970, ont été les objets de processus de patrimonialisation, de réhabilitation et de réaffectation.
Néo-modernes
Dossier : néo-modernisme ?
Sculpture reloaded - réflexions sur les pratiques sculpturales après le “champ élargi”
Les relations entre les oeuvres et l’architecture opéraient selon des registres variés : assimilation à un élément pérenne du bâtiment avec Fiat V (2008) de Manfred Pernice, une plateforme praticable surélevée, de grandes dimensions, avec escaliers et panneaux d’exposition (pourtant de conception antérieure) ; dialogue à distance pour Tobias Putrih disposant sur un tapis dessiné en 1928 par Yvan Blomme (le frère d’Adrien et comme ce dernier, architecte), une série de sculptures modulaires évoquant des éléments de mobilier ou la maquette d’un possible projet architectural (Dinning Room Carpet, 2010) ; sorte de “contre-architecture” autonome de Tyson/Lewis (2009) d’Oscar Tuazon, un assemblage de poutres de charpente formant une structure ouverte, à la fois précaire dans son orthogonalité approximative et surdimensionnée par rapport à la “fonction” à laquelle l’a destinée l’artiste — supporter le tube électrique fluorescent qui l’éclaire.
Documentalistes - iconographes
Sans parler de retour, prenons le temps, ici, d’éclairer quelques tendances actuelles dans la pratique du collage elle-même, s’affranchissant des modes opératoires d’une tradition moderniste historique, à la fois par une réduction du foisonnement du morcellement des images au sein d’une “grande image”, par une implication des enjeux esthétiques de l’assemblage, de la commodity-sculpture et par la multiplication d’agencements d’images fixées ou simplement posées sur tables et sous vitrines.
Figures modernes
Alors qu’une large part de la production architecturale contemporaine reste globalement liée – à l’heure du capitalisme culturel mondial – aux effets formels de tous ordres, une frange de la jeune pratique actuelle semble pourtant se distinguer par une architecture qui s’attache à recréer des liens avec les Mouvements Modernes et leur vocabulaire. Relire Alan Colquhoun et Charles Jencks se révèle être une manière stimulante de considérer cette autre voie. Une proposition heuristique susceptible d’aider à renouveler notre regard sur l’architecture contemporaine et ses liens avec l’histoire.
Plastique - Théâtrale du récit
Patrick Corillon expose, et sans mauvais jeu de mots, explose à la galerie Fabienne Leclercq à Paris, des livres objets, dits objets silencieux, tout en proposant une performance La Rivière Bien Nommée qui entretient avec ces derniers une connexion quasi électrique, c’est-à-dire qu’elle les réanime pour le spectateur. Une représentation qui montre ce qu’il en est de nommer des choses pour les faire vivre. Comme si toujours avoir affaire à des choses posait la question non seulement de leur acte de naissance – si le verbe s’est fait chair alors… – mais aussi de la survivance de l’humanité tout entière à travers elles.
Gang forest
Dans le cadre de l’accord de coopération conclu entre le Canton du Jura suisse et la Communauté française Wallonie-Bruxelles, un programme d’échanges culturels entre les deux régions a été lancé fi n 2010. Ce programme bilatéral propose, sur plusieurs années, un panel diversifié d’événements “aller-retour” dans la région jurassienne, à Bruxelles et en Wallonie.
Du possible, sinon j’étouffe
Le 22 avril prochain, le Centre Pompidou-Metz accueille l’artiste Lise Duclaux. A l’initiative de la structure, cette invitation prend place dans le cadre plus large d’un mois dédié à la création de Communauté française soutenu par Wallonie-Bruxelles International et Wallonie-Bruxelles Théâtre/ Danse1. Coutumière de singulières rencontres et d’une douce résistance, retour sur une pratique qui s’ingénie à produire des rapports au monde envisagés tels des bulles d’oxygène, du possible en mouvement.
Regarder modifie
Actualité multiple pour Edith Dekyndt, à Delme (F), à Fribourg (CH), et à Bruxelles. Double focus sur la première de ces expositions, La femme de Loth, dans l’ancienne synagogue de Delme, et sur Dieu rend visite à Newton, au Fri Art de Fribourg. Doute “orphique” passionné sur des catégories instables, immémoriales, incernables…
L’espace de la transparence
Reproduites dans une revue, les grandes peintures de Marcel Berlanger deviennent les éléments d’une iconographie éclectique. L’arbitraire des sujets prévaut, de même que leur répétition et leur effacement, et en cela semble résider la portée critique. Si elle n’est pas tout à fait erronée, cette lecture est sans doute la plus faible que l’on puisse proposer. La réduction conserve certains des traits les plus évidents et on distingue les conflits entre les trames photographiques et les aplats de couleurs, la reproduction analogique et les formes systématiques, les détails réalistes et les sprays expressionnistes, mais plusieurs dimensions, au sens littéral, manquent. Or, c’est précisément dans cet espace au-delà de la surface lisse de l’image que réside la spécificité de ce travail.