Les jeux Olympiques que Paris accueille cette année sont l’occasion d’une exposition au musée du Louvre sur les origines de cet événement international. Si les concours grecs ont inspiré la naissance des Jeux modernes à la fin du XIXe siècle, la pratique sportive antique est fondamentalement différente de la nôtre. Ce numéro des Dossiers d’Archéologie présente les aspects spécifiques du sport en Grèce antique, à la fois dans la cité et dans les sanctuaires panhelléniques, 6 en particulier Olympie.
Le sport en Grèce Antique
L’étrange sport des Grecs
Les athlètes dans la cité
La cité (polis) constitue l’un des legs les plus importants de l’Antiquité grecque : c’est en son sein que sont nées la démocratie et, plus largement, toutes les bases – souvent très avancées – de la réflexion politique qui anime encore nos débats, plus que jamais en ce XXIe siècle. Cette prégnance de la cité s’observe également dans la pratique sportive : les athlètes sont avant tout des citoyens remarquables.
Du sport à la guerre
L’entraînement militaire en Grèce antique
Les lieux du sport sur l’île de Délos
Les fouilles que l’École française d’Athènes conduit depuis un siècle et demi sur la petite île de Délos ont dégagé plusieurs monuments publics consacrés aux pratiques sportives. Aux vestiges d’une palestre, d’un gymnase, d’un xyste, d’un stade et d’un hippodrome viennent s’ajouter des statues et une importante série d’inscriptions qui foisonnent d’informations. Ainsi, Délos constitue un observatoire privilégié pour le cadre des activités sportives dans les cités.
L’Olympe au bord de l’Alphée
Les jeux Olympiques modernes sont une invention de notre temps, même si l’imaginaire qui les nourrit est ancré dans le sanctuaire d’Olympie, dans le nord- ouest du Péloponnèse. En effet, dès qu’on tente l’exercice de la comparaison, des différences majeures sautent rapidement aux yeux entre les rencontres qui ont vu le jour en Grèce il y a presque trois millénaires et les manifestations sportives auxquelles nous assistons tous les quatre ans.
Statues d’athlètes
Si la célébrité de l’athlète profite de nos jours du déploiement des supports médiatiques, c’est en statues que les vainqueurs s’exposaient fièrement à travers tout le monde antique, faisant vivre, et à jamais revivre, leurs exploits. Leurs corps étaient ainsi mis en valeur, en particulier dans les sanctuaires panhelléniques, où les épreuves sportives mettaient en compétition les meilleurs d’entre eux, et sur les agoras des cités, quand ils y rapportaient des victoires.
La place singulière des concours hippiques
Au sein des concours du monde grec, les épreuves hippiques tiennent une place singulière, notamment parce qu’elles sont, depuis l’origine, l’apanage des élites. La première mention textuelle d’une course de char se trouve en effet dans l’Iliade, à 50 l’occasion des jeux funèbres en l’honneur de Patrocle.
Non, le sport n’est pas toujours bon pour la santé!
La Grèce n’a pas seulement inventé les jeux Olympiques, elle a aussi vu naître le père de la médecine occidentale, Hippocrate de Cos (Ve siècle avant J.-C.). Or, dans cette culture antique prompte à glorifier les corps, notamment à travers la statuaire, les premiers médecins ont souvent porté un regard très critique sur la santé des athlètes.
Émile Gilliéron
Passeur d’images entre Antiquité et Jeux modernes