« Dans un contexte de prise de conscience généralisée des bouleversements écologiques et d’une révolution féministe en cours, on note un certain retour des réflexions écoféministes. Le mouvement, né aux États-Unis dans les années 1970 (…), propose une vision intersectionnelle des luttes et des êtres (femmes, animaux, plantes, …). (…) Puisqu’il s’agit de se figurer d’autres manières d’appréhender le monde, les représentations et donc les arts sont centraux dans les idées et actions écoféministes. »
Réinventer le monde
Soigner notre monde
Vertimus
"Nous nous tournons, nous retournons sens dessus dessous, nous changeons, nous permutons, nous nous transformons ; l’humain et la plante, des échanges, des compréhensions. Karine Bonneval développe une démarche où s’élaborent des liens, une connectique, une manière de travailler dans le temps. Un parallèle s’établit avec le fonctionnement du vivant et les systèmes techniques. Elle unit dans sa démarche des pratiques vernaculaires à des recherches scientifiques. Ses œuvres présentent à la fois un lien avec des savoir-faire transmis et des expérimentations. Son travail sur les plantes l’amène à construire des projets rhizomatiques qui impliquent des personnes de différents univers, botanistes, jardinier·ières, cuisinier·ières et habitant·es des lieux où elle est invitée à concevoir ses projets. "
Pierre Huyghe, contrastes vivants
"S’il est un artiste contemporain pour qui l’exposition se compose tel un écosystème, Pierre Huyghe pourrait bien en être la figure la plus notable. Né en 1962 à Paris, il mène à travers ses œuvres une expérience du vivant qui s’associe tant à une réalité fantasmée qu’à diverses illusions concrètes."
Emily Carr : une artiste écoféministe avant l’heure ?
"Emily Carr : une artiste notre époque. Par l’affirmation de son statut d’artiste femme, elle trouve sa place dans les revendications féministes. Par sa prise de position face à la déforestation et son intérêt pour les forêts de la Colombie-Britannique, elle anticipe les questionnements d’ordre écologique et environnemental. S’articulant entre ces différents domaines, son art pictural peut être considéré comme une manifestation plastique des réflexions écoféministes, témoignant de la volonté d’une artiste de trouver sa propre identité indépendamment des conventions de son époque, à travers un lien singulier avec la nature : « Chère Terre, notre mère nourricière ! Je crois vous avoir toujours appartenu (…). À ma mort, je veux retourner dans votre sein, sans cercueil ni linceul, avec des pétales de fleur contre ma peau et avec vous comme couverture »."
Xénia Lucie Laffely : Sorcière contemporaine
"Dans les autoportraits de Xénia Lucie Laffely, les bras s’allongent, les doigts des mains s’étirent. Ils entrent dans les yeux, les visages se déforment. Les corps se contorsionnent et se distordent. Les couleurs sont charnelles et ternes. Violets, mauves, verts, roses, rouges, noirs, blancs, bleus. L’imagerie est proche du registre esthétique de la sorcière de notre imaginaire. Un imaginaire fait d’intérieurs sombres, de potion, d’êtres dits « maléfiques », d’êtres différents, à la marge. Les couleurs sont toniques, en masses. Les couleurs sont vivantes, ondulatoires, à la limite parfois même du pourrissement. Comme pour nous signifier qu’il faut passer à autre chose. À d’autres représentations, d’autres codes. "
Sous les sapins, entre deux coquillages
"Je me suis fait piquer par une vive. C’était moins excitant que la brûlure d’anémone de l’année dernière. Elle m’avait gravé un corail dans le creux du genou. Là je me sens moins spéciale, j’ai juste très mal."