"Aucun auteur n’a pensé à ressortir des limbes la femme qui vivait dans son HLM sans avoir jamais descendu une poubelle ni le type de l’aide sociale qui vomit son pain aux raisins quand il passe la tête à..."
Désordres
ÉDITO
Le sexe savant
"Depuis le temps qu’on m’en a mis autant que j’en ai mis, par petites touches fournées tractopelle à tire-larigot en giclant en saignant en crémant en mouillant en séchant par grand soleil par tempête par grêle par parapluie gémissements..."
Tu me touches (oui, toi, oui)
"- oui toi - tu me touches grandement tu m'éparpilles tu me désordres tu noues dans ma poitrine tes doigts longs doux tu me tricotes des tremblements tu me flingues à balles dans l'estomac bang ! bang ! même pas morte - moi - j’en..."
Conjugopathie
"Je te reconnais mais je n'en laisse rien paraître. Tu es l'homme avec qui j'ai arpenté l'ennui. Avec qui j'ai procréé et élevé, j'ai acheté et construit, j'ai dépensé et j'ai compté. Je n'aime pas ton regard compassionnel. Il sonne creux. C'est..."
Karl Marx ne m’est d’aucun secours
"torsion sont-ce encore bras visages dans les couloirs sortilèges marmonnés ah couloirs pour un lent glissement Cronos ricane c'est un endormissement l'hôpital prend tous les muscles la pensée elle-même simulacre paralysé..."
Hors d’usage
"X se lève. Il pousse un grognement, manque de me marcher dessus et arrive finalement à m'enjamber sans me faire trop mal. J'ai la bouche pâteuse, collée, je ressens ma mauvaise haleine comme si elle se diffusait dans mon..."
Asphodèles
"Tes murs humides. Taches bleuâtres. Comme des veines écrasées dans une flaque de lait. Quinze mètres carrés. Personne d’autre que toi n’entre jamais. Et tu sors le moins possible. Il y a deux nuits, tu as vu Annabelle, elle marchait vite en..."
Mon Viking banana
"Tu as été ma pagaille intérieure. Non. Je mens. Tu es ma pagaille interne. Te voir me donne envie d’aller à la plage, de manger un beignet à la framboise, de boire une bière espagnole et de m’ouvrir les veines un matin d’été. Quand tu me..."
D’après Hans Holbein
"Sur des panneaux de chêne la peinture à l'huile recouvre des manches bouffantes des soies de la fourrure différentes sortes de tissus probablement d'odeurs liées à ces tissus des couleurs exubérantes soit mais douces à..."
Sens dessus dessous
"Soudain j'ouvre les yeux. La chambre est dans le noir et il fait vraiment chaud. Par la fenêtre ouverte sur la nuit étoilée au-dessus de ma tête s'écoule sur ma peau, le long de mon corps nu, s'étale sur le lit et du lit dans..."
Jour de perte
"Un amour se termine. Tu es parti, c’est irrémédiable. Tu pars, définitivement, et mes espoirs sont deux grands yeux vides sans lumière. Je regarde au sol, j’ai perdu quelque chose, personne ne sait quoi et je ne parviens pas à leur..."
Les engrenages asymétriques
"j’aimerais tourner le dos à l’insécurité des programmes comme aux mandats divers, narguer les enclosures techniques nichées sous la langue de la gouvernementalité moderne, coulée du deuil assumé de la pensée, de la..."
Chaordre
"Ses pages se glissent entre des phrases qui nomment un spectacle du hasart Une circulation du chaos surmonte son approche de l'écriture Le hasart tourne autour de ses tourbillons d'intervalles Tes coups de dés mesurent l'..."
Capharnaüm sans Zyprexa®
"Ça a commencé par un objet qui traîne que l’on ne range pas de suite, un livre. Puis très vite ça a empiré. Ça a commencé par des monologues à voix haute, avec les murs et tous mes amis virtuels, c’est-à-dire les objets de..."
Monologue
"Essuie cette tache de vin sur le carrelage beige. Essuie-la dans l'élan, avant qu'on ne te le demande, avant même qu'elle n'ait touché le carrelage beige, qu'elle ne l'ait sali, défiguré. Et mets tout ton cœur à essuyer cette..."
En papier haché
"Sur la table de la salle à manger il y en a un peu partout : une paire de ciseaux, un tube de colle pour écoliers et tout un tas de magazines éventrés, laissés là ouverts parfois arrachés avec de petits morceaux d'eux-mêmes qui..."
Manger donne faim
"il fait chaud elle a froid elle dort dans un bain d’eau refroidie puis elle est debout tombée entre deux sommeils, c’est la guerre dit sa fille mais sa fille n’est pas là elle n’est pas rentrée, t’inquiète pas les sirènes font tourner l’..."
Encore et toujours la chaussette
"Encore et toujours la chaussette Seule de l'espèce non accouplée Aux tyrannosaures désolés qui..."
Les harmoniques du chaos
"Comprenez bien que ce qu’on appelle désordre résulte d’une vue de l’esprit, d’une vision altérée des circonstances et de notre environnement, d’une interprétation erronée des mouvements spontanés qui façonnent et..."
Un vague goût d’apocalypse
"S’étale à perte de vue Son crime plus flagrant qu’un soleil Voyez la terre qui saigne pour lui..."
Frouchhh
"C'est comme quand il écrit des trucs. Sans doute la nécessité d'ordonner se fait-elle sentir, mais comment procéder ? Que le monde ait un ordre à lui, c'est entendu, mais à l'intérieur tout ce qui le compose semble avoir son..."
La Main crispée
"Quand bien même lancés Du fond d’un naufrage ces Mots dont l’élan retombe..."
DISSECTION : questions à Lambert SCHLECHTER
"Écrivez-vous plutôt pour ou contre, dans ou hors, malgré ou à propos de ? J'écris égoïstement, égotistement, autistiquement pour moi..."
DISSIDENCES (8 coups-de-cœur de lecture)
Alain DAMASIO / Benjamin MAYET : "Le dehors de toute chose" - éd. La Volte Corinne LAGORRE : "Voyons-nous" - éd. Sulliver Werner LAMBERSY : "Dernières nouvelles d'Ulysse - avis de recherche" - éd. Rougier V. Jérémie LEFEBVRE : "Avril" - éd. Buchet Chastel Mariette NAVARRO : "Les chemins contraires" - éd. Cheyne Stéphane PADOVANI : "Le bleu du ciel est déjà en eux" - éd. Quidam Roger RUDIGOZ : "Saute le temps" - éd. Finitude Lambert SCHLECHTER : "Inévitables bifurcations" - éd. Les doigts dans la prose
DISJONCTION (regards croisés) : “Les juins ont tous la même peau” (Chloé DELAUME)
"Elle cherche. Elle, Nathalie Dalain devenue Chloé Delaume. Elle se remet au monde par la mise en fiction d’une histoire familiale terrifiante : son père - qui-n’est-pas-son-père, mais elle ne l’apprend qu’en 2004 - tue sa mère devant ses yeux et se donne la mort, le tout à coup de carabine et de cervelle dispersée sur..."
DISGRESSION : “Clown de mes deux !” (Tristan FELIX)
"Pourquoi, comment devient-on clown, bonne mère ? Digressons par la voie personnelle puisqu’il y a dix ans, dans le Cotentin, je le devins, un soir de nouvel an, entre cinq amis d’une compagnie de théâtre étrange, Le Pergonicaspop, rompue aux..."