Travail/Labour

Le travail sans fin

par Sylvette Babin

Le monde du travail s’est manifestement transformé. Depuis les années 1970, le principe fordiste a été délaissé pour privilégier une approche dite « flexible » du travail, où l’on octroie plus d’autonomie aux travailleurs tout en exigeant d’eux plus de souplesse et en offrant moins de stabilité d’emploi.

À la reconquête des temps improductifs

par Nathalie Desmet

Devant le progrès de l’automatisation et de la mécanisation au début du 20e siècle, l’économiste John Maynard Keynes prévoyait que le travail salarié serait réduit à trois heures par jour d’ici l’année 2030 dans les pays occidentaux1. La croissance économique et la hausse de la productivité auraient en effet dû conduire à une augmentation générale du temps libre; or, certaines personnes travaillent de plus en plus au détriment d’autres qui sont au chômage. L’une des explications possibles est politique. Le fait de ne pas travailler, comme dans le mythe du pays de Cocagne, au Moyen- Âge, est plutôt considéré aujourd’hui par les autorités et les dirigeants comme un risque potentiel: «Il y a de bonnes raisons de redouter […] que le temps libre, l’obligation du temps libre, apporte avec lui l’infini tictac de l’ennui, de l’oisiveté, de l’immoralité et de la violence personnelle accrue2. »

La logique administrative dans les oeuvres de Jo-Anne Balcaen et d’Anne-Marie Proulx

par Michael DiRisio

Trente-cinq ans se sont écoulés depuis la parution de The Humiliation of the Bureaucrat: Artist-Run Centres as Museums by Artists (1983), essai dans lequel AA Bronson recense les conditions de travail des artistes et les difficultés qu’ils affrontent, dont une bonne partie persiste jusqu’à aujourd’hui, même si elles ont changé de forme. La communication entre les communautés artistiques du Canada, par-delà les vastes distances qui les séparent, demeure limitée. Les artistes actifs continuent de se sentir exclus des musées et des galeries établis ; les grandes institutions, d’exer- d’exercer une influence notable sur la circulation et l’interprétation des oeuvres contemporaines ; et le financement des arts, de déterminer les pratiques considérées comme viables. Dans pareil contexte, le sens critique et l’ironie restent des armes incontournables dans un milieu où l’on s’interroge sur les conditions d’exercice de son travail1.

De l’auto- exploitation à la responsabilisation collective

par Dominique Sirois-Rouleau

Habitué de l’infiltration, Joshua Schwebel aborde l’art comme un outil de dialogue. Ses oeuvres prétendent à l’impunité artistique afin de créer des espaces en décalage avec le réel où toutes les questions délicates peuvent être abordées. En s’intéressant plus activement aux habitus du champ artistique, Schwebel révèle non seulement le système de croyances qui l’organise, mais aussi sa déconcertante précarité. Ses oeuvres mettent à l’épreuve les définitions et les usages de l’art de manière à en dévoiler les paradoxes éthiques et moraux. L’art de Schwebel dépasse la prise de conscience et appelle à la responsabilisation des agents culturels en vue d’une restructuration du système.

Parler la langue de l’ennemi (ou pas)

par Eloïse Guénard

Dans une brève qu’il signe pour le journal Fakir, Gérard Mordillat fustige la novlangue qui transforme le « salaire » en « cout du travail », un « plan de licenciement» en «plan de sauvetage de l’emploi» et une « grève » en « blocage ». Et l’écrivain d’en appeler, face à ces leurres, à «ne pas parler la langue de l’ennemi ». Ce vocabulaire idéologique a connu une certaine inflation, notamment en France, à l’heure où la réforme du droit du travail, avec son lot de dérèglementations, s’est soldée par les ordonnances du pragmatique Emmanuel Macron.

Jute, travail enchevêtré et capitaux internationaux

par Sarah Amarica

Depuis quelques années, l’artiste ghanéen Ibrahim Mahama retient l’attention internationale avec sa série en cours, Occupations (2012-), qui consiste à draper des éléments du patrimoine architectural dans du jute. Dans le cadre de ce projet, Mahama transforme de vieux sacs de jute, utilisés à l’origine pour le transport du cacao et du charbon au Ghana, en vastes chapes ou sortes de tentes dont il recouvre des lieux publics à une échelle monumentale.

Mika Rottenberg

par Violaine Boutet de Monvel · visuels: Violaine Boutet de Monvel

Les vidéos surréalistes de Mika Rottenberg découvrent des architectures poreuses dans lesquelles s’imbriquent d’absurdes corvées.

Richard Ibghy & Marilou Lemmens

par Anne Bertrand · visuels: Catherine Barnabé

L’installation Is there anything left to be done at all? (2014- 2016) du duo québécois Richard Ibghy et Marilou Lemmens envisage ce qui arriverait si la « compulsion de produire pour produire cessait quelques instants ».

Kim Waldron

par Catherine Barnabé · visuels: Saelan Twerdy

Les autoportraits photographiques mis en scène de Kim Waldron sont souvent le résultat de projets de longue durée qui placent l’artiste dans des situations sociales.

Brendan Fernandes

par Catherine Barnabé

Regarder quelqu’un nettoyer et astiquer une chambre d’hôtel chic est curieusement inconfortable.

Les Sabines

par Philippe Dumaine · visuels: Ron Ross

Les Sabines, a Montréal duo of self-declared cultural entrepreneurs, have produced a series of publications in the form of zines that have appeared at a rate of one per year since 2009.

Je est une autre Room(s) to move

par Anne-Marie Dubois

Je, tu, elle de Sophie Jodoin

Anne-Marie Proulx et les confluences du territoire

par Mathilde Bois

À l’été 2015, sur le navire qui relie Natashquan et Blanc-Sablon, Anne-Marie Proulx rencontre une femme originaire de Pakuashipi qui l’invite à visiter son village.

Marie-Michelle Deschamps et Éléonore False

par Dominique Sirois-Rouleau

Je relis tes lignes

Celia Perrin Sidarous

par Anne-Marie St-Jean Aubre

Toujours la coquille de l’autre always the shell of another

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