Nouvelle décennie

À Québec, une toute nouvelle compagnie de création féministe, Les Reines, a fait l’événement en janvier et en février 2020 avec le premier volet d’un work in progress, .ES–Chapitre1–soi, présenté à Premier Acte.

Alors que les médias grand public lui font de moins en moins de place et que les blogues et réseaux sociaux favorisent souvent plus l’humeur que l’analyse, où en est la critique de théâtre?

Quel plaisir vivifiant que de voir s’ériger, brique par brique, un parcours artistique riche et complexe! De constater comment chaque geste créateur s’ajoute aux précédents, que les uns et les autres s’éclairent mutuellement et, surtout, qu’ils laissent entrevoir tout ce qui s’annonce encore mais ne peut être tout à fait deviné, car cela ne saurait être conçu par quelque autre esprit que celui de tel ou telle artiste.

Alexia Bürger, Alix Dufresne, Marie-Ève Milot et Solène Paré font partie de la nouvelle garde de la mise en scène québécoise. Un poste qu’elles assument sans complexes, mais à leur manière.

Plusieurs changements ont lieu à la barre de théâtres institutionnels et de compagnies trentenaires, qui cèdent la bride à une nouvelle génération dans un désir de transmission et de continuité.

Il y a des dizaines de créateurs et de créatrices dont nous avons particulièrement envie de suivre le parcours au fil des prochaines années. En cibler une douzaine s’est avéré des plus ardus, et ce, même en évitant les artistes, concepteurs et conceptrices dont nous avions déjà fait le portrait. Voici donc douze artistes se consacrant à l’écriture, à la mise en scène, au jeu, aux éclairages ou aux costumes qui, nous le croyons, marqueront chacun·e à sa façon la scène théâtrale québécoise au cours de la décennie qui s’amorce.

La scène émergente regorge de jeunes artistes passionné·es et passionnant·es, autodidactes ou tout droit sorti·es des écoles de théâtre ou de danse. Depuis quelques années, plusieurs nouvelles compagnies artistiques ont fait leur marque dans notre paysage scénique. En voici quelques-unes.

Les arts vivants ne peuvent exister sans publics et sans émulation. Les institutions culturelles y consacrent énergies et initiatives. Regard sur la transmission du virus artistique aux plus jeunes.

En 15 ans d’existence, le Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en théâtre de marionnettes contemporain de l’UQAM a permis aux élèves de sept cohortes de se frotter à la richesse de cet art. Plusieurs évoquent ici le legs reçu de cette formation.

Codirecteur des Productions Menuentakuan, le comédien et metteur en scène évoque l’importance de l’apprentissage des jeunes artistes autochtones de la troupe étudiante de la communauté de Pessamit, qui a bénéficié du soutien de formatrices et formateurs professionnels.

Fortement engagée dans la mise sur pied et les actions du mouvement des Femmes pour l’Équité en Théâtre, l’autrice, comédienne et directrice artistique souhaite que la lutte pour l’égalité des sexes soit portée par tous les membres de la communauté théâtrale, peu importe leur genre.

Dans son film sur la figure d’Antigone, Sophie Deraspe transpose la calme détermination de l’héroïne tragique chez une jeune fille d’aujourd’hui, qui se tient debout devant l’injustice.

En France existe une tradition plus ou moins récente: le voyage de presse, pratique aux conséquences réelles, quoique déniées, sur le travail critique.

Alors que la Compagnie Louis Brouillard fête ses 30 ans d’existence en 2020, Joël Pommerat offrait en janvier Contes et Légendes au Théâtre Nanterre-Amandiers (France), renouant avec une forme intime, mais surtout collaborant avec de nouvelles et de nouveaux interprètes.