Marie-Hélène Thibault, Didier Lucien

Je n’aurais jamais cru pouvoir être associée d’une quelconque façon au racisme. Or, j’étais peut-être un peu trop portée à croire que, dans une région du monde qui brandit fièrement le multiculturalisme tel un porte-étendard, il n’y avait plus de frein systémique aux ambitions des personnes non blanches. Était-ce du racisme? Chose certaine, c’est grâce au théâtre que mes yeux bleus de Caucasienne se sont enfin ouverts à ces enjeux.

Nous avons bien peu d’occasions de nous frotter au théâtre grec contemporain. On serait même en droit de se demander si le théâtre, en Grèce, n’a pas été emporté dans la tourmente récente, comme tant d’autres fleurons nationaux. Or, la crise économique aurait plutôt eu l’effet contraire.

Quand on m’a demandé « Peut-on rire de tout au théâtre?», j’ai pas pensé deux secondes avant de répondre : ben oui. En fait, j’aurais dû réfléchir deux secondes parce que j’avais arrêté d’écouter à «tout». Comme un réflexe, un automatisme, une réaction instinctive venant du plus profond de mon âme. On peut rire de tout, évidemment! Même au théâtre?

Le rire, Marie-Hélène Thibault et Didier Lucien le suscitent à l’aide de leur corps, de leur visage, de leur voix, mais aussi de leur sensibilité et de leur intellect. Ces virtuoses du comique se prêtent à un éclairant exercice de réflexion sur cet aspect de leur métier.

La dramaturge, à qui l’on doit, entre autres, les pièces Baby-sitter et Filles en liberté, prône l’usage de l’humour subversif en tant qu’acte de résistance. Même si celui-ci doit parfois s’exprimer en des termes qu’on R préfère généralement taire.

Discipline mal connue, l’art clownesque a amorcé vers la fin du 18e siècle une lente évolution vers le personnage emblématique que l’on connaît aujourd’hui. Portrait d’un métier à l’histoire rocambolesque.

Liberté d’expression ou liberté d’oppression? Les blagues problématiques et les pratiques oppressives en humour sont souvent balayées du revers de la main sous le tapis des monologues grinçants d’Yvon Deschamps. L’autrice poursuit ici sa réflexion sur ce désir aveuglant de liberté sans responsabilité, amorcée dans le cadre de son spectacle Féministe Killjoy, présenté lors du Dr. Mobilo Aquafest en mai 2019.

Le théâtre néo- absurde du Projet Bocal —Sonia Cordeau, Simon Lacroix et Raphaëlle Lalande — présente des pièces fantaisistes, ironiques et non réalistes. Leur secret est une saumure savoureuse où marinent l’amitié ainsi qu’une façon singulière de créer.

En parlant de Gratien Gélinas, Jean-Louis Roux a dit: «Avant d’aller à Paris, nous le regardions de loin. En revenant de Paris, nous le regardions de haut.» Je n’aurai pas la prétention d’affirmer que cette citation serait la meilleure pour décrire les liens qui unissent les cousins ennemis que sont l’humour et le théâtre québécois. Par contre, je suis certain qu’aucune phrase ne peut mieux résumer le rapport que j’entretenais avec l’humour.

Les planches sont-elles réservées aux comédiennes et comédiens professionnels? Appartient-il exclusivement aux dramaturges d’écrire pour la scène? Plusieurs créatrices et créateurs québécois mettent ces questions de l’avant en donnant la voix à des novices de l’art théâtral. Incursion dans les coulisses du théâtre citoyen.

Le documentaire Lepage au Soleil. À l’origine de Kanata d’Hélène Choquette raconte la genèse du spectacle qui a tant fait parler de lui avant même d’être présenté. Ce film témoigne de l’idée de donner à raconter l’histoire des Autochtones du Canada à une troupe cosmopolite, composée d’artistes appartenant à des peuples eux aussi éprouvés par les injustices.

L’art et la relation d’aide dialoguent parfois ensemble. C’est le cas de la dramathérapie, qui conjugue intervention et exercices théâtraux pour aider les personnes désirant s’engager dans une démarche personnelle de mieux-être.

Le Magdalena Project est en quelque sorte un rhizome mettant en lien des centaines de créatrices à travers le monde afin qu'elles partagent leur pratique et grandissent au contact d’autres femmes œuvrant en théâtre.

Invité à assister à la 15e édition du festival Nová dráma, à Bratislava, sympatique capitale de la Slovaquie, notre rédacteur en chef a apprécié la vitalité théâtrale de ce petit pays fier de sa culture, dont témoignait la diversité des propositions, souvent à portée politique, offertes au public.

Artiste de la scène et directrice, depuis une décennie, du Théâtre Prospero, Carmen Jolin a su apposer sa marque sur les programmations annuelles. Avec énergie et détermination, elle a défendu la singularité de ce lieu en réaffirmant sa raison d’être, tout en lui inoculant sa propre vision artistique.