À Archontiko, situé à proximité de la rive septentrionale du golfe Thermaïque, à 5 km de Pella, les fouilles récentes ont révélé, entre autres, 474 tombes de l’époque archaïque (580-480 av. J.-C.). La diversité, la qualité et la richesse des offrandes funéraires témoignent de l’existence d’une aristocratie guerrière ainsi que de l’importance que cette communauté accordait aux rites funéraires. Cette agglomération était nécessairement l’un des principaux centres urbains des Macédoniens à l’époque de la montée en puissance de la dynastie royale des Téménides.
Macédoine antique
Arkontiko et les anciens Macédoniens “vêtus” d’or
Pella, nouvelle capitale du royaume
Pella, devenue vers la fin du Ve s. av. J.-C. la capitale du royaume de Macédoine, connut dès lors un développement très rapide ; à l’époque de Philippe II (359-336 avant J.-C.) elle était «la plus grande ville de Macédoine» (Xénophon, Helléniques V, 2,13) mais aussi l’un des plus importants centres politiques, économiques et culturels des temps hellénistiques. Occupant une position stratégique au creux du golfe Thermaïque, elle s’est considérablement étendue vers le nord au dernier quart du IVe siècle. Ce sont les vestiges de cette époque et des constructions hellénistiques ultérieures qui accueillent aujourd’hui le visiteur du site archéologique de Pella.
Décors des toits d’Aigai et de Pella
Les nombreux éléments des toits du Palais ont permis à D. Pandermalis d’en proposer une restitution complète : révélée par les fouilles des années 1950 et 1960, la couche de destruction contenait de grandes parties de toiture, et certaines tuiles gardaient encore les chevilles de métal qui les avaient fixées au larmier et à la charpente.
Le Palais d’Aigai
En 1855, Léon Heuzey découvre les vestiges d’un grand édifice dont il dégage une partie en 1861 avec l’architecte Honoré Daumet. Exploré depuis par les archéologues grecs, cet édifice imposant qui couvre 12500 m2 environ est considéré aujourd’hui comme le palais que Philippe II fit construire peu après le milieu du IVe s. av. J.-C. Le bâtiment principal de 104,50 x 88,50 m avec au moins quinze salles de banquet, disposées autour d’une cour centrale bordée de colonnades doriques abritait les fonctions royales officielles. Au nord, une longue terrasse offrait une vue dégagée sur le théâtre voisin et la ville. À l’ouest, un second péristyle de dimensions moins importantes abritait les espaces utilitaires. Au milieu de l’aile orientale, l’entrée principale, sous forme d’un propylon monumental, large de 10 m, était encadrée de portiques avec deux ordres superposés.
Les tombes monumentales de la nécropole d’Aigai
Alors qu’au Ve s. av. J.-C. les tombes se distinguaient principalement par la richesse de leur contenu et non par leur architecture, on observe un intérêt grandissant au IVe s. av. J.-C. pour les sépultures monumentales appareillées – grandes tombes à ciste en pôros ou tombes à chambre couverte d’une voûte en berceau, dites «macédoniennes». Et précisément, ces tombes macédoniennes, qui apparaissent au milieu du IVe s. av. J.-C., constituent le type le plus caractéristique de l’architecture funéraire en Macédoine.
La nécropole des tumuli
Située au sud-est de la zone, entre les deux villages de Vergina et de Palatitsia, près de l’Haliakmon, la nécropole des tumuli est l’une des plus grandes de la Macédoine. Par la durée de son usage, elle constitue, sur le plan archéologique, un cas unique dans la région. Sur près de 2 km, plus de 350 tertres, contenant chacun de une à cinq tombes, couvrent dix siècles de présence humaine dans l’antique cité d’Aigai (XIe-Xe s. av. J.-C. – IIe-IIIe s. ap. J.-C.).
Aigai, ancienne capitale du royaume de Macédoine
La première capitale des Macédoniens, berceau de la famille royale des Téménides, est à ce jour identifiée avec la cité antique d’Aigai (actuelle Vergina) située au pied du contrefort nord des Piéria, au sud du fleuve Haliakmon. Peu après le milieu du XIXe siècle, Léon Heuzey et Honoré Daumet furent les premiers à reconnaître l’importance des vestiges antiques repérés sur les hauteurs du village appelé alors « Palatitsia ». Les recherches qui ont été renouvelées au cours du XXe siècle par les archéologues grecs ont apporté des résultats remarquables.
Histoire de la Macédoine antique
L’histoire de la Macédoine commence quand au début du VIIe s. av. J.-C. des groupes de pasteurs de vieille souche « achéenne », transhumant entre les alpages du mont Olympe et les herbages côtiers de Piérie, s’emparent, sous la conduite de chefs venus d’Orestide, de l’ancienne citadelle phrygienne d’Edessa et s’y installent en la renommant Aigai. Ce sont ces hommes qui ont donné leur nom au pays qu’ils créèrent au cours des siècles par leur expansion et par l’acquisition de nouveaux territoires, et qui finit par s’étendre de la chaîne du Pinde, à l’ouest, jusqu’au bassin de Philippes, à l’est, et de l’Olympe, au sud, jusqu’aux monts Barnous et Kerkinè, au nord.
Fastueuse et mythique Macédoine antique
Les découvertes archéologiques en Grèce du Nord sont exceptionnelles et si proches de nous dans le temps que l’on s’étonne qu’elles aient rencontré si peu d’écho jusqu’à présent en dehors de la communauté scientifique. Depuis 1977, date de la mise au jour de sépultures royales, dont celle de Philippe II, le père d’Alexandre le Grand, à Aigai (actuelle Vergina), il ne s’est pas passé d’années sans découvertes hors du commun. Ce numéro exceptionnel pour lequel ont collaboré des universitaires, des directeurs de musées et d’Éphories de la Macédoine, présente les résultats archéologiques majeurs de ces dernières décennies. Il accompagne l’exposition « Au royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine antique », qui ouvrira mi octobre 2011 au musée du Louvre.
Dion, de la cité sacrée à la colonie romaine
Dion est un lieu enchanteur de Piérie, situé juste au pied de l’Olympe, à l’est, là où vient mourir la montagne et où jaillissent par centaines des sources d’eau cristalline. C’est là que prenait source le Baphyras, fleuve antique aux eaux si pures où se baignaient les Nymphes. Des chênes gigantesques et des eaux abondantes étaient autant de signes divins invitant au culte de Zeus Olympien, qui manifestait sa présence par des éclairs, et à celui des Muses, qui aimaient cette nature humide et les ombrages des grands arbres.
Thessalonique, ville hellénistique
Thessalonique est aujourd’hui la deuxième ville en Grèce et le plus grand centre urbain du nord du pays. Au Néolithique, elle était composée de hameaux situés autour du golfe Thermaïque. En 316-15 av. J.-C. un homme ambitieux, Cassandre, alors général de l’armée macédonienne, décida de fonder une nouvelle ville en rivalisant avec son prédécesseur Alexandre le Grand, afin de gagner le titre de roi.
Hommage à Christiane Desroches-Noblecourt
Directrice du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre
La peinture funéraire macédonienne
Le corpus des peintures funéraires de la Macédoine antique dont nous disposons aujourd'hui se compose d'une soixantaine de documents (tombes à chambre, tombes à ciste, mobilier funéraire) datés entre le troisième quart du IVe et la fin du IIIe s. av. J.-C., dont la grande majorité est localisée en Basse-Macédoine. Les peintures préservées constituent des témoignages uniques pour l'histoire de la peinture grecque et offrent en même temps une vue directe sur le développement de cet art funéraire dans le contexte historique et culturel de la Macédoine antique
Religion et sanctuaires dans la Macédoine antique
Les informations que nous fournissent les auteurs antiques sur la religion des anciens Macédoniens sont pour la plupart fragmentaires. Aussi, notre connaissance des cultes et des sanctuaires de la Macédoine antique se fonde-t-elle en grande partie sur les découvertes archéologiques et épigraphiques, qui se sont multipliées au cours des dernières décennies et nous ont offert une riche moisson de documents.
Les nécropoles de l’antique Thessalonique
En 315 avant J.-C. les habitants de 26 bourgades situées sur le golfe Thermaïque viennent s’installer à l’endroit choisi par Cassandre, fils du général d’Alexandre le Grand Antipatros, pour y fonder la nouvelle capitale de Macédoine : «Et il donna à la ville le nom de sa femme Thessalonique…» lit-on chez Strabon, l’historien géographe. Thessalonique, qui ne cesse de se développer, devient avec le temps la plus grande cité de Macédoine et, à l’époque impériale, la capitale de la province romaine du même nom.
L’incantada. Les vestiges d’un ensemble monumental
Parmi les monuments célèbres de la Thessalonique d’époque impériale figurent l’arc et le palais de l’empereur Galère (305-311 ap. J.-C.), qui fit de la cité sa capitale, mais aussi l’Incantada, aujourd’hui conservé au musée du Louvre.
Ancienne cité de Kalindoia
L’ancienne cité de Kalindoia, située à l’intérieur des terres de la Macédoine du centre, avait une architecture, une organisation, des traditions culturelles, politiques et religieuses comparables –selon les témoignages épigraphiques– à celles des cités de la Grèce du Sud. Elle avait aussi une population en grande partie métissée puisque –toujours selon les données épigraphiques– un tiers environ de ses habitants étaient des Thraces autochtones installés là depuis longtemps.