Sexes à bras-le-corps

EVERGON est considéré comme l’un des représentants les plus importants de la photographie contemporaine, questionnant sans cesse les genres et les présupposés. Son travail bouscule les pensées sociales plus traditionnelles : ses recherches sur l’identité sexuelle, la culture gay, la sexualité et le corps jouent fréquemment de références à l’histoire de l’art.

Louis(e) de Ville est performeure burlesque, éducatrice sexuelle, comédienne et auteure. Originaire du Kentucky (États-Unis), elle poursuit en France sa propre création de propagande féministe et queer, en explorant et en détournant les codes du genre à partir de personnages hauts en couleur

Le Butô est apparu au Japon à l’aube des années cinquante. Il a souvent été lié à Hiroshima. C’est une erreur ou du moins un contresens. Ce n’est pas tant l’horreur qui a permis l’émergence de cette danse nouvelle et particulière qui perçait déjà avant les années quarante.

Dans les pages qui suivent je voudrais considérer l’enjeu du corps et du sexe chez quelques artistes marquants des années quatrevingt- dix : ORLAN en premier lieu, Kiki Smith, Jana Sterbak, etc. En guise de point de départ, le constat suivant : les représentations du « corps parfait » dans les images technologiques (images de synthèse 3D, biotechnologies, etc.) relèvent d’une idéalisation et d’une dés-incarnation qui a toujours été une caractéristique du modèle philosophico théologique occidental : la modélisation technologique du corps rejoue la sublimation théologique.

Sujet tabou et souvent mal considéré, la masturbation a longtemps pu paraître comme un acte condamnable. La morale chrétienne a tenté de la diaboliser en inventant toutes sortes de conséquences dramatiques comme la surdité, l’asthme, l’épilepsie, la stérilité… Pourtant, la masturbation ne renvoie pas directement à une interdiction religieuse, mais plutôt à l’interprétation que l’on fit du passage d’Onan dans la Genèse.

Le Mémorial aux homosexuels persécutés par les nazis, conçu par Elmgreen & Dragset au coeur de Berlin, propose un espace transformant le Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe voisin par des manipulations contrastantes du rapport au corps, tant dans l’expérience physique des espaces que dans la représentation des corps et de la sexualité.

Souvenons-nous qu’en 2010, le Musée national des beaux-arts du Québec présentait une exposition réunissant de nombreuses femmes artistes pratiquant au Québec depuis 1965. L’événement imposait une réflexion sur la nécessité de présenter une exposition uniquement consacrée aux femmes et mettait en évidence le fait que, parmi les 2600 oeuvres d’artistes féminines de la collection du Musée, plusieurs pionnières étaient injustement sous-exposées.

Dans un article fondateur sur les usages féministes de l’iconographie goddess (déesse) dans l’art, The Re-emergence of the Archetype of the Great Goddess in Art by Contemporary Women, publié en 19781, Gloria Feman Orenstein, spécialiste en littérature comparée et en étude de genre, a présenté ces performances, collages, lithographies, films d’artistes… comme une clé importante d’une politique des identités et de leurs représentations.

Baise-moi de Virginie Despentes et CoralieTrinh Thi

Pierre Bourgault aligne depuis un demi-siècle des « sculptures-habitats », des « sculptures flottantes» et des « sculptures-dessins ». Jusqu’à toutrécemment, en plus de marquer le territoire et les architectures de grandes oeuvres d’art public, l‘artiste de Saint-Jean-Port-Joli voguait sur fleuve et mer en une aventure sculpturale qui ouvrait les voies d’une poésie et d’un imaginaire dont on commence à peine à reconnaître la singularité et l’envergure.

En 1998, les artistes et commissaires Monika Günther (née en 1944, en Allemagne) et Ruedi Schill (né en 1941, en Suisse) furent invités à présenter une performance dans la salle des turbines à Giswil ; au même moment, l’idée d’un festival naissait.

Avec la disparition d’Angéline Neveu, comme une épiphanie, les moments de nos rencontres resurgissent, à l’image de l’essence de la vie. Angéline, la personne aimante, celle qui vivait comme un homme au milieu des hommes, selon discours de l’époque ; l’enragée du corps et de l’esprit qui tendait toujours vers l’apogée hors limites, suivie de l’amertume de la chute, tel un Icare féminin s’étant trop brûlé les ailes ; une femme limitée par un corps où la tête allait trop vite.