L’exposition rétrospective de ses œuvres, la seconde depuis celle organisée à Bruges en 1965, fut un véritable triomphe au Metropolitan Museum de New York cet automne ! Célébrée comme un « big deal » par le très sérieux New York Times, elle fit l’unanimité en raison du caractère novateur de l’œuvre de Jan Gossart. Celle d’un peintre qui, comme un sculpteur, possède le sens de la forme et qui, le premier de ce côté-ci des Alpes, parvint à traduire sa pensée en trois dimensions. Inédite aussi avant lui, la sensualité de ses œuvres se charge d’un maniérisme intense qui tranche avec le hiératisme encore très gothique des tableaux des Primitifs flamands. Actif dans les Pays-Bas au tout début du XVIe siècle, Gossart est enfin le premier à faire le voyage de Rome et à introduire dans la peinture du Nord de l’Europe les acquis de l’Antiquité et le style de la Renaissance. Retour, à l’occasion de la venue à Londres d’une version sans doute trop recadrée de l’exposition new-yorkaise, sur la carrière d’un maître enfin redécouvert.
Gerhard Richter
La sensualité triomphante de Jan Gossart
Gerhard Richter
Si la peinture a su retrouver une place prédominante dans le paysage artistique de l’après-guerre, c’est en grande partie grâce à l’artiste allemand Gerhard Richter. L’œuvre complexe et sans compromis que celui-ci s’emploie à constituer depuis les années 60 représente désormais un solide point de repère pour nombre de plasticiens. Actuellement, deux expositions muséales illustrent l’impact du travail de Richter sur l’art contemporain. Il n’est pas fortuit que ces événements aient lieu en Allemagne, pays auquel ses toiles sont indissociablement liées.
La céramique ottomane d’Iznik
Au Moyen-âge, déjà, l’Occident avait appris à compter avec l’Empire ottoman, une grande puissance qui, durant plus de six siècles, allait de temps à autre représenter pour lui une menace tout à fait sérieuse. Après la prise de Constantinople par Mehmed II en 1453, l’empire s’étendit progressivement jusqu’à englober Bagdad, Tabriz, Damas ou encore Le Caire. Poursuivant son expansion sur les côtes nord-africaines, les Ottomans finirent par s’emparer également de Tripoli et de Tunis. Constantinople, devenue capitale sous le nom d’Istanbul, vit se développer une vie culturelle foisonnante, notamment au sein de la cour impériale et se transforma en un grand centre de négoce avec l’Occident. Le portrait commandé par Mehmed II au peintre vénitien Gentile Bellini illustre bien l’importance de ces liens bilatéraux.