Si tout se met en place comme prévu, l’artiste et géographe Trevor Paglen devrait procéder, cet été, au lancement, dans l’espace extra-atmosphérique, d’une sculpture réfléchissante appelée Orbital Reflector. Produite avec un matériau léger, semblable au Mylar, cette œuvre sera fixée à un petit satellite placé à bord de la Fusée Falcon 9, propriété de SpaceX, dont le PDG n’est nul autre qu’Elon Musk, aussi PDG de la société Tesla Motors, productrice de voitures électriques. Lorsque la fusée sera à plus de 575 km de la Terre, le satellite se détachera, et l’œuvre gonflable se déploiera afin d’y demeurer quelques semaines.
Art spatial
L’espace en question
ART & SPACE : Le travail cosmico-sculptural de Joseph McShane et Pierre Comte
En 1979, j’ai eu l’intuition que la conquête spatiale, née en 1957, allait beaucoup plus loin qu’un fabuleux exploit technique, et que cela ouvrait des perspectives inouïes pour tous les terriens. Ainsi l’art, qui accompagne toutes les civilisations depuis leur origine, devait participer à cette nouvelle aventure. Cela a donné le Space Art tel que je le conçois, c’est-à-dire une intervention directe dans les activités spatiales.
We Should Live as Particles of the Sun. Traces of Cosmist Philosophy in Space Inspired Art
The earth is not a prison. Although, in our times, people appear caught up in their everyday life, depending fervently on their social milieu and its structure, along with their political principles, their cultural beliefs and their economic stratagems, they also nurture a cosmic anxiety, a fear of the unknown, a disquietude concerning anything beyond their regulated sphere. Human beings have a fascination for the cosmos that never seems to diminish. The Cosmos may offer an answer to any concern about life, time or death, it could reveal the absolute truth, help us escape our human condition and allow us to remediate the biggest “flaw in our design:” mortality.
L’art post-gravité
Dragan Živadinov est une personnalité artistique de Slovénie fort connue. Il a dirigé, depuis sa création en 1985, le département de théâtre, d’opéra et de ballet du collectif d’artistes Neue Slowenische Kunst (NSK). Avec le groupe de musique Laibach et le collectif de peintres IRWIN, sa troupe de théâtre, appelée Cabinet Cosmo-cinétique Noordung, constituait un des trois groupes piliers du NSK. Mais au moment de l’effondrement progressif du rideau de fer, le NSK a suscité de nombreuses controverses tant à l’Est qu’à l’Ouest. En faisant la critique du totalitarisme et en opérant une « suridentification de son superego obscène latent et manipulant le processus de transfert1 », le NSK montrait comment les versions fascistes et staliniennes des systèmes totalitaires avaient utilisé l’art d’avant-garde du début du 20e siècle pour leurs fins dictatoriales.
Nous et la Lune sommes voisins
Depuis le début des années 2000, un nombre croissant d’artistes des espaces géoculturels arabes et de sa diaspora s’inspirent des codes de l’imaginaire : de la science-fiction (SF), de la fantaisie, de l’histoire et des mythes. En se les appropriant, ils élaborent, à travers divers médiums, des discours critiques liés à l’histoire des pays arabes et à leur place dans le monde, à l’arabité, aux représentations politiques et aux conflits. Plus communément appelé arabfuturism et développé par certains acteurs des mondes de l’art (Sophia al-Maria, Larissa Sansour, Nat Muller, Rachel Dedman, Sulaïman Majali, etc.), le phénomène des futurismes arabes en histoire de l’art n’est pas un courant artistique, il n’est pas non plus une esthétique, mais une technique narrative de représentation. C’est un discours sur le futur.
The Soviet Cosmos and Noa Yafe’s Red Star
Yafe’s Red Star creates a box of illusions based on photographic documentation. On the walls of the exhibition space hang works that seem to be framed images—two photographs and two holograms; but all four are made of substances that create a physical volume (glass and water) and are displayed in double walls with LED lighting that makes them appear to be photographs. In addition, an actual photograph that looks like a spaceship door is mounted on the wall like a light box, thus covering the hidden door leading to behind the double wall. The designs of these intricate aquariums and laser-engraved blocks of crystal are based on photographs of Mars; the first photographs of the planet taken by NASA’s Viking 1 spaceship. One is of the Red Planet itself and the other is the surface of the planet in black-and-white.
Simon Faithfull : à la conquête de l’espace
À peine passé le 60e anniversaire de Spoutnik 1, satellite soviétique lancé en 1957, talonné de peu par l’américain Explorer 1, et à l’approche du cinquantenaire de l’alunissage d’Apollo 11, l’heure est aux commémorations. La conquête spatiale n’appartient pas au passé pour autant. Le récent coup d’éclat d’un Elon Musk envoyant sa voiture électrique de luxe (de la Tesla Inc. dont il est l’un des dirigeants) dans l’espace en témoigne. Ce prélude à une colonisation de Mars, selon ses dires, laisse pour le moins dubitatif. David Bowie fut-il en bande-son, l’opération tapageuse ne parvient pas à faire du PDG de la société SpaceX un romantique rock’n’roll... N’est pas Ziggy Stardust qui veut1 ! À l’artillerie lourde de conquistadors célestes, il est impérieux d’opposer un autre imaginaire spatial.
Looking Up, Looking Down. An interview with Holly Schmidt
In 1977, Voyager 1 and 2 were launched into space with the primary mission to explore Jupiter and Saturn. As the first human-made objects predicted to reach interstellar space, an ambitious message was affixed to each spacecraft in the form of a Golden Record. The phonograph record is meant to serve as a time capsule that tells the story of human life: it contains music, photographs and greetings in sixty human languages. Intended for extraterrestrial spacefarers, the messages will survive for millions of years in the vacuum of space, free from the frictional and gravitational pressures on Earth.
Portrait de l’artiste en astronaute. Un entretien avec Rober Racine
Une exposition, comme celle que vous présentiez récemment au Musée d’art contemporain des Laurentides (MACL), n’arrive pas sans antécédents. Intitulée Le cycle des méditations1, celle-ci participe de votre parcours littéraire et artistique amorcé depuis les années 1990. Plusieurs de vos romans parus jusqu’à ce jour font référence à la conquête de l’espace. Je pense par exemple à L’ombre de la Terre, paru en 2002. Mais il y a aussi, dix ans plus tard, Le cycle lunaire, une série de trois expositions débutée en 2012 et présentée aux galeries Roger Bellemare/Christian Lambert (Montréal) et dont nous avons pu voir le dernier épisode, intitulé Là-haut, au loin, dans la nuit, la Terre brille sur elle-même, au printemps 2017. Pourquoi cette fascination pour l’au-delà et l’aventure spatiale ?
Parallax-e
Portfolio
Le cycle du récit
Alors que je réfléchissais moi aussi à la manière dont j’allais pouvoir rendre compte ici même de ce cycle de cinq expositions autour du récit déroulé sur toute l’année 2017 par Sophie Kaplan, directrice de La Criée, en association avec trois artistes, Félicia Atkinson, Julien Bismuth et Yann Sérandour, il m’a semblé que partir de la « fin » faisait sens à plus d’un titre.
Jonathan Plante : Miroitement du mouvement, intimité du voir
Pour rendre le mouvement perceptible, il faut un différentiel de vitesse, à savoir quelque chose de « moins » mouvant et, ultimement, un point fixe. Il faut, par exemple, un spectateur inerte à qui le mouvement est offert en spectacle. Les six sculptures formant L’immobile de Jonathan Plante apparaissent d’abord comme l’inversion stricte de ce rapport entre mobilité et statisme. En entrant dans l’aire d’exposition, le spectateur est confronté à six sobres assemblages de panneaux, six massifs immobiles qui, loin de donner le spectacle d’une altération ou d’une transformation (à l’instar d’Hommage à New York, de Tinguely), se dressent, imperturbables, dans l’espace.
Erik Edson: Other Stories
Printmaking, Erik Edson would tell you, is a process of translation—that is, translating an image from one matrix to another. What begins in one form, as a singular image, is translated through various proto-industrial processes into another form, often, though by no means always, as a multiple. Printmaking, as an art genre, is relatively new—if painting’s roots, for instance, are found in the caves of Lascaux, or that of sculpture in the Venus of Willendorf, printmaking is rooted in the workshop of Johannes Gutenberg and the products of his printing press.
Déjouer les sens
Qu’est-ce que le bronze, matériau chargé de traditions et d’histoire, de la statuaire de l’antiquité au monument commémoratif du 19e siècle, peut encore nous dire aujourd’hui ? Comment concilier un savoir-faire artisanal, des innovations techniques et des problématiques de l’art contemporain ? C’est à ces questions que l’exposition Déjouer les sens a tenté de répondre en invitant 10 artistes québécois et internationaux à travailler le bronze de concert avec la fonderie d’art d’Inverness.
Teja Gavankar : Other’s Spaces
L’artiste indienne Teja Gavankar s’illustre, depuis quelques années, dans le milieu des arts visuels au Québec par sa pratique relevant d’interventions in situ sur l’espace bâti urbain qu’elle altère, détourne et distord.
Fiona Annis : De l’oralité à l’auralité
Certains dispositifs installatifs reviennent de façon récurrente dans le paysage culturel, au point de flirter avec le risque de s’émousser. Ayant le défaut d’avoir été vus souvent, ils affichent notamment les signes d’une fatigue susceptible de faire rebrousser chemin à quiconque essaie d’y entrer de manière superficielle. Un de ces dispositifs consiste à faire usage d’ampoules électriques pour les suspendre dans un espace privé de lumière et à les animer d’une pulsation synchronisée à des battements de cœur dont la trame sonore habite l’espace.
FASTWÜRMS: #Q33R_WTCH_P155
Over the past several decades, the artist duo FASTWÜRMS (Kim Kozzi and Dai Skuse) has fashioned a unique DIY kitsch sensibility that extends across historical narratives, contemporary discourses and utopic mythologies. Occupying this space between blurred pasts, presents and futures, their work imagines alternative practices of political resistance by drawing from an extremely broad range of topics, some of which include anti-colonial resistance, queer ethics, ecological processes, emergent technologies and the occult.
Yves Tremblay. L’intempestif
Tout au long de sa carrière, Yves Tremblay, sculpteur de formation devenu multidisciplinaire non par mode mais par vocation, aura mis un soin jaloux à déjouer les attentes. Comme bien des artistes du 3D, il s’est consacré à l’installation au moment de l’émergence de cette discipline, non sans qu’il y ait toujours en lui, sur ce plan comme sur bien d’autres, une réserve, une distance ironique.
Laurent Lévesque : L’apparente simultanéité des étoiles dans le ciel d’aujourd’hui
Réunissant huit nouvelles œuvres de l’artiste Laurent Lévesque, réalisées entre 2015 et 2017, L’apparente simultanéité des étoiles dans le ciel d’aujourd’hui propose de la vidéo, de l’image numérique et de la sculpture. Partant d’un constat de similarité entre nos représentations de l’internet et celles du ciel nocturne, Lévesque a développé un corpus d’œuvres qui déploie cette réflexion dans différentes directions et à travers de multiples matérialités.
Kapwani Kiwanga: Layer Upon Layer
The exhibition Strata, lately installed at Montreal’s Centre Clark, is Hamilton-born, Paris-based artist Kapwani Kiwanga’s first Montreal solo show since attracting international attention. Previously exhibited in Germany, Strata comprises a tricky, freewheeling, reflexive examination of the interplay between people, materials and time, which touches upon geology, geography, history, prehistory, paleontology and cuisine. Notably short on simple aesthetic pleasures, this exhibition is made to order for the most thoughtful, patient gallery-goers.
Lynda Gaudreau: OUT of SIGHT
Lynda Gaudreau mène, depuis 2009, la série OUT où elle aborde ce qui est hors système, ce qui se situe dans les marges. Déjà, en 2010, elle réalisait OUT of GRACE à la Galerie Leonard & Bina Ellen, une exposition qui examinait le potentiel de la chorégraphie pour problématiser la spatialité et la temporalité associées à l’exercice curatorial. Également présentée à la Galerie Leonard & Bina Ellen, OUT of SIGHT vient poursuivre cette recherche temporelle et spatiale en investissant le lieu par le biais de procédés chorégraphiques et cinématographiques.