Arts de vivre aux temporalités différentes, l’architecture et la mode se fascinent mutuellement. Ce n’est pas un hasard si plusieurs couturiers – et non des moindres (Paco Rabanne, Gianfranco Ferré) – furent dans un premier temps formés sur les bancs des Beaux Arts. Les deux disciplines partagent même des éléments de vocabulaire tels architecture, structure, construction, couture… Cela confirme – si besoin était – que « contrairement à ce que l’on croit, la mode n’est pas éphémère : elle nait d’une inspiration continue qui hume l’air du temps et prépare ainsi l’avenir » comme plaidait Paco Rabanne. Cette émulation transdisciplinaire est toujours d’actualité, y compris là où on ne l’attendait pas.
Hospitality
Corps et décors
Le marbre
Intemporel et éminemment hiératique, voire liturgique, les pierres marbrières poursuivent leur histoire millénaire à travers l’art et l’architecture comme en témoignent le succès de fréquentation du tout récent Marmomacc et ces quelques projections contemporaines.
Espaces de couleur
Questionnement permanent inhérent à la création, la couleur n’a eu de cesse d’interpeller de tous temps artistes et concepteurs. Au sortir des impressionnistes, nabis et pointillistes, Sonia Delaunay apporta sa touche très personnelle tous azimuts l’ayant amenée à déclarer en 1913 que « la vraie peinture nouvelle commencera quand on comprendra que la couleur a une vie propre, que les infinies combinaisons de la couleur ont leur langage poétique, beaucoup plus expressif que les moyens anciens ». Quarante ans plus tard, les architectes polymorphes néerlandais Constant Nieuwenhuys et Aldo Van Eyck écrivaient, dans leur ouvrage Pour un colorisme spatial, « la couleur n’est rien d’autre que la couleur de la forme et la forme n’est rien de moins que la forme de la couleur ». Un livre pluriel, une installation et les travaux d’une jeune architecte française installée à Tokyo poursuivent ici la réflexion.
Construire en bois
Face au dérèglement climatique dû à l’usage des énergies fossiles, la prochaine conférence Paris Climat 2015 / COP21 va tenter de trouver un accord international pour contenir le réchauffement mondial en deçà du seuil de 2°C. L’industrie du bâtiment reste l’une des plus polluantes, avec des systèmes constructifs utilisant des matériaux dont la fabrication consomme de l’énergie et donc émet des gaz à effet de serre. Absorbant et stockant du gaz carbonique, la filière bois-construction revendique ainsi sa participation aux efforts à accomplir. Entretien sur le sujet avec l’ancien président d’Unibail-Rodamco, Guillaume Poitrinal, qui préside désormais la PME Woodeum, face à Alphonse Sarthout l’un des six architectes-menuisiers du collectif Ciguë.
Dérives et naufrages budgétaires sont-ils inhérents à l’architecture ?
Au lendemain de l’inauguration de la Philharmonie de Paris, discussion entre Francis Soler – architecte se définissant comme « responsable dans tout ce qu’il fait » – et Alain Mazet, l’économiste qui l’accompagne dans ses projets, au même titre qu’Anne Demians, Herzog & de Meuron ou David Chipperfield, pour ne citer qu’eux.
Design sur tous les fronts
Alors que la 9ème Biennale Design de Saint-Etienne vient d’ouvrir ses portes (jusqu’au 12 avril), la discipline continue à “s’exposer” un peu partout dans le monde à commencer à La Gaîté Lyrique qui rétrospective 30 ans de création, à moins qu’elle ne “se vende” comme à Dubaï.
MUMBAI, un Indien entre lune et soleil
Le studio collectif Mumbai, créé et animé à Alibaug par l’architecte indien Bijoy Jain en 2005, expose toute sa démarche écologique poétique au centre d’architecture Arc-en-Rêve, à Bordeaux. Entre culture occidentale et indienne, entre modernité de la mégalopole et tradition de la campagne, apparaît un atelier vivant et diversifié qui entremêle conception et construction. Se dessine une oeuvre subtile, nourrie d’arbres, de pluie, de briques recyclées, de tissus et de la main de l’homme. Appelé à d’autres projets dans le monde, ce laboratoire, si ancré au Maharashtra, sera-t-il transposable en Occident ?
Préservez-nous du mâle
Vous les femmes ! Je vous aime par le bout du nez. Voilà que la playmate du tabloïd britannique The Sun serait non grata. Les habitués de la page 3 pourront bien se gratter, cette disparition est inéluctable. Et ces posters d’actrices nues qui habillaient les murs des cabanes de chantier ? Fini aussi ! Les belles heures du machisme sont révolues – ou presque – mais les inégalités sont toujours d’actualité en architecture comme partout ailleurs.
Le luxe doit-il faire exception ?
Du neuf ! De l’exceptionnel, du surprenant, du renversant... Voilà ce que demandent aujourd’hui les clients des hôtels et des commerces. Il ne s’agit plus seulement de faire ses courses ou de passer une nuit hors de chez soi, par plaisir ou par obligation, mais de vivre une nouvelle “expérience”. Même les lieux changent de nom… et sont rebaptisés “lieux de destination”. Ces scènes de théâtre vouées à changer de décors de plus en plus rapidement exigent imagination et créativité, formes inattendues et usages innovants de la part de leurs concepteurs. Aux côtés d’un contenu (pour les commerces) ou d’une localisation dans un site exceptionnel (pour les hôtels), quelle place l’architecture tient-elle dans l’attractivité attendue ? Et quelle place a-t-on encore les moyens de lui donner ? Question d’envie, de priorités, de moyens et de rentabilité.
Voûtes de la Major versus Groenlandia
Groenlandia à São Paulo et les Voûtes de la Major à Marseille ont en commun de tabler sur leur qualité architecturale pour attirer et séduire, d’être des réhabilitations / reconversions d’un existant, et de proposer une même indifférenciation fonctionnelle susceptible d’accueillir des usages variés. Et pourtant, totalement dissemblables, difficiles de choisir l’une ou l’autre pour installer ses activités culturelles ou commerciales.