Virginia Woolf - Gertrude Stein

Le fil du temps

par François Defromont

Gouttes de temps transparentes suspendues au fil de la vie, dans le torrent des mots et leur mouvement ininterrompu ; gouttes de temps à peine cristÏlllisées, encore fumantes et vibrantes, déposées par Virginia Woolf au creux de ses livres.

Un convoi d’or dans le vacarme du temps

par Dominique Rolin

Un grand livre est un coffre-fort plein. Le premier inventaire secoue : élan, surprise, dépaysement, interrogation, en résumé plaisir absolu. Il est là. Il vous appartient. Ses pouvoirs de langage vous ont investi, personne ne peut vous voler ce genre de trésor. Mais le jour vient où l'on juge intéressant de le rouvrir pour en vérifier les comptes.

Virginia Woolf : un destin volontaire

par Christine Bergé

L y a, dans le destin de Virginia Woolf, quelque chose qui outrepasse toute histoire individuelle, fût-ce celle de l'écrivain elle- même.

La grande consolation et le fléau

par Gérard de Cortanze

Dans le beau livre' qu'elle consacre à Virginia Woolf, Viviane Forrester donne, d'entrée de jeu, deux dates : 1882, 1941. Deux dates essentielles dans l'histoire de l'Anglterre: une époque de bouleversements immenses qui court de l'ère victorienne à la Seconde Guerre mondiale. Le mythe de l'empire s'effrite progressivement ; des castes, des traditions sont érodées pai: l'émergence du 20° siècle. «Sortie de son contexte historique, l'œuvre de Virginia Woolf perd toute articulation concrète. » (M. Nathan.)

Virginia Woolf, lettres

par Virginia Woolf

Ces lettres écrites aux êtres les plus chers appartiennent à la période la plus riche de la vie de Virginia Woolf - entre 1923 et 1928 - sauf une, la lettre de «fiançailles » adressée à Leonard Woolf. Ces années marquent le zénith de la création artistique : .V. W oolf écrit Mrs. Dalloway, la Promenade au phare, Orlando ; c'est aussi l'époque où elle est séparée de sa sœur chérie, Vanessa, partie s'installer à Cassis, entre 1926 et 1928. Et enfin, c'est la période où elle rencontre celle qui suscitera en elle la passion, Vita Sackville- West.

Une corneille nommée Joseph

par Nicolas Ward Jouve

Si avant que je me souvienne, les corneilles ont toujours niché dans les chênes de notre voisin, Mr. Coates, fermier octogénaire, misanthrope, avare et agressif. Leurs ailes noires convenaient au domicile de ce panaché de Père Fouan et de Père Grandet. Hélas ! Aurais-je jamais cru que je dirais hélas ?

Le thé chez Lady Ottoline

par Edouard Roditi

J'avais à peine vingt et un ans quand Georges Cattaui, écrivain égyptien de langue française et, à cette époque, encore secrétaire à l'ambassade d'Égypte à Londres, me proposa un soir de me présenter à Lady Ottoline Moreil. A Paris, Cattaui avait déjà publié une plaquette de vers, la Promesse accomplie, aujourd'hui oubliée. Depuis quelques années, il s'efforçait en outre de composer un immense roman proustien sur la société multiconfessionnelle du Caire et d'Alexandrie.

Est morte

par Gertrude Stein

Un hôtel à la campagne n'est pas comme un hôtel en ville mais c'est une petite ville. Ils allèrent tous aux funérailles. Ils passèrent à côté du corps, ils baisèrent le crucifix, ils furent aspergés d'encens et ils passèrent à côté là où cinq d'entre eux peut-être plus, se tenaient debout. Ce n'était pas terrible. Ils trouvent naturel qu'elle soit morte. Elle tomba sur le sol en ciment de la cour et se brisa les reins mais ne mourut pas ni ne sut pourquoi. En cinq jours elle mourut.

Pourquoi Gertrude Stein ?

par Dick Higgins

On admet que Gertrude Stein a une certaine importance historique, mais aussi qu'elle est, d'une certaine façon, à côté. On dit que son style est son message, et l'on fait à ce propos des théories raffinées du processus. Ils disent que, mis à part son style, son œuvre se lit comme « Ma journée », l'ancienne chronique journalistique d'Eleanor Roosevelt. Ils disent qu'elle est vide de pensée, qu'aucun ouvrage individuel ne se détache.

Une femme dans la grande cuisine des mots

par Sherwood Anderson

Quand on pense beaucoup aux gens et à ce qu'ils font sur terre, vient tôt ou tard le moment de relier leur expérience à leur propre existence. Les pommes rondes et dures de ce vieux verger sont les seins de ma bien-aimée. La colline ondulée au loin est le corps de ma bien-aimée, qui dort allongée. Je ne peux m'empêcher de pratiquer ce jeu d'extraire les gens de leur point d'ancrage dans leur vie actuelle et de les transplanter en un lieu qui leur semble à ce moment plus approprié dans un monde fantâisiste.

Du côté de Fleurus à l’ombre des bûcherons

par Hélène Bokanowski

Ce que je sais de Gertrude Stein

Ressemblance exacte à : Les portraits littéraires de Gertrude Stein

par Wendy Steiner

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