Mehdi Ouraoui est membre du Conseil national du PS et l’ancien directeur de cabinet de Harlem Désir. À ce titre, il a vécu de l’intérieur, depuis 2012, la victoire des socialistes, puis leurs échecs assortis de scandales. Dans « Les Pointures », ce conte allégorique pour le moins acerbe, il fait parler les fameux souliers d’Aquilino Morelle. Et ils ont beaucoup de choses à dire.
Politique et justice
Les chaussures d’Aquilino Morel
Audrey Pulvar
À l’instar de ses consoeurs Christine Ockrent, Anne Sinclair ou encore Valérie Trierweiler, Audrey Pulvar fut un temps suspectée de collusion avec la sphère politique. Pour Charles, elle revient sur cette période, ses erreurs, son souci d’étanchéifier vie publique et vie privée. Elle nous livre également quelques confidences sur ses échanges musclés en compagnie de Jean-François Copé, Pierre Lellouche, Bernard Tapie et d’autres. Avec son franc-parler habituel.
Pour qui votez-vous Yann Moix ?
Yann Moix l’avoue : il est très influençable. De retour d’un voyage à Cuba en 1997, il prend sa carte au Parti communiste. Si un critique littéraire démolit Mitterrand, il vote Chirac. Et s’il s’entretient pendant deux heures de Charles Péguy avec François Bayrou… En somme, le prix Renaudot 2013 est un véritable intellectuel en politique.
Stéphane Tiki
Sarkozyste de la première heure, Stéphane Tiki avait été désigné président des Jeunes Populaires le 17 décembre 2014. Mais les révélations du Canard enchaîné début février selon lesquelles ce militant d’origine camerounaise serait en situation irrégulière l’ont obligé à se mettre en retrait de son poste. Charles l’avait rencontré juste avant l’affaire.
Charles Villeneuve
La règle d’or journalistique « Action, Émotion, Information » pouvait faire sourire. Il n’empêche que c’est avec elle que Charles Villeneuve (de son vrai nom, Charles Leroy) inventera ces émissions emblématiques que furent « Allô Monsieur le juge » sur Europe 1, « Le Glaive et la Balance » sur M6 et bien sûr, « Le Droit de savoir » qui règnera pendant dix-huit ans sur TF1. Un magazine d’investigation télévisuel qui, le premier, utilisera la caméra cachée.
Roland Dumas
"J'ai eu affaire avec la justice dès l'âge de 8 ans".
Ni juge ni flic
Charles a interrogé six journalistes d’investigation. Ils ne sont pas tous de la même génération. Ils ne tiennent pas tous le même discours. Ils sont parfois ennemis après avoir été amis. Quelques lignes signées de leur main, et nous voilà plongés dans les secrets de la République, de Bygmalion à Bettencourt, de Karachi à Cahuzac. Le journaliste d’investigation, nous répètent-ils souvent, n’est ni juge ni flic. Mais c’est bien là le seul point sur lequel ils s’accordent entre eux.
Élisabeth Guigou
Garde des Sceaux de 1997 à 2000 du gouvernement de Lionel Jospin, Élisabeth Guigou a dû faire face aux pressions lors de son passage place Vendôme. De la rumeur qui la met en cause dans l’affaire Elf ; aux pressions politiques lors du scandale des emplois fictifs de la mairie de Paris qui touche le président en exercice ; en passant par les menaces de mort des indépendantistes corses après l’assassinat du préfet Érignac : retour sur trois années mouvementées où madame Guigou vivra sous protection policière.
Justice et dépendances
Tout le monde le sait : la justice est indépendante du pouvoir politique. Cela dit, comme l’a encore récemment démontré l’affaire Jouyet/Fillon, certains le savent moins bien que d’autres. Enquête auprès d’avocats, de juges et de procureurs sur un couple qui est supposé faire chambre à part, mais…
Gilbert Collard
Pareil à un refrain d’une chanson de Julio Iglesias, Gilbert Collard affirme à qui veut l’entendre qu’il a « toujours défendu les mêmes idées ». Pourtant, dans cet entretien sous haute surveillance à Charles, le député du Gard raconte avec sa verve de prétoire méridional un parcours d’avocat médiatique et de militant politique qui l’aura conduit du « gauchisme » jusqu’au « marinisme ». Et de la défense de Pierrette Le Pen contre son mari, à la présidence du comité de soutien de leur fille, en 2012.
Prisonniers politiques
José Bové et Alain Krivine ont en commun d’avoir fait quelques passages en prison. Ils reviennent ici sur leurs différentes incarcérations. Bové se souvient du quotidien, de l’insalubrité, du bruit et du comportement étonnant de certains directeurs. Le second évoque la solitude qui l’a amené à adopter une vision d’ethnologue face à l’enfermement carcéral. De ces souvenirs distincts, tous deux s’accordent sur le caractère privilégié des prisonniers dits « politiques ».
Royal au bar
Des royalistes de gauche ? Oui, ça existe ! Et Bertrand Renouvin a longtemps été leur figure de proue. En 1974, il est candidat à l’élection présidentielle où il obtiendra 0,17 % des voix. Ensuite, il soutiendra Mitterrand, puis Chevènement avant de s’enticher récemment de Nicolas Dupont-Aignan. Mais qui est donc ce dahu politique, gaulliste souverainiste, ami de la famille d’Orléans, ancien membre du Conseil économique et social, et rédacteur en chef du bimensuel Royaliste ? Entretien.
George, le papa de Charles
Son slogan ? « Not Just Politics as Usual » (pas de politique à l’ancienne). George, magazine mensuel publié de septembre 1995 à janvier 2001, tire son nom du père spirituel de la nation, George Washington. Il est intimement lié à la personnalité de son fondateur et directeur de la rédaction : JFK Jr., le fils de John Kennedy. Surnommé John-John, celui-ci disparut à bord de son avion le 16 juillet 1999 au large de Martha’s Vineyard. Voici l’histoire de ce journal américain, qui a donc inspiré en partie la revue que vous tenez entre vos mains.
Monnaies de singe
Ou de l’utilisation du faux billet en politique.