« Alors que la “guerre classique” était une mise en tutelle politique totale de la société, les nouvelles guerres fusionnent totalement le social et le politique. La société guerrière pénètre donc dans l’intimité de la vie quotidienne de chacun, sans que, pour autant, un ordre politique ne la domine. »
Conflits
Société guerrière : l’infiltration des conflits dans la vie quotidienne
Crise de la présence en temps de guerre civile
La globalisation comme processus structurant et homogénéisant du monde a non seulement libéré le capital de l’emprise de l’État, mais aussi la guerre de sa forme étatique, au point où il est devenu difficile d’identifier le terrain des combats. Comme l’avancent Maurizio Lazzarato et Éric Alliez dans la contrehistoire du capitalisme qu’ils proposent avec Guerres et Capital, «la guerre déterritorialisée n’est plus du tout la guerre interétatique, mais une suite ininterrompue de guerres multiples contre les populations». Pour eux, la «guerre civile mondiale» annoncée par Hannah Arendt et Carl Schmitt dans les années 1960 se transforme, avec la financiarisation contemporaine – et l’économie de la dette –, en une imbrication de guerres civiles (guerres de classes, de races, de genres, etc.) dont la matrice est la guerre coloniale, soit une guerre dans et contre la population.
Perturber la performance autoritariste par la résistance corporelle
Dans un article intitulé «Austerity, Precarity, Awkwardness» (2011), Lauren Berlant définit la «performance autoritariste» comme la nécessité, pour les corps dirigeants, de veiller à ce que les gens ordinaires qu’ils gouvernent ne remettent pas en cause leur prestige d’entités autonomes, souveraines et infaillibles. Dans l’histoire récente, l’une des causes de cette nécessité serait la crise financière de 2008, qui a montré clairement que «l’État se trouve avec le capital privé dans la même relation dévalorisante et incertaine que les gens ordinaires».
Emprunter les images à la guerre
Dans l’introduction du catalogue de l’exposition A Different War (1990), la commissaire Lucy R. Lippard affirme, en référence aux artistes ayant œuvré pendant la guerre du Vietnam : «Les artistes étaient particulièrement sensibles à la puissance visuelle des images de guerre diffusées à la télévision. Pourtant, seuls les mieux informés étaient en mesure de lire entre les lignes pour distinguer les vraies nouvelles. »
Conflit au Cachemire
Représentation du conflit au Cachemire dans l’art contemporain
Guerres de signes : porter le conflit russo-ukrainien
Depuis le début du conflit russo-ukrainien, on assiste un peu partout à une renaissance des symboles communistes, parmi d’autres emblèmes représentatifs de l’identité nationale et du patrimoine. On les voit réapparaitre au cinéma et dans les défilés officiels, ainsi qu’en haute couture. Ils ont pénétré le paysage médiatique, tout comme les styles est-européens, par ailleurs, et sont vus par un vaste public occidental. Le conflit russo- ukrainien n’a pas seulement contribué à attirer l’attention sur la mode provenant des pays du bloc de l’Est; il a aussi poussé les designers et les artistes des anciennes républiques soviétiques à affronter le passé.
Juanita Onzaga
Our Song to War : Entretien avec Juanita Onzaga
Martin Bureau
Gohar Dashti
Emily Jacir
Hajra Waheed
Michael Love
Carolee Schneemann
Pionnière posthumaniste
François Quévillon
Manœuvrer l’incontrôlable
Daina Ashbee
Serpentine