C’est certainement parce qu’il ne l’a jamais rencontré qu’Édouard Philippe peut tracer en toute équanimité un portrait vif et sincère de Jean-Luc Mélenchon. Ce fidèle juppéiste ne partage évidemment pas grand-chose, idéologiquement parlant, avec le leader du Parti de gauche. Et pourtant, en grattant un peu…
Politique et télévision
Mélenchon ou l’élégance du hérissé
Léa Salamé
"Des passes d’armes, j’en ai eu des milliards", dit Léa Salamé. Pour la journaliste formée sur les chaînes d’info (Public Sénat, France 24 puis i-Télé), la saison passée aura été celle de la consécration. Confirmée à son rôle de polémiste chez Laurent Ruquier dans « On n’est pas couché », elle a rejoint la matinale de France Inter où chaque jour, elle est chargée du 7h50. Interviews musclées, mal vécues, grands moments ou scoops, Léa raconte tout à Charles. Ou presque.
Laurent Binet
Dans la rentrée littéraire, on ne trouvera pas roman plus politique que celui de Laurent Binet, La Septième Fonction du langage (Grasset). Une fable drolatique sur le pouvoir des mots qui imagine par quel mystère François Mitterrand l’emporte sur Valéry Giscard d’Estaing en 1981. Cet art de la rhétorique, l’écrivain avait pu l’observer de près, en suivant François Hollande durant sa campagne présidentielle pour en faire un livre intitulé Rien ne se passe comme prévu. Pour Charles, il revient sur cette expérience et nous dit pour qui il vote.
Arnaud Drouot
Militant à 15 ans, conseiller municipal à 19 ans et directeur adjoint d’un cabinet ministériel à 25 ans, Arnaud Drouot est devenu en quelques années la coqueluche du Parti socialiste à Marseille. Peuchère, il ira loin, celui-là !
Charles-Ange Ginésy
Charles-Ange Ginésy est le digne fils de son père, Charles Ginésy. Il est actuellement maire de la station des sports d’hiver Péone-Valberg, comme son père l’a été ; vice-président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes comme le fut son père, et député des Alpes-Maritimes comme son père en aura été longtemps sénateur. Pourtant, ce républicain, copain de Christian Estrosi, laisse entendre le blues de l’élu local menacé par les lois pour la modernisation de la vie publique : non-cumul des mandats, diminution drastique du nombre de maires et de députés. Du coup, il se prononce tout à trac pour la suppression du Christian Estrosi.
Patrick Poivre d’Arvor
Patrick Poivre d’Arvor a été, presque sans interruption, le principal visage de l’information française de 1975 à 2008. Il a résisté aux monarques que furent Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac. Dans cet entretien exclusif, le journaliste raconte comment on lui a souvent proposé à droite comme à gauche de faire de la politique, ce qu’il a toujours refusé. Finalement, c’est Nicolas Sakozy qui aura sa tête, une fois élu président de la République. Et PPDA n’en revient toujours pas.
Éric Zemmour
Il laisse entendre que c’est arrivé un peu par hasard, mais Éric Zemmour a considérablement modifié les règles du jeu du journalisme politique à la télévision. De façon simple : en ne posant plus de questions aux politiques, mais en conversant l’air de rien avec eux. C’est-à-dire en leur distribuant sa pensée. Et en outrepassant toujours ce qu’il nomme le « politiquement correct », comme si la télévision était un ring dont on pourrait enlever les cordes... Comme il le raconte pour Charles, on a bien invité Éric Zemmour à se lancer en politique. Mais à quoi bon en faire, quand on en fait déjà ?
Alain Duhamel
La carrière d’Alain Duhamel, 75 ans, commence à l’ORTF, lorsqu’il anime l’émission « À armes égales », suspendue trois ans plus tard par le pouvoir. Depuis, il est devenu avec son ami Jean-Pierre Elkabbach une figure de référence de l’interview politique en France. Un genre qu’il juge aujourd’hui dénaturé par le média-training, au détriment de la parole vraie.
Voulez-vous coacher avec moi, ce soir ?
Certains s’en méfient, d’autres s’en abreuvent : les séances de coaching et de média-training destinées aux politiques leur permettent de s’entraîner et de perfectionner leur communication. Mais pourquoi les intéressés ont-ils honte d’en parler ? Histoire d’un mythe politique qui a muté depuis trente ans, sous l’effet des chaînes d’info en continu et des réseaux sociaux.
Jean-Marie Cavada
Jean-Marie Cavada est passé par tous les postes du journalisme : présentateur, reporter, rédacteur en chef, animateur vedette, puis dirigeant de chaînes, télévisées ou bien radiophoniques. Avant de se lancer en politique. Dans le privé comme dans le public, sous Giscard comme sous Mitterrand, l’ancien présentateur de « La Marche du siècle » a vécu ô combien, ainsi qu’il le raconte ici, les pressions du pouvoir. Tout en sautant toujours comme un cabri, du début jusqu’à la fin de ses mandats, en criant sur sa chaise : « L’Europe, l’Europe, l’Europe ! » Mais a-t-il eu vraiment tort ?
Serge Moati
Notre collaborateur Jérémy Collado a travaillé pendant deux ans avec le réalisateur Serge Moati. Pour Charles, il dresse un portrait à la fois intime et professionnel de celui qui, après avoir été à l’âge de 25 ans le conseiller pour la télévision de François Mitterrand, a inventé avec ses documentaires, puis ses émissions en plateau, un nouveau rapport entre politique et télévision.
House of Cards
Produite par le site de streaming Netflix, lancée sans pilote, juste à partir des métadonnées des abonnés du site, la série House of Cards, diffusée en France sur Canal +, révolutionne plus la télévision que la représentation de la politique. Néanmoins, avec son personnage de politicien sans scrupule incarné par Kevin Spacey, elle rompt avec ses prédécesseurs, notamment The West Wing, en validant dans la scélératesse la désillusion démocratique des années Obama.
Maël Renouard
Notes au Président de la République conservées dans le dossier de Pierre Sanwitz, agrégé de lettres modernes, préfet, conseiller à l’Élysée entre juin 2013 et octobre 2016. (Archives nationales, cotes 20260546/1-20260546/2).
Le masque et la plume
« On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment », avait coutume de répéter François Mitterrand, empruntant cette phrase au cardinal de Retz. S’il prisait particulièrement cette maxime, c’est que le président de la République en connaissait la valeur : il l’avait éprouvée lui-même, avec les révélations de Pierre Péan sur sa jeunesse pétainiste. Les auteurs sous pseudo ont toujours une bonne raison de se masquer. Pour remuer le couteau dans la plaie ou simplement porter le fer face à leurs adversaires, ces chevaliers blancs de la langue usent de tous les stratagèmes. Ils perpétuent une sorte de tradition française qui veut encore espérer dans le pouvoir de la littérature. En voici trois exemples.
Les Républicains
Depuis que Nicolas Sarkozy et ses lieutenants ont décidé de ravaler la façade de l’UMP en la nommant « Les Républicains », les attaques contre la nouvelle appellation ne cessent pas. L’offensive a commencé avec une pétition lancée par un avocat toulousain Christophe Lèguevaques, appuyé par quatre associations de gauche et des personnalités : Jean-Louis Bianco, Christian Sautter, Jean-Pierre Chevènement. S’ajoutent à ces contradicteurs cent quarante-trois particuliers dont un certain Paul Républicain, qui estime que l’ancien président n’a aucun droit d’utiliser son nom. Pourtant la marque « Les Républicains » a une longue histoire et un bien joli logo pour ratisser large.