Ou peut-être le capitalisme, jumeau hétérozygote de la démocratie moderne et toujours des deux le plus robuste et malin, a-t-il réduit la démocratie à une marque, cette dernière version du fétichisme de la marchandise, qui coupe totalement l’image du produit à vendre de son contenu réel. — Wendy Brown
Démocratie
Rassurante démocratie
Démocratie sans garanties
La démocratie a des ennuis, comme le montrent les récents évènements. La gouvernance néolibérale qui accompagne la mondialisation, le postfordisme et la nouvelle économie numérique a des conséquences désastreuses, notamment un retour aux niveaux d’inégalité économique du 19e siècle, des catastrophes environnementales sans précédent et des régimes de sécurité qui, en réaction aux guerres sans fin contre les régimes en place, ne connaissent plus que l’état d’urgence. En ce qui concerne la relation entre culture et société, on est en droit de se demander si l’art n’a pas de graves ennuis, lui aussi – ou, avec un scepticisme plus marqué, si l’art ne serait pas, d’une façon ou d’une autre, involontairement ou programmatiquement, un aspect de cette même gouvernance néolibérale.
Art démocratique
La crise que traverse actuellement la démocratie soulève des questions sur la valeur et la viabilité des formes démocratiques de gouvernance. Récemment, la Grande Récession a montré l’absurde futilité de tenter de concilier les valeurs démocratiques et les impératifs de la finance mondiale et du capitalisme néolibéral. Plus récemment encore, la résurgence de l’autoritarisme politique, de l’idéologie fasciste et du populisme identitaire a dénoté le déclin précipité du soutien politique de la démocratie. En conséquence, on observe un intérêt renouvelé pour la politisation de l’art.
De la prédominance de la parole
Au don de l'écoute
Ausculter le corps politique
La situation de l’art à une époque où la démocratie n’est plus acquise
La spatialité blanche institutionnelle
(Re)négocier le centre invisible d’Every. Now. Then
En marche ensemble
La démocratie en mouvement ?
Multitudes, essaims, communautés
La vie est à nous, si l’on y parvient. Un problème supplémentaire à cette difficulté intrinsèque, c’est qu’il n’y a pas de nous pour accorder ensemble les multiples notions à se faire de ce nous. Peut-être, d’ailleurs, n’est-ce pas un problème, mais simplement une illustration de la non-unanimité fatale des multitudes, mot qu’il serait donc préférable d’écrire au pluriel : plutôt que «la multitude» – ce qui ressemble déjà à un concept unitaire –, n’y aurait-il pas que des multitudes sans nombre, sans noms et en tous lieux différentes, connectées ou non entre elles? Déjà, le concept source de « multitude libre » (libera multitudo) chez Spinoza n’a jamais été sans poser de redoutables problèmes d’interprétation, comme l’a notamment souligné François Zourabichvili dans un volume collectif de lectures croisées autour de ce concept de «multitude libre», en 2008. Le retour attentif de Filippo Del Lucchese à cette notion – interrogée selon une ligne philosophique tendue entre Machiavel et Spinoza, vers une idée à se faire de la libera seditio ou «libre soulèvement» – s’ouvre en même temps sur un champ de possibilités interprétatives assez large et conflictuel.
Sayeh Sarfaraz
Grave frivolité et impermanence des pouvoirs
Laurent Lacotte
Dans l'espace public
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Rappeler le souvenir d’une vérité sociale
Kader Attia
L’urgence du débat
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Une communauté polyphonique
Ouvrir la voix d’Amandine Gay
Une mise en perspective des enjeux du Black Feminism
Subsistances – Inniun de Raphaëlle de Groot
De choses et d’autres :