Avec Loser, un événement international en art et en santé mentale qui s’est tenu les 1, 2 et 3 octobre 2009 à Québec, l’organisme Folie/Culture a brillamment relevé le défi d’interroger les conceptions dominantes de la réussite dans notre société. Alliant conférences, débat, exposition, interventions urbaines et performances, Loser a réuni artistes, penseurs et intervenants autour d’une évidence sensible qui ne se laisse pourtant pas si facilement cerner : qu’est-ce que ça veut dire, au juste, être un loser ? Pourquoi les discours progressistes et autres pratiques bien intentionnées qui livrent une bataille de tous les instants sur les terrains de la marginalité et de l’exclusion se caractérisent-ils si souvent par une indicible et fatale impuissance ? Les voies du mainstream sont sans doute plus impénétrables qu’il n’y paraît.
Bricoler/brouiller
La Jeune-Fille, la minoune et le loser : Retour sur un événement atypique organisé par Folie/Culture
Courbet’s Crime
Kinshasa : considérations actuelles sur la musique du monde
A dressée à la vie musicale de la capitale conglaise, la notion de bricolage ouvre une multitude d’avenues dont celle connotée par le discours de l’art contemporain n’est certainement pas la plus évidente. Car si les passages entre l’art contemporain africain et le marché mondial sont aujourd’hui bien tracés2, ceux capables de relier la plastique d’ici et les sonorités d’ailleurs apparaissent plus étroits. Il en va, évidemment, des catégories esthétiques de la critique de l’art, mais également de la profonde distinction qui marque les pratiques plastiques et musicales. Les passages donc, entre l’univers formel de l’art contemporain et celui des musiques urbaines congolaises ne sont pas légion. Mais ils existent. Konono no 1, Kasai All Stars et plus récemment, Staff Benda Bilili : autant de preuves que la circulation mondiale des musiques ne se résume pas à l’élaboration sur mesure d’un produit culturel mais qu’elle peut aussi, grâce à un travail de fond de certains émissaires, révéler des pratiques profondément originales.
Bricoler la peinture aujourd’hui
L'histoire de l’art moderne a été largement conceptualisée et écrite comme la réalisation, dans la sphère des arts visuels, d’une pensée en progrès tributaire de l’Aufklärung1. Au dogme académique, les artistes qui furent élevés au panthéon de cette histoire pour avoir revendiqué un espace de liberté créatrice ont répondu en rivalisant de propositions plastiques destinées à libérer le langage pictural des conventions artistiques dominantes. Parmi le riche inventaire de stratégies déployées à cette fin, le bricolage, matérialisé dans les collages et assemblages modernistes et leurs nombreux avatars historiques, a joué un rôle déterminant dans l’articulation du discours sur la peinture moderne en une généalogie ascendante, évoluant à coups de ruptures et qui culmina dans la remise en question de l’art pictural lui-même. Face au cul-de-sac de la peinture non figurative, plusieurs artistes auront, principalement à travers leur pratique installative, fait du bricolage une voie de contournement leur permettant de se libérer, cette fois, des conventions du langage pictural moderne, élevé en nouveau dogme académique.
Guillaume Adjutor Provost : Incarnations des doubles mythologiques
Le temps de l’exposition de Véronique Souben, commissaire d’exposition
Los Prados, Spain