Ossip Mandelstam

Ossip Mandelstam

par Ossip Mandelstam · trad: Jean-Claude Schneider

Trouveur d’un fer à cheval

Épigrammes et vers burlesques

par Ossip Mandelstam · visuels: Elizaveta S. Kruglikova · trad: Léon Robel

L’oeuvre des grands poètes déborde des cadres où l’on est parfois tenté de l’enfermer. C’est ainsi que le sourire n’a jamais déserté la poésie de Mandelstam, pas plus qu’il ne fut absent de l’aventure d’un Mallarmé en ses très hautes exigences. Et le rire même, la tendre ou la féroce ironie, la satire, le burlesque et la parodie ont jailli en maintes circonstances dans les vers du poète russe, comme en témoigne ce petit florilège.

Ossip Mandelstam à Paris

par Pavel Nerler · visuels: Marc Weinstein

Au printemps 1907 Ossip Mandelstam termine ses études à l’Institut commercial Ténichev et le 15 mai il obtient son attestation de fin d’études secondaires (enregistrée sous le n° 24). Pour s’inscrire en bonne et due forme à l’université de Saint-Pétersbourg il aurait fallu qu’il passe des examens de langues anciennes (ce qui n’était pas prévu à l’Institut Ténichev). Le 13 août il demande donc son inscription en tant qu’auditeur libre à la Faculté des sciences naturelles, de physique et de mathématique.

La petite cour de la Mosquée d’Erevan

par Boris Kouzine · trad: Jean-Baptiste Para

C’est en octobre 1970 que le biologiste et entomologiste Boris Kouzine (1903-1975) rédigea ses « Souvenirs » sur Mandelstam dont nous publions ici un chapitre. On sait combien les relations de sympathie étaient vitales pour le poète. Sa rencontre avec Boris Kouzine à Erevan au début de l’été 1930 fut un événement important dans sa vie. « L’amitié comme un coup de feu m’a réveillé », devait-il écrire en août 1932 dans son poème « À la langue allemande » dédié à Boris Kouzine.

Retour aux origines et science du vivant dans le Voyage en Arménie

par Laure Troubetzkoy

Compléments au Voyage en Arménie

par Ossip Mandelstam · trad: Jean-Baptiste Para

Le Voyage en Arménie fut publié pour la première fois en 1933 dans le n° 5 de la revue Zvezda (« L’Étoile »). Les pages qu’on lira ci-après sont tirées des Carnets 1931-1932. Il s’agit d’esquisses et de fragments que le poète n’avait pas intégrés au texte publié. Ils ne figurent pas dans les éditions françaises du Voyage en Arménie. L’édition de référence de ces addenda est celle des Sobranie sočinenij (tome III, New York, 1969), le texte étant établi à partir d’une copie dactylographiée de l’original et de la version publiée en 1968 par Irina Semenko dans la revue Voprosy Literatury.

Arménie

par Ossip Mandelstam · trad: Jean-Baptiste Para

L’exil à Voronej

par Natalia Gamalova, Natalia Chtempel · visuels: Valdimir Tatline · trad: Natalia Gamalova

D’Anna Akhmatova à Nadejda Mandelstam, d’Irina Odoïevtseva à Emma Guerstein, de Guéorgui Ivanov à Ilya Ehrenbourg, divers auteurs ont évoqué Ossip Mandelstam dans leurs mémoires, que ce soit en lui consacrant plusieurs volumes ou quelques lignes. Les souvenirs de Natalia Chtempel se distinguent par un détachement qu’on ne saurait assimiler à de l’indifférence.

Mandelstam et Khlebnikov

par Jean-Claude Lanne

Dans un entretien marqué au sceau de la sagesse et de l’humour un éminent universitaire français dénonçait naguère la frivolité et la mondanité des associations et oppositions formelles de type scolaire qui constituent l’inexhaustible fonds de possibles dissertations (« Eschyle et Sophocle », « Racine et Corneille », « Racine et Shakespeare », etc.) 1. Dans l’article d’introduction aux oeuvres de Vélimir Khlebnikov, Iouri Tynianov, avec sa perspicacité habituelle, met en garde contre les dangers de la conjonction « et » qui, selon lui, risque de masquer la figure originale des phénomènes associés : « En parlant de Khlebnikov, on peut ne pas parler de symbolisme, de futurisme et l’on n’est pas obligé de parler de zaum'».

Mandelstam et les formalistes russes

par Evgueni Toddes · trad: Marc Weinstein

La prose critique de Mandelstam fait entendre des échos plus ou moins nets avec les grands principes de la théorie littéraire de ce qu’on appelle le « formalisme russe » ou « l’école formelle ». Certaines de ces correspondances ont déjà été relevées par les commentateurs de Tynianov et de Mandelstam. Il s’agit à présent d’examiner la question dans son ensemble.

La cloche de la fraternité - Mandelstam et Goumiliov

par Nikolaï Bogomolov · visuels: Marc Weinstein

Après cinq ans d’interruption, Mandelstam renoua avec la poésie en octobre 1930. Sa femme écrit dans ses mémoires : « Les Nouveaux Vers sont nés à Tiflis — après l’Arménie. Nous habitions l’hôtel Orient. Il y a plusieurs dates, la première est celle du 30 septembre… 1 » En trois ans et demi — jusqu’en mai 1934, c’est-à-dire jusqu’à son arrestation —, c’est un livre entier que Mandelstam compose. On lui accorde en général moins d’attention qu’aux autres ; peut-être parce que les poèmes de ces années semblent plutôt simples, clairs et transparents. Autant dire qu’il n’y aurait rien à éclaircir.

Le verbe et la culture

par Florence Corrado

Une conception de l’intégrité du mot poétique

Notes sur la prose de Mandelstam

par Angelo Maria Ripellino · trad: Jean-Baptiste Para

Angelo Maria Ripellino (1923-1978) fut à la fois un remarquable poète (cf. Europe n° 897-898, janvier-février 2004) et un éminent slaviste, auteur notamment de Praga Magica (Plon, « Terre humaine », 1998) et des Chemins du merveilleux (Denoël, « Les Lettres nouvelles », 1977). Les pages que l’on découvrira ici forment une manière de diptyque. Le texte initial est le compte rendu de l’édition américaine en langue russe du premier volume des proses de Mandelstam. Cette critique fut publiée dans L’Espresso du 25 juin 1967 et servit quelques mois plus tard de préface à la première édition italienne de La Quatrième Prose (Bari, De Donato, 1967). C’est dans ce même livre que l’éditeur inséra une lettre que Ripellino lui avait adressée et que nous offrons à notre tour à nos lecteurs.

L’élan vital dans l’oeuvre de Mandelstam

par Vladimir Mikouchévitch · trad: Marc Weinstein

L’un des traits les plus frappants de l’oeuvre d’Ossip Mandelstam est la coïncidence de la veine lyrique et de son retraitement intellectuel — ce dont Gottfried Benn faisait la marque principale de la poésie moderne telle que, selon lui, elle émerge chez Nerval. La philosophie est organiquement prise dans le tissu du vers mandelstamien et revêt chez lui une importance peut-être plus grande que chez Pasternak, qui étudia la philosophie dans les mêmes années (1910-1912) et qui fondait en elle de grands espoirs.

“Comme un enfant”

par Iossif Brodski · trad: Marc Weinstein

L’objet d’amour est toujours objet d’analyse inconsciente, et mon propos ne se justifie que de ce titre. Il ne prétend à aucun autre statut que celui d’une analyse inconsciente ou — mieux — d’une synthèse intuitive. Il se compose de ces motifs assez disparates qui m’ont traversé l’esprit à la lecture du poème de Mandelstam Au monde souverain…

Politique de Mandelstam

par Marc Wenstein

Voici le corps de Mandelstam ou, si l’on préfère, l’individu se faisant sujet historique. 1er janvier 1917. Saint-Pétersbourg. Cabaret artistique du « Chien errant ». Salle bondée. Sur la petite scène le poète est debout, tête levée, yeux clos, il incante, il crie. Témoignage d’Elena Tager : « Sa façon de réciter était plus que rythmée. Il ne scandait pas, il chantait comme un sorcier possédé par une vision. Il chantait sans retenue, haussant la voix jusqu’au cri sur les syllabes accentuées. »

La composante picturale française dans le monde poétique de Mandelstam

par Sergueï Chindine · trad: Marc Weinstein

L’intérêt indéfectible de Mandelstam pour la France tient à des données autant biographiques que proprement esthétiques. D’un côté il y a des impressions d’enfance (par exemple le souvenir des gouvernantes que le poète évoque ironiquement dans Le Bruit du temps : «…les chansons, les autorisations de résidence, les morceaux choisis et les conjugaisons faisaient retomber ces Françaises […] en enfance.

Chevauchant la langue avec les mots d’Ossip.

par Jean-Claude Schneider

D’Ossip Mandelstam, et de sa poésie (dont la chance, la première des chances est, comme pour toute poésie, de simplement exister, de donner la parole au témoin), Celan n’est pas uniquement le traducteur, le premier, le plus remarquable.