L’intérêt pour l’art bling-bling, comme pour l’art kitsch qui s’en rapproche sous certains aspects, est loin de faire consensus, l’esthétique de l’excès, du clinquant et de la pacotille faisant généralement figure de superficialité. D’entrée de jeu, une précision s’impose néanmoins : il n’y a pas, à proprement parler, de courant bling-bling en art actuel. [extrait]
Bling-Bling
Le bling-bling artistique : du dispositif clinquant à la critique sociale
All Around Bling-bling : L’art de l’humanité dans l’excédent des signes culturels de la civilisation
Le modèle de la civilisation né en Occident gouverne actuellement toutes les formes d’humanité et organise les ressources du monde suivant ses besoins et ses idéaux. Le style « bling-bling » originellement utilisé pour caractériser des individus et des groupes sociaux particuliers se trouve alors décliné dans l’ensemble des structures d’art et de vie qui nous entourent : le réel dont s’emparent les artistes d’aujourd’hui est celui au sein duquel coexistent l’excédent (ce luxueux déchet) culturel, marchand, matérialiste, publicitaire, et l’appauvrissement global des richesses et des formes de vie sur Terre.
Tout ce qui brille n’est pas d’or : Kitsch, bling-bling et connerie
L’article explore les relations entre les concepts du kitsch, du bling-bling et de la connerie dans l’art contemporain. Il avance l’hypothèse que le bling-bling et d’autres formes contemporaines de connerie et de mièvrerie sont au postmodernisme ce que le kitsch est au modernisme : un espace nébuleux contenant tout ce qu’il préférerait ne pas admettre.
Bling-bling, Everytime I Come Around
Le texte analyse la genèse du phénomène bling-bling dans la sous-culture hip-hop et revient sur les pratiques artistiques contemporaines qui le commentent ou que l’on a qualifiées de bling-bling. Le texte se penche notamment sur les travaux de l’artiste américain Kehinde Wiley, du Canadien Simon Bilodeau et de l’Anglais Damien Hirst.
Brillants africains : Le bling-bling d’Avant Car Guard
L’article s’intéresse au paradoxe de la production du bling-bling en Afrique du Sud dans un vidéoclip de Ludacris tourné à Durban et dans les travaux artistiques du collectif Avant Car Guard, de William Kentridge et de Simon Starling. Tandis que Kentridge et Starling révèlent la dimension économique concrète de l’exploitation minière en Afrique du Sud, Ludacris utilise l’Afrique du Sud pour exhiber le pouvoir qu’il a acquis en tant que rappeur. Quant à Avant Car Guard, dans sa critique de Kentridge, entre autres, il tend vers un étalage politique qui n’est pas sans rappeler le bling dont use Ludacris. Tout compte fait, dans un pays dont l’économie est définie par l’exploitation minière, la manière dont Avant Car Guard fait jouer le bling pour signaler sa présence devient un geste particulièrement apolitique.
Recette en or pour Cooke-Sasseville
Dans sa pratique, le duo Cooke-Sasseville parodie le monde de la consommation et le rapport des humains à la marchandise. Le petit gâteau d’or constitue un commentaire sur la vénération portée à l’apparence du luxe, notamment dans la culture d’élite de laquelle l’art participe. Il est, ce petit gâteau, un véritable bijou, composé d’or 18 carats et de pierres précieuses. À l’image de ce modeste gâteau maison aujourd’hui vendu dans des boutiques sophistiquées, le marché de l’art, où certains artistes se font les plus ambitieux spéculateurs, transforme la valeur des œuvres pour leur faire atteindre des prix parfois mirobolants. Le duo Cooke-Sasseville se saisit de cette réalité par la caricature.
Portfolios
Miguel Luciano Agus Suwage Dominique Sirois
Programme, prothèses et autres prolongements
L’auteur examine les usages de la prothèse comme extension de l’individu et son potentiel à révéler le programme sous-jacent. Cette observation est nourrie par les œuvres de création multidisciplinaire présentées en février 2009 à Québec lors du festival Mois Multi 10, organisé par les Productions Recto-Verso.
Elles@centrepompidou : Une nouvelle histoire ?
Partant des grandes expositions collectives récentes regroupant des femmes artistes, l’auteure commente elles@centrepompidou, qui présentait des artistes de sa collection. Elle interroge le choix des artistes et des thématiques dans le contexte où celui-ci cristallise une « une histoire de l’art des femmes au 20e siècle », sans toutefois véritablement remettre en cause les enjeux liés à la construction identitaire et à la fabrication même de l’histoire. Est-il espéré qu’une autre histoire se fonde sur le renouvellement de « canons » historiques ? Voilà l'une des questions fondamentales que le texte pose.
Paysage composté de Maryse Goudreau
Paysage composté est une exposition charnière pour Maryse Goudreau. L’artiste présente les résultats de sa recherche photographique des dernières années sur le paysage. Ses œuvres les plus récentes, réalisées exclusivement pour cette exposition, révèlent une transformation profonde de sa démarche à l’égard du territoire. L’artiste travaillant entre autres à partir de sa collection de photographies anciennes et concevant l’appareil-photo comme un territoire en soi, la photographie devient l’espace d’exploration premier, multipliant pour le spectateur les couches de lecture d’un monde en perte de mémoire.
Nature morte dans Easter Everywhere
L’article s’intéresse au long métrage vidéonumérique réalisé en 2008 par Jeremy Todd, artiste et cinéaste vancouvérois, intitulé Easter Everywhere, actuellement distribué par Video Out. Le film a été présenté à la galerie Helen Pitt à Vancouver (2008) et à l’Université Emily Carr (2008). Les images superposées et les fragments de récits de Easter Everywhere renvoient tant à un futur postapocalyptique qu’à l’échec des aspirations utopiques des années 1960. Nous sommes d’avis que cette œuvre se déploie comme une nature morte cinématographique, un memento mori pour l’utopie, en lien avec les réactions rhétoriquement complexes à l’abondance matérielle qui caractérisent les natures mortes peintes aux Pays-Bas au 17e siècle.
France-Algérie, Go-betweens
Dans un contexte postcolonial et mondialisé où émerge peu à peu une reconnaissance de l’Histoire et de la culture des immigrés, il importe d’observer comment l’art contemporain se saisit de ces questions. Qu’ils aient quitté leur pays dans les années 1990 ou qu’ils soient nés en France de parents immigrés, quelques artistes d’origine algérienne ont choisi de revisiter dans leurs œuvres leurs cultures mêlées, l’histoire de leurs parents, et la réalité de la position d’immigré dans la société occidentale actuelle. L’article aborde quelques-unes de ces œuvres dans la diversité de leurs orientations formelles et conceptuelles.
Marie-Claire Blais, la couleur éblouie
Regard sur la dernière série de dessins de Marie-Claire Blais. On voit comment ce travail tout en mesure et en géométrie nous convoque à une expérience affective. La lumière induite par un prisme imaginaire se dépose sur le papier, transmuée en pigments colorés. On tente aussi de comprendre comment ce travail, dans sa poïétique même, donne à voir les clés pour le lire. Finalement, on essaie de situer cette pratique en lien avec la tradition picturale.
Affaire de zouave
Bling-bang
Expositions
Sturtevant – Musée d’Art moderne de la Ville de Paris Tricia Middleton – Musée d'art contemporain de Montréal Eija-Liisa Ahtila – Fonderie Darling Drean House – MELA Foundation Adrian Blackwell – Justina M. Barnicke Gallery Emporte-moi / Sweep me off my feet – Musée national des beaux-arts du Québec Katie Bethune-Leamen – MKG127 Norma – Artspeak
Publications
Documentary Protocols. Protocoles documentaires. (1967-1975) – Galerie Leonard & Bina Ellen Claudie Gagnon – Expression, L’Œil de Poisson et Musée d’art de Joliette