Le Rubik's Cube, jouet géométrique inventé et développé à la fin des années 70 par Ernö Rubik, professeur d'architecture et sculpteur hongrois, a fait l'objet au cours de la décennie suivante d'un véritable culte. Le cube de plastique noir aux surfaces multicolores et ses avatars protéiformes sont en effet entrés dans une quantité impressionnante de foyers autour de la planète. Paradoxalement, rares sont les personnes qui sont parvenues à résoudre ce casse-tête mathématique et le jeu a fini par disparaître des armoires des adolescents. Ses véritables adeptes, à la manière des fans de Star Trek ou de philatélie, n'ont pourtant pas disparu. Ils se rencontrent lors de conventions et de compétitions de Speedcubing, tiennent des forums sur Internet, publient des revues, collectionnent et développent de nouveaux modèles.
Issue 7
Générateur de sculptures Frédéric Platéus
Ohne Titel Kilian Rüthemann
L'artiste suisse Kilian Rüthemann (°1979, Bütschwill) explore les territoires poétiques du quotidien, notamment à travers des installations fragiles et éphémères aux références minimalistes. CODE présente ici quelques extraits d'un projet vidéo sobrement intitulé Sans Titre, montrant une danse d'oiseaux qui emportent dans le ciel d'étranges triangles translucides. Si l'oeuvre flirte avec le passé à travers ses références modernistes, elle nous projette également vers un avenir incertain où les oiseaux peindraient le ciel.
Actions-Marc Vives et David Bestué
Force est de constater qu’exposer le "en temps réel" est une obsession actuelle. L’ère contemporaine semble en effet plus que jamais désireuse d’être dans la re-présentation de l’instant. C’est comme si une désillusion ambiante nous disait que quand rien n'est important, tout a de l’importance et que dès lors il vaut mieux occuper notre temps en étant spectateur de l’ici et maintenant. Mais peut-on vraiment croire en une documentation incarnée du vivant ?
Betonsalon Evening 2008-Charlotte Moth
Le travail de Charlotte Moth, artiste britannique née en 1978, est une réflexion sur la temporalité, la suggestion d’un « espace-temps ». Dans son diaporama intitulé Betonsalon Evening 2008, elle nous ramène quelques 30 ans en arrière, dans une boutique de plomberie qui a les allures d’un intérieur témoin reconstitué pour les besoins d’un musée type « Madame Tussaud ».
Sphère d’Etat-Kugelmugel
« Tout est rond, la terre, la vie, le globe, tout tourne... Pourquoi ne construit-on pas des maisons rondes, pourquoi ne vivons-nous pas dans des sphères ? C’est tellement humain de forcer les frontières, de se grandir, d’avancer vers la liberté ». C’est cette réflexion qui a conduit l’artiste viennois Edwin Lipburger à fonder la République indépendante de Kugelmugel et à développer, pendant plus de 30 ans, une œuvre aux confluences de l’architecture, de la politique et de l’art.
(Turning The) Back To The Future
William Gibson, qui en fut un temps intronisé pape (version cyberpunk) n’a de cesse de le répéter : la science-fiction n’est plus possible car la réalité actuelle contient plus de zones d’ombres que notre imaginaire ne peut en générer – a fortiori en ce qui concerne la science et la technologie. Ses dernières oeuvres s'attachent à déchiffrer un passé immédiat sur lequel on peut encore avoir quelques prises. Au-delà de cette ligne, la parole et l’imaginaire butent. Or plus que tout autre genre, la science-fiction a besoin d’inventer des mots. Le néologisme est la condition sine qua non de la création, par extrapolation ou translation, de ces mondes futurs.