Le vif intérêt des artistes actuels pour la collecte et l’inventaire d’images a récemment donné lieu à de nombreuses expositions et rencontres, tant il fait écho à l’idée répandue selon laquelle nous vivons dans un monde d’images. Maintenant, le plus court chemin pour accéder au monde est de se plonger au cœur de ses représentations. Mais ce serait niveler le travail des artistes que d’en rester à cette généralité, sans préciser les partis pris qu’elle recouvre. Car, parmi eux, certains accumulent des images pour mieux voir le réel, tandis que d’autres les considèrent comme des réalités à part entière. Artistes cités : Walid Raad, Mathieu Pernot, documentation céline duval, la trocambulante, Roy Arden, Ludovic Burel.
Inventaire | Inventories
Le monde comme représentations : collectes et inventaires d’images
L’acte de collection : le symptôme d’une angoisse ?
Les œuvres Collection de trophées (2009), Les petites annonces (2008) et Téléthons de la grande surface (2009) de Marc-Antoine K. Phaneuf traitent de l’obsession contemporaine qui fait du paraître notre principale préoccupation. Cette obsession dérive du processus de construction de soi, où le type de rapport que nous entretenons avec nos objets – dont l’acte de collectionner est une des déclinaisons – et, surtout, les valeurs symboliques que nous leur attribuons sont appelés à jouer un rôle important. Déroutantes, ces œuvres inscrites dans la lignée du ready-made provoquent un sentiment ambigu : le regardeur serait-il le dindon de la farce ?
La collecte, la collection et la collectionneuse
Depuis 1996, Raphaëlle de Groot s’investit dans des projets de recherche et d’expérimentation avec un intérêt marqué pour les traces laissées par des actes et des gestes accomplis dans et hors du domaine de l’art. La collecte et l’inventaire sont au rang de ses stratégies. Les œuvres examinées dans ce texte révèlent une approche ethnographique de la collection. Travaillées par une pratique performative, les collections de l’artiste sont autant de dispositifs qui mettent en question les systèmes qui gèrent nos modes d’être et d’agir.
Des visages à ne plus pouvoir les compter
Depuis les années 1970, certains photographes japonais se sont penchés sur la forme du livre pour présenter des collections de portraits ou d’autoportraits en très grand nombre. Loin de vouloir exprimer la singularité des modèles photographiés, ces artistes ont au contraire cherché à créer des ensembles homogènes de clichés, en favorisant des mises en page répétitives qui redoublaient la sérialité des images. Le livre, dans la succession de ses pages, constitue un support particulièrement adapté à la présentation de ces visages se ressemblant tous plus les uns que les autres.
Archiver l’autre en soi : Sylvie Cotton
Dans cet article sur Cotton, Serge Murphy montre comment l’œuvre de l’artiste s’inscrit et se développe pour l’essentiel dans le champ de la collection, de l’archivage et de l’inventaire. Il montre aussi que c’est dans une altérité assumée que s’y déploient les principaux enjeux.
Accessoires, mais indispensables
À l’heure d’Internet et de la révolution numérique, collecte et inventaire présupposent la production d’un matériel essentiellement composé de photos et de vidéos nécessitant d’être saisies et répertoriées. Reprenant la thèse du philosophe Pierre-Damien Huyghe – à savoir il n’y a plus d’expérience vécue sans enregistrement –, cet article en interroge les conséquences esthétiques : comment définir les pratiques et les sentiments à l’œuvre, dont la collecte et l’inventaire semblent être le socle sensible ? Comment répondons-nous à la capacité d’enregistrement des machines ?
Portfolios
Francis Alÿs Dean Baldwin Rebecca Duclos & David K. Ross Josée Pedneault
Ce qui vient, la 2e biennale de Rennes
Intitulée Ce qui vient, la deuxième biennale de Rennes avait pour champ d’intérêt le futur. Pour que cette thématique remette en question notre rapport au monde à venir, la commissaire Raphaële Jeune a rassemblé des œuvres d’artistes susceptibles d’alimenter divers scénarios possibles. Ceux de nos peurs et de notre impuissance comme ceux de nos envies de modifier ce qui est. Ainsi, au-delà de certaines appréhensions, l’exposition suggère l’idée d’une responsabilité nouvelle par rapport à ce qui vient. Mais, devant la question « que faire ? », il faut aussi se révolutionner soi-même et être en mesure d’accepter l’imprévisible. Or, ce travail sur soi exige une réception des œuvres qui demande du temps et dont chaque spectateur est responsable.
De Pierneef à Gugulective, ou (le monde de) l’art sud-africain en question
Du 15 avril au 3 octobre 2010, au Cap, l’Iziko South African National Gallery a présenté une rétrospective intitulée 1910-2010: From Pierneef to Gugulective. Tout en faisant un retour sur la réception critique de l’exposition, nous nous penchons sur les rapports de force racistes qui ont façonné le monde sud-africain des arts visuels, de même que sur les stratégies employées par Riason Naidoo, le nouveau directeur de l’ISANG, pour décloisonner l’établissement qu’il dirige de sa vieille emprise coloniale.
Affaire de zouave
Ramassis couci-couça
Expositions
Marie-Claude Bouthiller – Optica Bigminis – CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux Duke & Battersby – Jessica Bradley Art + Projects To Be Real – Prefix Institute of Contemporary Art Michael Riedel – Galerie Michel Rein Iain Baxter& – Centre Culturel Canadien Mark Boulos – Morris and Helen Belkin Art Gallery Ken Lum – Public Art Program, City of Vancouver
Publications
Daniel Olson. Beside Myself / Hors de moi – EXPRESSION Angela Grauerholz. The Inexahustible Image… épuiser l’image – Musée canadien de la photographie contemporaine