Napoléon cet inconnu

Un grand complexé ou Napoléon vu par un psychiâtre

par Docteur Gaston Ferdière

Grâce aux progrès de la psychiâtrie, le " profil psychologique " d'un individu est aujourd'hui moins sommaire que du temps où le docteur Gall, l'inventeur de la phrénologie, s'émerveillait de la tête de l'Empereur. Aussi avons-nous demandé à l'un des meilleurs spécialistes, le docteur Gaston Ferdière, d'étudier le cas Napoléon.

On l’appelait Le Grand Macchinatore ou Napoléon et l’argent

par Jean Savant

" J 'aimais la puissance plus que la gloire ", déclara, le 8 avril 1819, Napoléon au général Bertrand. Assurément, cent cinquante ans plus tard, innombrables sont les amis de l'Histoire qui ne le soupçonnent pas. C'est que la publicité inouïe donnée a une collection - habilement constituée - de phases de la carrière de Napoléon Bonaparte n'a pas permis d'en restituer complétement l'histoire exacte. Cette publicité a tout faussé. Elle seule sert de moteur à l'incomparable renommée du « phénomène » nommé Napoléon. Et lui-même l'a dit : la gloire, ce n'est que de la publicité. La gloire s'obtient en faisant du bruit, beaucoup de bruit. « Plus on en fait, plus il s'étend loin ... » Ce n'est pas un problème d'intelligence, de génie, mais de moyens, et de moyens financiers notamment.

Le petit homme rouge ou Napoléon superstitieux

par P.B.

" Un homme, jugeait Balzac, n'est pas tout à fait misérable quand il est superstitieux. Une superstition vaut une espérance. " En ce sens, Napoléon fut superstitieux, mais en dépouillant la surabondante littérature qui lui a été consacrée, on constate combien il le fut peu et en même temps comme il sut utiliser les sentiments superstitieux que pouvaient avoir les autres à son égard.

La calendrier de la gloire ou comment Bonaparte a fait Napoléon

par Romi

On se plait généralement à représenter Napoléon à Sainte-Hélène, modelant et fignolant son propre personnage pour l'Histoire et la Légende. Il est certain qu'il a réussi, dans l'évangile élaboré devant Las Cases, à fabriquer un Napoléon idéal. Le général ivre de batailles se transforme en conquérant pacifique et en guerrier malgré lui! Ses grandes conquêtes sont le Code Civil, les grands travaux, l"organisation du Conseil d'Etat, le système des finances et des douanes. La guerre n'est plus qu'une aventure de second plan...

Le repos du guerrier ou Napoléon et les femmes

par Patrick Ravignant

Napoléon compte certainement parmi les souverains « sensuels », c'est-à-dire parmi les chefs d'Etat qui ont connu le plus d'aventures galantes. Mais, contrairement à un Henri IV ou à un Louis XIV, jamais l'Empereur n'a toléré la moindre intrusion de ses amours dans son action politique, et jamais aucune de ses maîtresses, ou de ses femmes, n'a eu la moindre influence directe sur ses décisions importantes. En revanche, quelques femmes ont réussi à marquer fortement sa sensibilité, sa personnalité, voire son comportement dans la vie de tous les jours ; elles ont ainsi déterminé certaines évolutions psychologiques dont la politique impériale a, malgré tout. subi les conséquences, surtout dans les dernières années du règne. Selon les femmes qu'il fréquentait, Napoléon était plus ou moins gai, plus ou moins sentimental, plus ou moins espiègle, plus ou moins souple, plus ou moins autoritaire. Et ces humeurs ont souvent orienté le cours des événements...

La légende du grognard ou Napoléon et l’armée

par Patrice Boussel

Dans ses deux proclamations rédigées le 25 février 1815 pour être distribuées dés son arrivée sur le sol de France, le souverain de l'île d'Elbe se présentait au peuple comme le seul prince légitime, et à ses soldats comme le général « appelé au trône par le choix du peuple » : « Soldats, venez vous ranger sous les drapeaux de votre chef; son existence ne se compose que de la vôtre; ses droits ne sont que ceux du peuple et les vôtres; son intérêt, son honneur, sa gloire ne sont autres que votre intérêt, votre honneur et votre gloire. Ma victoire marchera au pas de charge; l'aigle, avec les couleurs nationales, volera de clocher en clocher jusqu'aux tours de Notre-Dame... Vous serez les libérateurs de la patrie... »

Petit chacal ou petit génie ? Ou comment on écrit l’histoire

L'Histoire, d'une grande fragilité, se déforme facilement, parce que chacun l'écrit à sa façon, selon ses propres sentiments. Il arrive ainsi que certains événements connus, décrits par deux écrivains de bonne foi, d'après les mêmes documents, les mêmes témoignages, paraissent très différents aux yeux du lecteur. On reconnaîtra aisément l'influence du sentiment personnel en comparant ces deux récits de la jeunesse de Bonaparte. L'un est extrait de « La jeunesse de Bonaparte» (Editions Hachette) de Louis Madelin, fervent admirateur de Napoléon. L'autre est signé Henri Guillemin, « entrepreneur de démolition de gloires en tout genre », et tiré d'un livre-choc, à paraître ces jours-ci, « Napoléon tel quel » (Editions de Trévise).

Le tambour de brumaire ou Napoléon et le pouvoir politique

par Pierre Dominique

Dans une de ses « Lectures », si riches d'idées et qui sont, je crois, son dernier écrit, Jacques Bainville demandait à ses lecteurs de qui était ce vers qu'on voudrait attribuer à Parny, par exemple, ou à quelque autre érotique du XVIIIe siècle :" Encore un baiser plus bas que le sein ".

Bobards et fausses nouvelles ou Napoléon immortel

Il est coutumier que les grands hommes se survivent à eux-mêmes, non seulement dans les mémoires, mais parfois aussi dans des sortes d'existences secondaires dont on ne sait trop ce qu'elles empruntent à la réalité. Tel personnage célèbre, réputé mort, serait bel et bien vivant, dissimulé en quelque lointaine contrée ou sous quelque déguisement trompeur. Pour ne prendre que des exemples contemporains, rappelons que Landru, malgré une exécution capitale publique, fut rencontré en Amérique du Sud et même dans le bureau d'un éditeur parisien où il serait venu proposer ses Mémoires. Pareillement, certaines personnes prétendent avoir vu Adolf Hitler, vêtu en femme, à Dublin, en juin 1945, tandis que d'autres sont persuadées que le Fürher déchu se cacherait quelque part en Argentine. Comme on le voit, les grandes renommées, glorieuses ou crapuleuses, s'accomodent mal de la mort clinique.

Grandeurs et servitudes de l’occupation ou l’Europe sous Napoléon

par Cécil Saint-Laurent

L'occupation de l'Europe par Napoléon - continuant celle amorcée par la Révolution - a inventé, au début du XIXe siècle, un style politique, militaire, moral donc littéraire, qui s'est seulement vulgarisé au XXe siècle. Il est assez extraordinaire, encore que personne ne le remarque, qu'en moins de vingt ans soient nés la résistance, la collaboration, l'épuration, les camps de concentration, les gouvernements en exil et les prétendus conflits de la légitimité et de la légalité, les notions idéologiques de la trahison, le sacrifice des lois de la guerre au droit du partisan, bref, ce qui fut le plan quotidien de notre siècle et l'aliment de choix de la littérature d'après-guerre.

Théâtre, cinéma et littérature ou ceux qui se prennent pour Napoléon

par Jean Bourdier

Avec une indiscutable logique, les grands personnages deviennent, à la scène et à l'écran, de grands rôles. Comme on pouvait s'y attendre, Napoléon fut à cet égard particulièrement gâté. Si l'on fixe, sans certitude aucune, aux alentours de 400 le nombre des pièces de théâtre construites autour de sa personne, il serait vain de tenter d'arrêter une liste de films qui s'allonge chaque année, avec la participation active et toujours enthousiaste de producteurs, réalisateurs et acteurs du monde entier.

La gadgetière impériale ou Napoléon, c’est toujours payant

par R.

Le 3 mai 1814, quand Louis XVIII fait son entrée à Paris, la cocarde blanche remplace la cocarde tricolore. Et pourtant les partisans de l'Empereur sont très nombreux. Les anciens soldats de la Grande Armée attendent son retour. Ils entretiennent son culte, dissimulant son image dans le fond de leur tabatière ou dans le pommeau de leur canne. Ils la fabriquent eux-mêmes, sculptant le profil ou le petit chapeau symbolique sur une noix de coco, une vieille planche ou un os de pot-au-feu.

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