Liban

Notes autour de Beyrouth et l’invisible

par Barbara Coffy · visuels: Maël Le Tolguenec

Beyrouth et l’invisible est un projet de webdocumentaire en forme de dérive au cœur de la jeune création artistique libanaise. La réalisation d’une plateforme documentaire multimédia structurée autour de portraits de jeunes artistes vivant au Liban constitue le cœur du projet.

La librairie française Antoine à Beyrouth

par Nada Anid

Partie il y a 75 ans d’une petite boutique de 30 mètres carrés au centre-ville de Beyrouth, la Librairie Antoine est aujourd’hui lancée à la conquête du marché mondial à travers une filiale spécialisée dans la vente de livres sur Internet. Entamé en 2005, ce virage majeur vers les nouvelles technologies et le commerce en ligne – qui est déjà un succès – n’est pourtant qu’une facette de ce groupe familial dont l’ampleur est bien supérieure à l’image de simple libraire qui prévaut dans le paysage libanais. Avec un chiffre d’affaires total de plus de 80 millions de dollars, le groupe constitué autour de la Librairie Antoine opère dans différentes activités qui relèvent toutes du métier des imprimés.

Le Hangar Umam D&R (Documentation and Research)

par Katrin Saadé-Meyenberger

La première fois que j’entends parler du Hangar, c’est lorsque je cherche un lieu d’exposition pour des photographies de Balthasar Burkhard que je tâche d’exposer pendant les Jeux de la Francophonie à Beyrouth en 2009. On m’indique un lieu situé au sud de la capitale, mais on me prévient aussitôt qu’il ne serait peut-être pas fréquenté par certains publics qui ne se risquent pas dans ce qu’on appelle le « Hezbollaland ». Ce n’est que l’année d’après que je me rends au Hangar, au moment de Homeworks 2010, la rencontre artistique organisée par l’Association Ashkal Alwan tous les deux ou trois ans. Quittant les quartiers autour de l’Université de Saint Joseph et du théâtre Monnot à Achrafieh, un taxi m’amène à l’adresse calligraphiée en arabe sur une page de mon carnet Moleskine en suivant un itinéraire dessiné sur un plan approximatif en direction du sud, vers le quartier de Dahiyeh.

Notes biographiques sur Etel Adnan

par Katrin Saadé-Meyenberger

Qui est Etel Adnan ou – plus exactement – qui n’est-elle pas ? Née à Beyrouth en 1925 d’une mère grecque chrétienne de Smyrne et d’un père syrien sunnite, officier haut gradé de l’armée ottomane, elle réunit en elle, dès sa naissance, deux univers auxquels vont se joindre d’autres, au fur et à mesure qu’elle avance dans sa vie, dans le siècle, dans ses vies, dans les siècles. Elle parle d’abord grec et turc, avant le français en fréquentant, sous mandat français, les écoles religieuses de Beyrouth où il est interdit de parler l’arabe.

L’Atlas Group (Walid Raad) et la guerre du Liban ou le fantasme de l’archive absolue

par David Collin

Initié en 1999 et basé à Beyrouth, le projet de l’Atlas Group est dédié à la recherche et à la compilation de documents sur l’histoire contemporaine libanaise. L’Atlas Group produit, localise, conserve et étudie des documents visuels, sonores, textuels et autres, qui mettent en lumière l’histoire actuelle du Liban. The Atlas Group and Walid Raad, La Vérité doit être connue quand les derniers témoins sont morts

Les archives du futur

par Sandra Iché

Samir Kassir pouvait se laisser envoûter par Ute Lemper, « à la fois garce et sainte, femme quoi ! » disait-il. Il se régalait à lire et relire la saga de Chihuahua Pearl, quand Blueberry, le militaire rebelle, anti-héros de la BD de Charlier et Giraud, parti au Mexique en mission secrète, commence à jouer avec la blonde volcanique à je t’aime moi non plus, jusqu’à la scène de l’album Arizona love où Blueberry réussit à mettre Pearl dans son lit de fortune l’espace d’une nuit. Il aimait écrire des articles à la thématique sensuelle «Mais où diable peut-on faire l’amour dans ce pays quand on est jeune et pas marié ? », sous le nom de Jamal Asmar, pseudonyme convenant autant à une femme qu’à un homme, de rite chrétien ou musulman.

Le mythe de la Suisse du Moyen-Orient

par David Collin

Depuis longtemps déjà, j’entends à travers le monde l’écho démultiplié d’une expression qui semble avoir été construite à partir des clichés constants d’une suisse vallonnée, riche, une expression toujours placée entre guillemets, et qui attribue à une ville ou à une région du monde le label incertain d’une suissitude dont les qualités semblent essentiellement topographiques et financières.

Ziad Antar, portfolio inédit

par Ziad Antar · visuels: Ziad Antar

Depuis le début des années 2000, la question des « dernières images » est particulièrement importante pour les artistes libanais. Joana Hadjithomas et Khalil Joreige photographient par exemple des pellicules anciennes non développées et écrivent le journal de leur auteur (Images latentes, 1998-2006).

Faire l’expérience de l’exposition

par Gwilherm Perthuis

Lorsqu’ils sont sollicités spontanément en novembre 2007 par Zico pour monter une exposition à Beyrouth, les actuels codirecteurs du Centre culturel suisse de Paris Jean-Paul Felley et Olivier Kaeser, qui étaient alors responsables d’Attitudes à Genève, ne connaissent absolument pas le Liban. Dans un premier temps, ils ne prennent pas véritablement au sérieux ce projet hypothétique et laissent l’idée flotter dans un coin de leurs têtes.

Médium de rêve(s) Extraits d’un essai sur Winsor McCay

par Paul Sztulman

D’un coup de tête, une femme endimanchée stoppe net et ébranle un train lancé sur elle à vive allure, un homme se tire plusieurs balles sans pouvoir se tuer malgré les morceaux de crâne qui se déchirent un à un, un autre se fait découper chaque membre par tous les moyens de locomotion qui passent au carrefour d’une grande ville, un orateur s’étouffe en éructations et étranglements au moment de prononcer son discours, un dernier encore assiste du fond de sa tombe à son propre enterrement.

Le Protocole de l’amertume

par Antoine Billot

L’anti Big-Bang. Au parlement universel des zincs et autres comptoirs de café, l’antienne est usée. Remâchée. « C’était mieux avant ! » Des milliards de bouches en ont ruminé la matière. Chewing-gum éternel des philosophes du petit jour et des évangélistes illuminés de leur immense église (Philippe Murray, Alain Finkielkraut…) mais aussi de quelques thuriféraires survivants du grand soir (Oriana Fallaci, Pierre-André Taguieff…), la ritournelle est désormais inscrite au patrimoine de l’humanité.

La longue nuit d’Erzsébet

par Jacques Finné

Erzsébet [Élizabeth] Báthory (1560 – 1614) appartient à la nuit, toute, et au mystère. Une double nuit l’enveloppe comme une épaisse chape : celle de l’Histoire et celle des Lettres. Les historiens contemporains, en effet, commencent à projeter de sérieuses ombres sur sa sombre légende. Les littéraires, eux, ne s’accordent toujours pas sur ses apports possibles à deux chefs-d’œuvre du fantastique anglo-saxon.

Le crâne de Sade au coeur d’une intrigue meurtrière

par Gérard-Georges Lemaire

Le professeur Lenoir, qui est le héros de la première partie de ce nouveau roman de Jean-Claude Hauc, est un spécialiste, comme lui, du XVIIIe siècle, et en particulier du « divin marquis ».

L’entremise

par Cyrille Noirjean

Plume déjeunait au restaurant, quand le maître d’hôtel s’approcha, le regarda sévèrement et lui dit d’une voix basse et mystérieuse : « ce que vous avez là dans votre assiette ne figure pas sur la carte. » Faut-il s’en excuser ? Si les réponses du corps social ne conviennent pas, la pratique en apporte de nouvelles. Jean Oury a raconté maintes fois qu’en 1953, en conflit avec l’administration, il quitte la clinique de Saumery, accompagné d’une grande partie de l’équipe et de la plupart des patients hospitalisés. Après quelques semaines d’errance, il découvre le vieux château de La Borde, à Cour Cheverny et s’y installe.

voir également

Polka Daido Moriyama · moscou · beyrouth · roselyne bachelot · flore · victor point · gary knight
#51
2021-01
4 €
Le Quotidien de l'art Friches immobilières · afghanistan · art basel · beyrouth · grégory chatonsky · crenshaw
#2222
2021-09
4 €
Le Quotidien de l'art Comment sauver le patrimoine industriel ? · beyrouth · olivier metzger · égypte
#2486
2022-11
4 €